La visite du wali aux cités de Yaghmoracen Ben-Ziane (ex-Oujlida) et Abdelmoumen Ben-Ali (ex-Boujlida) a mis à nu la déliquescence et la permissivité des services de l'urbanisme et les services techniques de l'APC de Tlemcen. Des dizaines d'habitations ont été réalisées sur des terrains privés sans aucune viabilisation sachant qu'il n'est délivré le permis de lotir qu'après exécution par le propriétaire de tous les travaux d'assainissement, de réseau d'AEP, d'électricité et de voirie. Aucun de ces travaux, exigés sur plan et leur conformité contrôlée par les services de l'urbanisme et les services techniques avant la délivrance du permis de lotir n'a été accompli. Les propriétaires vendent les lots à coups de millions de dinars, les acquéreurs réalisent leurs habitations et c'est l'état qui se trouve confronté à l'éternel problème de la viabilisation. La responsabilité est partagée entre les acquéreurs, qui acceptent le fait accompli et ne revendiquent pas leurs droits des plus légaux, et les services techniques qui, par intérêts inavoués, délivrent le fameux sésame permettant aux propriétaires du foncier d'empocher des millions de dinars sans investir le moindre dinar. La loi dans ce cadre est claire et le permis de lotir est soumis à une multitude d'enquêtes techniques et obéit aux normes urbanistiques requises. Ce sont des milliards qui sont alloués par l'état chaque année pour viabiliser des cités illicites qui ont poussé comme des champignons à travers les 53 communes que compte la wilaya de Tlemcen. C'est une maffia du foncier qui est derrière cette situation et ne recule devant rien pour assouvir ses desseins. A Maghnia, c'est toute une forêt qui a été dévastée par le béton, et la localité de Gouassir, une terre agricole de plus de 10 hectares et des plus fertiles s'est vue transformée en lotissements. Les exemples de détournement des terres agricoles à des fins de construction ne manquent pas, à l'image du projet AADL qui a été lancé sur une terre agricole faisant partie du périmètre irrigué de Hennaya. Face à cette situation des plus déplorables, le chef de l'exécutif, héritant de cette gestion catastrophique, n'avait d'autre choix que de répondre favorablement aux doléances des citoyens pour la viabilisation de ces deux cités. Une bretelle pour Yaghmoracen et Abdelmoumen Confrontées à un réel problème de voies d'accès, les deux cités de Yaghmoracen et Abdelmoumen connaissent quotidiennement d'interminables embouteillages au niveau de l'unique route y menant. Aux heures de pointe, le carrefour dAbou Tachfine desservant les deux cités se retrouve saturé. Pour pallier cette situation, devenue un point noir pour tous les automobilistes, le wali de Tlemcen a lancé un projet de bretelle raccordant les deux cités à partir de la double voie reliant Tlemcen à Hennaya et située à hauteur de la cité populeuse d'El-Koudia. Les travaux, confiés à une entreprise publique, avancent à un rythme accéléré. «Le projet doit être achevé dans les plus brefs délais», avait-il averti, car, selon lui, «cet axe est stratégique et va désengorger le périphérique reliant Chetouane à Al-Koudia via Abou Tachine et permettre une grande fluidité de la circulation». Le théâtre de verdure se dégrade Le théâtre de verdure, situé face à la cité d'El-Koudia et réalisé en 2011 à l'occasion de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture arabe», va connaître des travaux de réhabilitation et de restauration. Ses structures connaissent des dégradations très avancées et certains murs sont fissurés, ce qui comporte un risque pour les citoyens lors des manifestations culturelles. Lors de sa visite de lundi soir, le wali a ordonné au directeur de la culture de la wilaya de Tlemcen de lancer une opération de réhabilitation en toute urgence. Notons que le choix du terrain pour ce haut lieu de culture s'est fait dans la précipitation, tout comme le palais des expositions, mitoyen au théâtre de verdure. Les deux infrastructures ont été réalisées à côté d'une station de carburant et longent la double voie reliant Tlemcen à la commune d'Hennaya. Pour s'y rendre, les citoyens éprouvent les pires difficultés pour stationner mais aussi pour se déplacer car elles sont situées à l'extérieur du tissu urbain.