Le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a annoncé hier sa démission, tandis le parlement a abrogé une série de lois pour tenter de régler la crise que traverse l'Ukraine. «J'ai pris la décision de demander au président (Viktor Ianoukovitch) d'accepter ma démission du poste de Premier ministre pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit», a écrit M. Azarov. «Aujourd'hui, le plus important est de préserver l'unité et l'intégrité de l'Ukraine. C'est bien plus important que toute ambition personnelle», a ajouté le chef du gouvernement. Au parlement, réuni depuis la matinée en session extraordinaire, les lois du 16 janvier sur l'organisation des manifestations publiques ont été annulées. Cette législation prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour le blocage des bâtiments publics et des amendes ou une détention administrative pour les manifestants portant des masques et des casques. 361 députés ont voté l'abrogation de ces lois, deux contre, un résultat accueilli par de nombreux applaudissements dans la salle, où le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch est majoritaire. Les élus devaient notamment débattre hier d'une amnistie des manifestants violents interpellés pour des agressions des agents de polices venus assurer la sécurité à Kiev. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a signé hier le décret entérinant la démission de Nikolaï Azarov du poste de premier ministre et celle du gouvernement, a indiqué le document publié sur le site du chef de l'Etat. M.Azarov a présenté hier matin sa lettre de démission au chef de l'Etat «pour créer des possibilités supplémentaires à un compromis politico-social et au nom du règlement politique du conflit» dans le pays. Réuni avec les principaux leaders de l'opposition samedi, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a proposé au chef du parti Batkivchtchina Arseni Iatseniouk d'occuper le poste de premier ministre. Ce dernier n'a pas voulu prendre une telle responsabilité.