«L'arsenal chimique syrien était apparu comme une alternative à l'arme nucléaire israélienne». c'est ce qu'a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine, lors d'une rencontre avec des experts russes et internationaux à Valdaï (nord-ouest de la Russie). Et de souligner : «Israël qui prédomine au niveau technologique n'avait pas besoin de cette arme.» Le président russe a en outre jugé nécessaire d'«œuvrer à la dénucléarisation de certaines régions dont notamment le Moyen-Orient». S'agissant des armes chimiques syriennes, M. Poutine a dit : «Je ne peux pas assurer à 100% que nous réussirons à mener à son terme (le plan de démantèlement des armes chimiques syriennes), mais tout ce que nous avons vu ces derniers jours inspire confiance sur le fait que c'est possible et que ce sera le cas». «La Syrie s'est dite prête à adhérer (...), et se considère déjà comme adhérente de la Convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques», a-t-il souligné, en saluant ces «pas concrets» de Damas. M. Poutine a par ailleurs qualifié de «provocation habile» l'attaque chimique commise le 21 août près de la capitale syrienne et dont les Occidentaux accusent le régime de Bachar Al Assad. «Nous avons toutes les raisons de croire que c'est une provocation habile», a déclaré M. Poutine, en affirmant notamment que d'anciens obus de fabrication soviétique, qui ne sont plus utilisés par l'armée syrienne, figuraient dans ce dossier. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà promis mercredi que la Russie transmettrait au Conseil de sécurité de l'ONU des preuves fournies par Damas de cette «provocation» qui visait à susciter des frappes occidentales. La Russie a indiqué posséder suffisamment de preuves sur l'utilisation d'armes chimiques par l'opposition syrienne afin de provoquer une intervention étrangère contre Damas. «Nous possédons suffisamment de preuves qui indiquent que les rapports faisant état de l'usage d'armes chimiques reflètent le fait que l'opposition organise régulièrement des provocations afin d'attirer une intervention en Syrie», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par des médias. M. Lavrov a ajouté que le Conseil de sécurité des Nations unies examinerait ces preuves aux côtés du rapport soumis par les inspecteurs de l'ONU qui ont mené une enquête sur les attaques chimiques en Syrie. «C'est de cette façon qu'on découvrira qui a perpétré ces attaques», a-t-il estimé, affirmant que «Moscou s'attend à ce que ses partenaires internationaux respectent l'entente sur le démantèlement de l'arsenal d'armes chimiques syrien», conclue entre la Russie et les Etats-Unis. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, en visite mercredi en Syrie, a également déclaré de son côté que des preuves indiquant que l'opposition syrienne a fait l'usage d'armes chimiques le 21 août près de Damas ont été fournies aux experts de l'ONU qui se sont rendus sur le terrain. Damas fournit des informations à l'OIAC L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a déclaré avoir obtenu de Damas des informations sur son arsenal, ont annoncé hier les médias occidentaux. L'OIAC a également déclaré qu'elle attendait d'obtenir prochainement des renseignements supplémentaires de la part des autorités syriennes.