Le président français François Hollande recevra le président tunisien Béji Caïd Essebsi, en visite d'Etat de deux jours en France, ont rapporté des médias. Geste rare, François Hollande accueillera lui-même son homologue à l'Hôtel des Invalides de Paris, avant le dîner d'Etat organisé en son honneur à l'Elysée. Signe également de l'importance de cette visite, M. Essebsi s'exprimera mardi après-midi devant le Sénat. Le président tunisien, qui sera par ailleurs fait docteur honoris causa à l'université de la Sorbonne, où il a effectué ses études, sera reçu le lendemain à déjeuner par le Premier ministre, Manuel Valls. "Cette visite d'Etat est d'abord une visite protocolaire d'hommage à la Tunisie post-révolutionnaire, à la Tunisie démocratique auprès de laquelle la France s'est engagée dès la révolution de 2011 et à laquelle François Hollande a apporté une attention très particulière et très soutenue depuis qu'il est à l'Elysée", souligne-t-on dans l'entourage du président français. En juillet 2013, dans les soubresauts de la période post Ben Ali, François Hollande avait exprimé sa confiance dans le processus de transition démocratique engagé, devant l'Assemblée nationale constituante tunisienne. Il y était revenu en février 2014, à l'occasion de l'adoption de la nouvelle Constitution. Plus récemment, le chef de l'Etat français s'est joint le 29 mars à la grande marche contre le terrorisme organisée à Tunis après l'attentat meurtrier du 18 mars au musée du Bardo, qui a fait 22 morts, dont quatre touristes Français. La coopération entre les deux pays en matière de sécurité et de défense devrait être largement évoquée lors de la visite de M. Essebsi à Paris. Après l'attentat du Bardo, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait offert une coopération technique aux Tunisiens (moyens d'enquête, recueil d'informations, analyse d'échantillon). La France pourrait désormais s'engager dans des actions "plus complètes" pour renforcer notamment la protection de la frontière avec la Libye. La finalisation d'un accord de conversion de la dette tunisienne portant sur 60 millions d'euros devrait également être sur la table. Paris souligne l'importance de préserver la fiabilité de la signature de la Tunisie et de permettre à ce pays pionnier du Printemps arabe de conduire les nécessaires réformes économiques et sociales.