Barack Obama a salué comme un premier pas important l'accord conclu à Genève sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les six grandes puissances, alors que l'opposition républicaine faisait part de ses critiques. Les Etats-Unis ont précisé que l'accord imposait à l'Iran d'arrêter l'enrichissement d'uranium au-dessus de 5%, de neutraliser ses réserves enrichies à 20% et de stopper le projet de réacteur à eau lourde d'Arak. "Il y a des limitations substantielles qui permettront d'empêcher l'Iran de construire une arme nucléaire" a déclaré le président américain à la Maison blanche après la conclusion de l'accord à Genève. "Pour le dire simplement, elles ont coupé les accès les plus probables de l'Iran à la bombe." A la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, le démocrate Eliot Engel, a exprimé ses inquiétudes sur l'accord. Il a fait partie de ceux qui ont proposé le nouveau train de sanctions voté par la Chambre le 31 juillet dernier et qui n'a pas encore été examiné par le Sénat. "Tout en étant préoccupé par le fait que cet accord intérimaire n'oblige pas l'Iran à cesser totalement ses efforts d'enrichissement ou à démanteler ses centrifugeuses, j'espère que, sur les six prochains mois, l'Iran prendra les mesures nécessaires pour mettre fin définitivement à sa recherche de la puissance nucléaire militaire", a-t-il déclaré. Quant au président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, le républicain Ed Royce, il a dit craindre que le pacte conclu à Genève ne soit pas suffisant pour protéger les Etats-Unis. "Au lieu de faire reculer le programme iranien, Téhéran pourra conserver les principaux éléments de sa puissance nucléaire militaire", a-t-il déclaré. "TRICHER ET MENTIR" Le sénateur républicain Mark Kirk, membre de la commission bancaire du Sénat, a dit partager l'objectif d'une solution diplomatique voulue par Barack Obama pour empêcher Téhéran de se procurer l'arme atomique, mais a estimé que l'accord n'était pas assez strict. "On dirait que cet accord va fournir à l'Etat qui est le principal soutien du terrorisme des milliards de dollars en échange de concessions symboliques qui ni ne gèlent totalement ni ne font reculer de manière importante son infrastructure nucléaire", a-t-il dit. Pour le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, l'accord de Genève "montre aux autres Etats voyous qui souhaitent devenir nucléaires qu'on peut embrouiller, tricher et mentir pendant une décennie pour qu'à la fin les Etats-Unis se fatiguent et renoncent à leurs principales demandes." Barack Obama et son équipe font valoir que l'accord de Genève n'est que la première étape vers un accord global sur le programme nucléaire iranien. Ils soulignent que des nouvelles négociations vont s'enclencher pour six mois. "Ce n'est pas le moment d'aller vers de nouvelles sanctions. Le faire ferait dérailler cette première étape prometteuse, nous aliénerait nos alliés et risquerait de défaire la coalition qui a permis à nos sanctions d'être mises en œuvre", a déclaré le président américain. Il a souligné que si l'Iran ne respectait pas ses engagements durant cette période de six mois, les Etats-Unis reviendraient sur l'allégement des sanctions et feraient définitivement "monter la pression". Le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré sur CNN que le Congrès attendrait sans doute six mois pour imposer de nouvelles sanctions à l'Iran si Téhéran se tient à l'accord conclu. "Je pense qu'on verra le Congrès imposer des sanctions supplémentaires; elles n'auront pas lieu pendant six mois sous certaines conditions. Si l'Iran remplit certaines conditions, elles n'entreront jamais en vigueur", a déclaré le sénateur.