Inaugurée le 26 juillet dernier, l'exposition «Un regard, autrement» de l'artiste-peintre Nacereddine Brahami étonne et éblouit le visiteur au Bastions 23 où se tient cette expo-vente jusqu'au 15 août prochain. Intitulée : «Regards, autrement», l'exposition qui compte une cinquantaine d'œuvres a été organisée au centre des arts et de la culture du Palais des Raïs-Bastion 23 à Alger. D'emblée, dès le premier regard, l'exposition accroche de suite le visiteur. Par son originalité et authenticité, «Regard, Autrement» s'articule autour de trois sujets principaux. Les personnages connus et méconnus, les édifices religieux, mosquées et mausolées faisant partie de l'histoire architecturale algérienne et enfin les symboles visuels exprimant la dimension intellectuelle et l'héritage civilisationnel, culturel et social algérien. Embarquant le visiteur dans une ambiance spirituelle et lointaine, les séries de toiles proposées font d'abord découvrir les monuments et le quotidien de la ville de Tlemcen, ville natale de l'artiste. «L'annonce», «La lecture du saint coran à Djamâa Lekbir», «La visite des proches», «La porte de l'éternité», ou encore «Le marché, rue Khaldoun»...sont autant de toile que le plasticien propose pour faire découvrir des monuments cultuels, des ruelles, des tranches de vie et des medersas de la ville de Tlemcen. Dans ces toiles, l'accent est mis, notamment, sur l'architecture traditionnelle des vieux quartiers de la ville, sur les costumes d'époque aujourd'hui patrimoine populaire ainsi que des lieux d'enseignement en reproduisant des étudiants dans leur accoutrement de l'époque. Nacereddine Brahami propose également au visiteur de découvrir les mausolées de la ville, la grande mosquée de Tlemcen dans des aquarelles semi figuratives comme «La porte du mausolée Sidi Boumediene», «Le repos, mausolée de Sidi El Ghomari», «Le retour de la ziara», «O'lustrale», «Ablution» ou encore «La prière de l'oubli». Passion Passionné de l'histoire de l'art et d'iconographie, Nacereddine Brahami est également collectionneur d'anciennes photographies et gravures qui lui servent de modèle de départ pour son travail. Par ailleurs, et dans une autre série de tableaux, l'artiste explore le portrait. Estimant que les expressions d'un visage restent «le meilleur moyen de véhiculer une émotion», pour traduire les «souffrances algériennes dues aux affres de la colonisation», mais aussi pour reproduire «l'espoir et l'innocence de l'enfance». «Le regard pour Brahami» est le caractère non verbal de nos émotions et comme certains le définissent, «le miroir de l'âme», nous fait-t-il savoir. En outre, et à travers cette faste exposition, l'artiste tente de «présenter avant tout – Un art de voir et de percevoir –. Une manière colorée de magnifier le souvenir par une pratique personnelle et par l'exercice d'une technique picturale moderne afin de consolider, par la magie et l'enchantement, une mémoire trop souvent escamotée. Le but est d'appréhender dans la culture visuelle les différents éléments et matériaux en sa possession pour exprimer notre lutte face à la platitude du quotidien et tenter de représenter les diverses perceptions de nos émotions, avec modestie», écrit par ailleurs l'artiste dans sa présentation. Artiste-peintre autodidacte, Nacereddine Brahami avait exposé individuellement ses œuvres dans plusieurs villes algériennes ainsi qu'au Maroc dans les années 1980. L'artiste consacre 25 ans de sa vie à la recherche sur l'histoire de l'art dans sa ville natale de Tlemcen et publie trois ouvrages sur ce thème, avant de renouer avec les cimaises. L'exposition-vente : «Regards, autrement» se poursuit au Palais des Rais jusqu'au 15 août. Entrée libre et gratuite.