Ce sera une production de tous les records : selon une déclaration du subdivisionnaire agricole de Skikda, «il est attendu une production de 24 000 q». Ces chiffres concernent la fraise, ou «lemkerkba» comme on l'appelle dans le jargon local, la fraise authentique de Skikda, un fruit très prisé du fait de sa forte teneur en glucose. Actuellement, son prix varie entre 180 et 240 DA, dépassant ainsi celui de la banane et de la pomme. «Cet échantillon n'est pas produit localement, il faut attendre encore quelques jours pour voir les petites quantités provenant essentiellement de la cité Loukil et de Stora inonder le marché local», nous dira un commerçant. Incessamment, les récoltes de la Grand-Plage, Oued Bibi et Benzouit seront également sur les étals. Avec le temps, la culture de la fraise a pris des allures politiciennes : l'APC a réservé le plus fort budget – entre 300 et 700 millions de centimes – à la production de ce fruit, ce qui aurait réussi à susciter un tel engouement. Un comité installé annuellement est chargé des préparatifs. Cette année, la période d'installation des stands au niveau de la place de la Liberté est prévue les 26 ou 27 mai. Les agriculteurs sont-ils enfin appréciés à leur juste valeur ? «C'est un trompe-l'œil, puisque nos véritables préoccupations, un matériel adéquat, des locaux appropriés et des parcelles de terrain régularisées sont toujours au stade de l'intention et des promesses», avait déclaré un fellah l'année dernière. «On ferme les yeux sur les opérations de défrichement entreprises par les fellahs pour la culture de la fraise, alors qu'elles peuvent provoquer des érosions et nuire à la stabilité du sol.» En attendant, des correspondances ont été adressées par les fellahs aux instances compétentes aux fins de régularisation.