Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, poursuit sa tournée asiatique, destinée à montrer qu'il demeure un acteur-clé sur la scène diplomatique, cinq mois après l'assassinat de Jamal Kashoggi. Après un passage au Pakistan, MBS est, ce mercredi, en Inde. L'occasion, bien sûr, de discuter des relations économiques entre la monarchie pétrolière et le géant d'Asie du Sud. Mais pas seulement, car la tournée de Mohammed ben Salmane dans la région, survient sur fond de crise entre New Delhi et Islamabad, autour d'un attentat suicide perpétré la semaine dernière dans la région himalayenne du Cachemire, que les deux voisins se disputent depuis 70 ans. Le prince d'Arabie saoudite se retrouve malgré lui, en faiseur de paix entre deux puissances nucléaires. L'Arabie saoudite est l'un des plus importants partenaires financiers du Pakistan. Riyad vient ainsi de promettre d'y investir près de 20 milliards d'euros, et l'Inde espère donc une chose : que la nouvelle Arabie saoudite, représentée par le prince héritier, utilise ce levier et fasse pression sur Islamabad pour arrêter les groupes terroristes pakistanais, qui lancent des attaques au Cachemire indien, écrit un média français. Mais Riyad aura du mal à répondre à cet appel, estime Siddharth Ramana, expert à IIRIS Consulting. «Beaucoup de ces groupes sunnites basés au Pakistan, sont également utiles pour l'Arabie saoudite, car ils créent des troubles chez son propre ennemi, l'Iran. Et les Saoudiens et les Pakistanais collaborent aussi de manière étroite pour s'assurer que les talibans restent au pouvoir en Afghanistan. Ce que les Saoudiens peuvent faire pour l'Inde est de partager avec eux des renseignements, et renvoyer des terroristes qui veulent agir contre l'Inde», dit-il. New Delhi cherche maintenant à isoler Islamabad sur la scène diplomatique. Le rôle de l'Arabie saoudite est énigmatique. Le prince d'Arabie saoudite est prêt à tout pour ne pas être jugé pour le meurtre de Khashoggi.