La récolte de la cerise a nettement baissé cette année dans la wilaya de Tizi-Ouzou et ce, suite aux fortes averses (pluie, grêle) et aux rafales de vent qu'a connues la région au mois de mai dernier. Se référant aux chiffres de la direction locale des services agricoles (DSA), sur un rendement de 30 quintaux à l'hectare enregistré en 2017, il reste seulement 5 à 6 quintaux qui restent sur le cerisier. Ce qui est insuffisant pour satisfaire la demande locale. En 2016, le rendement était à 15 qx à l'hectare. Cette baisse de production des cerisaies s'est tout naturellement répercutée sur son prix qui grimpe jusqu'à devenir inaccessible pour les petites bourses puisqu'elle est cédée à 1000 Da le kilogramme. En 2017, la production de la cerise a connu une hausse sensible avec pas moins de 17 290 quintaux récoltés à travers les 665 hectares de cerisaies recensés sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou avec une moyenne de 26 q/h. La production avait représente une hausse de plus de 25% par rapport à l'année d'avant. Selon les spécialistes en agronomie, les causes principales de cette baisse de production des ceriseraies est due essentiellement au Capnode, cet insecte ravageur qui est en train de réduire la production d'une année à l'autre. Ajouter à cela, les conditions climatiques défavorables et qui s'abattent durant la saison printanière, le manque d'entretien des vergers et l'absence de transaction foncière. Pour cela, ils ont appelé la jeune génération à reprendre le flambeau pour entretenir les vergers et développer la production de la cerise. «Aujourd'hui, la jeunesse hérite la terre par obligation et non pas par besoin d'exploitation», a indiqué, Dr Douffane, enseignant universitaire au niveau de la faculté des sciences de l'agronomie de l'Université de Mouloud Mammeri. Entre outre, le même spécialiste a insisté sur la nécessité de mettre en place un itinéraire technique et les opérations culturelles pour le développement de la culture des cerisaies dans notre région. D'après lui, la non-exploitation des terres agricoles ne porte pas atteinte à la personne, mais plutôt à l'économie nationale. «Le développement de la cerise est l'un des facteurs qui favorisent le développement de l'agriculture de montagne qui est une partie prenante de l'économie de montagne. Le même spécialiste a insisté à ce que les services de la DSA de la wilaya mettent en place un programme de formation au profit des agriculteurs sur les techniques de plantation des cerisiers, que ce soit pour l'irrigation, le greffage et l'entretien des arbres. «L'entretien des vergers pourra diminuer l'impact du Capnode sur les rendements», a-t-il précisé. Catastrophique et peu prometteuse... En termes de productivité des arbres fruitiers, les spécialistes du domaine agricole ont qualifié à l'unanimité la saison en cours de «catastrophique» et peu prometteuse. Une situation qui a eu lieu suite aux mauvaises conditions climatiques qui ont favorisé la multiplication de champignons et de bactéries sur les arbres fruitiers. Devant une telle situation, ils ont appelé les agriculteurs à se professionnaliser dans le traitement de leurs arbres pour protéger leurs productions agricoles. «Il faut se mettre à jour sur l'usage des traitements pour lutter contre les maladies qui affectent les arbres et qui se répercutent sur le rendement de certaines cultures agricoles vulnérables». Dans ce même contexte, les spécialistes du monde agricole ont plaidé pour la création de passerelles entre l'université et l'agriculteur pour les sensibiliser sur les avantages du traitement des arbres pour préserver leur production. «Le seul défi du secteur est de faire en sorte à ce que l'université influe sur l'environnement en vue de relancer d'une manière effective l'économie de montagne», a encore estimé le même spécialiste. A souligner que 12 500 plants de greffage pour la plantation de différentes cultures agricoles ont été attribués au profit de 377 agriculteurs au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. A ceux-là s'ajoutent plus de 200 merisiers qui ont été greffés par les professionnels de cette culture agricole en collaboration avec la subdivision de la daïra de Beni-Yenni. Aussi, un programme de soutien agricole de montagne a été attribué pour la subdivision de Ath -Yenni.