La Foire de la production nationale, qui s'est tenue du 23 au 29 décembre à la Safex, a été une occasion propice pour de nombreux intervenants dans le domaine du montage des deux et trois roues de faire connaître leurs produits au grand public. Au niveau du pavillon central, deux intervenants dans ce domaine avaient exposé une panoplie de leurs produits fabriqués localement. Il s'agit de la Sarl VMS industrie dont l'usine est située Ouzellaguène, dans la wilaya de Béjaïa, et AS Moto, installé depuis quelques années à la Zone industrielle d'Aïn Taghrout, dans la wilaya de Bord Bou Arréridj. Selon Saigh Abdelkrim, gérant de VMS industrie, cette entreprise active depuis plusieurs années et fait dans le montage des scooters, tricycles et Quad selon la formule CKD. «Nous avons certes démarré la production en 2015 pour répondre aux nouveaux cahiers des charges, mais nous existons sur le marché depuis longtemps. Nous avons acquis, tout au long de ces années, une longue expérience dans le domaine des motocycles», dira notre interlocuteur. Selon lui, pas moins de 40 postes d'emploi ont été créés pour répondre aux besoins de l'entreprise. «Nous avons démarré avec des modèles de scooters et un motocycle. Aujourd'hui, nous arrivons à fabriquer différents modèles même pour les personnes handicapées ainsi que des accessoires destinés à la collectivité et aux citoyens, comme par exemple, les mini bennes pour le ramassage des ordures, la collecte de lait, les frigos pour les poissonniers ainsi que des citernes pour le nettoyage des rues et l'arrosage des espaces verts», poursuivra notre vis-à-vis. Interrogé sur la valeur ajoutée d'un tel projet, notre interlocuteur précisera que les châssis, la tôle ainsi que d'autres accessoires sont fabriqués localement. «Nous importons uniquement de chez notre fournisseur les moteurs, le carénage, les phares et les pneumatiques. Nous aurions aimé sous-traiter ces pièces auprès de producteurs nationaux», dira-t-il, ajoutant que son entreprise est arrivée à un taux d'intégration important en dépit des obstacles et des problèmes auxquelles elle fait face. «Nous avons déposé notre dossier pour un agrément en mai 2015. Nous attendons toujours ce fameux sésame alors que toute notre marchandise est bloquée au niveau du port. Nous payons les mêmes droits de douanes et la même TVA que les importateurs alors que nous sommes des producteurs. Est-ce normal ?», s'interroge notre vis-à-vis. Le problème du foncier industriel est cet autre problème auquel cette entreprise fait face. «Nous avons réalisé notre projet sur un terrain de 5000 m² que nous avons acheté en deuxième main au prix fort au niveau de la Z.I. de Toudja. Nous avons besoin de 12 000 m² pour procéder à une extension de notre usine et lancer de nouveaux modèles avec la création d'autres postes d'emploi. Le gouvernement qui prône la promotion du produit national et des producteurs nationaux doit nous venir en aide et nous encourager. «L'Etat doit interdire l'importationdes scooters» Recham Hocine, directeur commercial et associé de AS Motors est lui aussi «remonté» contre les pouvoirs publics. «Nous fabriquons des motocycles de 50 à 125 cc. Nous avons 40 employés et nous sommes déjà arrivés à un taux d'intégration de 35%», affirmera notre interlocuteur qui précise que son entreprise fabrique quotidiennement 150 motocycles avec une garantie de 12 mois et la disponibilité de la pièce de rechange et du service après-vente. «Nous avons des contrats avec différents organismes à l'image de l'Onaf, Cygma et la DAS. Toute la partie carrosserie que vous voyez là est fabriquée par nous. Idem pour la tôle. Seuls les moteurs et d'autres composants que nous ne fabriquons pas chez nous sont importés. Notre souhait est d'arriver à fabriquer totalement les scooters chez nous en faisant appel à la sous-traitance locale. Cela devrait se concrétiser dans les prochaines années avec l'apport et le soutien des autorités», dira-t-il. «Nous avons un châssis algérien (DZD) et beaucoup d'autres projets. Mais nous attendons un geste des plus hautes autorités du pays. Il faut arrêter avec ces importations de scooters et de motocycles ; nous avons les capacités de produire localement et même d'exporter vers les pays voisins. Nous, de notre côté, nous sommes certains de pouvoir le faire», conclut-il.