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La sculpture, un savoir-faire ardu mais réjouissant
La sculptrice sur os Yamina Gouichiche
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 04 - 2009

Etre sculptrice nécessite-t-il de la force dans les bras ? Nenni ! Seules la dextérité et la patience sont ses principes de travail. Yamina Gouichiche slalome aisément entre le burin et la perceuse. Sans se départir de sa tranquillité, elle travaille à l'envi l'os, cette matière peu utilisée, pour faire sortir au bout de plusieurs jours de travail une vraie œuvre.
Agile de ses doigts, telle une fée, elle confectionne à partir d'un os plat une merveille. Yamina n'a pas peur de se salir les mains ; elle grille, frotte, lave, ôte les tendons pour avoir une matière pure et propre qu'elle façonne au gré de son imagination et de son humeur. Fluette, elle peut concevoir une œuvre immense pour peu qu'elle lui procure du plaisir.
Ayant comme bagage un diplôme en céramique, elle est plasticienne autodidacte. Elle a été primée plusieurs fois lors de manifestations artistiques, notamment troisième prix au Séminaire national de la calligraphie arabe, premier prix au Salon des arts plastiques et prix spécial des œuvres. Ses œuvres témoignent de son talent avéré.
Membre des associations Art plastique Picasso, de l'Académie artistique du pays catalan et d'El Hidab pour les arts, elle s'attelle à la promotion de cet art souvent marginalisé. A son actif, elle comptabilise de nombreuses expositions individuelles et collectives dans bon nombre de villes du pays.Dans cet entretien, elle livre succinctement son savoir- faire ; l'essentiel n'est-il pas de voir ses œuvres ?
Quel a été votre parcours artistique ?
Ma passion pour l'art a commencé dès mon jeune âge, avec l'aide de ma mère en illustrant les récitations et en savourant la douceur des poèmes, créant en moi des passions pour le dessin, la peinture et surtout la sculpture qui a eu la part du lion ! J'essaie de créer une sculpture qui va de la poésie, du rêve… de transmettre mes sentiments ou ceux des autres. L'une des caractéristiques principales de mes recherches est l'ambiguïté de la forme et surtout le mouvement qui sont marqués par les courbes et les lignes droites !
Mon travail n'est pas préconçu dans la plupart du temps, au fur et à mesure que j'aborde le dessin ou la peinture ou bien sur les différentes matières telles que le bois, l'os ou la corne… Je découvre dans la forme des mouvements des personnes cachées qui ne cherchent qu'a être libérées ! La sculpture dégage une force extraordinaire qui s'épanouit en abordant des sujets : la vie du couple, les parents, l'amour, la paix… un ensemble de sujets qui nous tient à cœur pour notre histoire, notre patrimoine, notre personnalité arabo -musulmane et les enseignements du Coran qui tracent à l'homme les valeurs humaines que nous avons perdues dans la quête du gain de matériel.
Pour la créativité, il n'y a pas d'obstacles ; tout ce qui nous entoure dans la nature est la première source de la matière première (l'os, la corne, les stylos à bille; que je travaille avec plus de sensibilité, de dextérité, que j'illustre par un travail d'une incroyable finesse sur cette matière insolite en Algérie, que je sculpte avec la minutie d'un orfèvre et la patience d'une dentellière : omoplates, mâchoires, crânes d'animaux ne sont pas en reste et forment des sujets originaux d'une plastique flagrante de densité plastique et esthétique.
Comment travaillez-vous l'os pour vos sculptures ? Est-ce difficile ? Et avec quel matériel ?
Je ne sais pas si je peux dire facile ou difficile, mais le fait est que lorsque j'entame mon travail, je rentre dans une transe que personne ne peut expliquer ; comme par un envoûtement incomparable par rapport à n'importe quel travail.En ce qui concerne ma technique, je prépare l'os comme on prépare le bouzelouf, sauf qu'après la cuisson, je le lave comme un vrai linge pour lui enlever tout ce qu'il y a de graisse, de tendons et de nerfs. Après le séchage, il y a des moments où le sujet est là. Il n'attend qu'à être libéré, et des moments, où il y a un sujet qui me préoccupe, je dois le travailler jusqu'à ce qu'il en sorte de cette matière qui ressemble fort à de l'ivoire (les défenses d'éléphant) .
Mon travail consiste à sculpter les os d'animaux, leurs dents y compris. Quand je commence à le sculpter, il faut vraiment aimer ce qu'on fait, car l'odeur qui en émane est si forte que lorsqu'on s'approche de mon atelier (l'atelier est dans la maison où j'habite avec mes parents) les gens se demandent comment je supporte cette odeur ! Mais pour moi, cette odeur s'imprègne en moi comme un fantôme !
Mon matériel est le même outillage que pour la sculpture sur bois ou sur pierre ; les ciseaux le maillet, les burins et bien sûr les perceuses pour faire le vide, car l'os va avec la dureté et la fragilité ; ces deux contraires qui s'associent et cohabitent avec une étroitesse étrange !
Pourquoi avoir choisi cette matière ?
Pour vous dire vrai, je ne choisis pas et je ne cherche pas ! Tout ce que je trouve sur mon chemin est source de curiosité pour moi et par la suite de ma créativité !
Faut-il des prédispositions pour être sculpteur, notamment de la dextérité, avoir de la patience et être calme ?
Il faut dire que le monde de l'art est un monde à par. A mon sens pour faire de la sculpture, il faut beaucoup d'amour pour ce qu'on fait et de la patience. Personnellement, je travaille surtout avec le grand outillage. Quand je frappe sur la matière, je sens un apaisement, un défoulement heureux et un bien-être mérité ! Il est évident qu'il faut être adroit et méticuleux.Quels sont vos projets ?J'ai un projet avec un groupe d'artistes pour l'embellissement de la ville de Tiaret qui est en cours d'étude. Pour l'instant, on est au stade de la maquette.
Entretien réalisé par Kheïra Attouche


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