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Kamel Bouchama au Temps d'Algérie : «Mes écrits parlent de l'Algérie»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 03 - 2016

Intellectuel de bon aloi, Kamel Bouchama ne cesse d'interpeller la société avec ses mutations et ses soubresauts.
Auteur prolifique, il sonde les multiples aspects sociaux et politiques afin d'appréhender avec impartialité certaines thématiques qui lui tiennent à cœur. Cette fois-ci, avec son nouvel ouvrage «Le mouvement ouvrier et syndical en Algérie 1884/ 1962», il l'aborde avec sa composante humaine et son historique. Dans ce livre intéressant, l'écrivain chevronné et émérite tente de le faire connaître sans parti pris. Ce travail d'historien impartial et dénudé de toute idéologie relate l'histoire de ce mouvement avec moult détails et dans les diverses conjonctures qui l'ont jalonné. Dans cet entretien, l'homme de lettres évoque ce choix d'écriture et estime que c'est un devoir de mémoire d'en parler et de le faire connaître aux générations de jeunes.
Le Temps d'Algérie : Pourquoi avoir écrit sur le syndicat et le mouvement ouvrier en Algérie ?
Kamel Bouchama : La réponse est toute simple. D'abord, parce que je voulais contribuer à ce devoir de mémoire que les historiens et l'ensemble des intellectuels, chacun dans son domaine, se sont imposé pour célébrer le cinquantième anniversaire du recouvrement de notre souveraineté nationale, ensuite parce que ce domaine, celui des travailleurs et du syndicalisme, pêche par l'insuffisance de ses publications. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun ouvrage dans ce domaine, loin s'en faut, mais comparativement aux autres, où il y a une abondance - salutaire j'allais dire - ce dernier est vraiment en manque flagrant pour ce qu'il véhicule comme nécessité dans le monde du travail et, par voie de conséquence, dans l'économie nationale.
Combien de temps et d'ouvrages avez-vous consultés pour ces riches et intéressantes recherches bibliographiques ?
Vous savez, on ne peut pas quantifier le temps quand il s'agit d'écrire un ouvrage de cette propension comparativement à l'écriture d'un ouvrage d'une autre qualité, dans un autre domaine, comme le roman par exemple ou les écrits biographiques. Un ouvrage pareil nécessite un travail de recherches très appliqué, en même temps que de l'honnêteté dans la transmission des informations. Ce deuxième aspect, j'en parlerai après, à la fin de cette réponse. Voyons d'abord le temps qui nous donne nécessairement le nombre d'ouvrages consultés, et qui est l'objet de votre question. Pour moi, c'était moyennement court par rapport à ce que je devais consommer en termes de temps, parce que j'ai eu cette chance de consulter de nombreux ouvrages par mes propres moyens et l'aide de mes amis, beaucoup d'amis, qui m'ont démontré concrètement leur disponibilité. En tout cas, un travail pareil, on ne peut jamais l'accomplir tout seul. Il faut être honnête pour le dire. Je parlais d'honnêteté au début de ma réponse à votre 2e question. En effet, j'ai abordé cet ouvrage avec cette valeur qui, à elle seule, conditionne et crédibilise le travail de n'importe quel auteur. Je m'explique. Là, j'ai participé à l'écriture de l'Histoire du monde du travail et du syndicat en Algérie depuis sa création en 1884, jusqu'au recouvrement de notre souveraineté nationale en 1962. Et j'ai tenu, dans cet ouvrage, à être le plus proche possible de la vérité, en abordant les faits et les événements, et Dieu sait combien étaient nombreux ceux-là, dans leur réalité, tels qu'ils se sont déroulés. Pas plus. Sans vouloir plaire ni déplaire aux responsables et à mes lecteurs. Mais ceci dit, d'aucuns pourraient ne pas apprécier ma franchise parce que je n'ai pas formulé dans le langage laudatif ou lénitif, c'est selon, les origines du syndicat en Algérie, comme je n'ai pas recélé cette appartenance au mouvement communiste qui prenait de l'essor dans le monde. Comme on pourrait me reprocher - toujours certains - d'avoir parlé également de Messali Hadj, le premier pionnier du syndicalisme en Algérie. Et là, je comprendrai que peut-être mon travail aurait été bon si j'avais caressé dans le sens du poil et, par conséquent, altéré les faits, dissimulé les grands événements et déformé l'Histoire, pour écrire celle qu'on veut et non pas celle qui a bonne mémoire. En tout cas, j'ai fait le relais entre ce monde du syndicat, de l'authentique syndicat, là où la lutte des masses laborieuses avait sa véritable résonance, sur le terrain de la production et de la contestation, et celui des responsables de l'époque qui avaient leur engagement, leur détermination et surtout leur franc-parler devant des autorités coloniales qui ne lésinaient sur aucun moyen pour les oppresser… J'ai pris des informations consistantes, donc crédibles, dans plusieurs documents provenant de responsables et d'auteurs de qualité. J'en cite quelques-uns, puisque la liste est longue, que j'ai publiée, fièrement, dans la bibliographie de mon ouvrage. Parmi ces responsables et auteurs, il y a les Boualem Bourouiba, Farès Mohamed, Nacer Djabi, Gaïd Tahar, Azzi Abdelmadjid, Mohamed-Sofiane Badaoui, Amar Benamrouche, Benyoucef Benkhedda, Houari Touati, Benallègue-Chaouia Nora, Taleb-Bendiab Abderrahim, Abid Ahmed, Mohamed Harbi, René Gallissot, Benjamin Stora, Gilbert Meynier, André Nouschi, François Weiss…
Avez-vous eu des difficultés dans vos recherches ?
Des difficultés, non, pas spécialement, même si, comme je vous le disais, il fallait consulter une somme de documents et d'ouvrages pour confirmer ou rectifier les écrits des uns et des autres, ainsi que mes propres documents relatifs aux différents sujets que je traite. Mais cela, c'est le travail du chercheur en Histoire. Il ne faut jamais se lasser, jamais abandonner, parce que la fin est toujours bénéfique et… heureuse. En effet, l'auteur est toujours heureux et reposé quand il a le produit fini en main, quand il touche son ouvrage et qu'il sent cette odeur du papier qui, aujourd'hui malheureusement, commence à disparaître avec la manipulation de l'internet. Ainsi, les difficultés, si elles existent, s'estompent avec le résultat, surtout quand il est à la hauteur des espoirs de son auteur.
Vos multiples écrits gravitent surtout autour de l'Algérie. Pensez-vous écrire une fiction sur une histoire d'amour?
Absolument, mes écrits parlent de l'Algérie. Et il m'en faudrait beaucoup de ces écrits pour qu'enfin je puisse me tourner vers l'extérieur qui, lui, a ses auteurs, ses pléthores d'auteurs, qui lui fournissent de la bonne matière. Aujourd'hui, notre pays et je profite pour le dire, a besoin de ce produit noble qui lui raconte son Histoire, depuis les temps anciens, cette Histoire qui n'est pas encore gravée sur les tablettes et non encore enseignée à l'école, comme sont enseignées celles des autres pays et peuples du monde. A partir de ce déficit, nous vivons certaines contingences assez difficiles, pour ne pas dire dramatiques, lesquelles nous traînent dans le dédale des déballages et des accusations indignes d'un pays et d'une révolution comme la nôtre qui ont montré l'humanité à l'Humanité toute entière. Vous parlez d'une fiction sur une histoire d'amour. Pourquoi pas ! Mais sur une véritable histoire d'amour, pour mieux la sentir, afin de bien l'écrire. Sinon, ce sera comme les romans policiers où l'imagination l'emporte sur la réalité du terrain.
Quel est le livre qui vous a le plus marqué. Pourquoi ?
Il y a plusieurs étapes dans la vie d'un homme. C'est pour cela que je ne m'autorise pas à vous énoncer ou à vous préciser le livre qui m'a le plus marqué et pourquoi. A l'école primaire, déjà, on nous obligeait à lire un livre par mois. Au CM2, je me rappelle avoir lu Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, ensuite Croc Blanc de l'Américain Jack London. Et puis, la saga de la lecture quand, au lycée, il fallait absolument que les maîtres, qui nous surveillaient pendant les heures d'études, nous voient avec un livre entre nos mains, que ce soit un livre d'auteur arabe ou français. Je précise que j'étais au lycée franco-musulman, le lycée bilingue. C'était des moments inoubliables lorsqu'on se bousculait à la bibliothèque du lycée - bien fournie d'ailleurs - où les classiques abondaient pour le bonheur des potaches que nous étions. Des Mou'allaket, Les Sept suspendues, aux Sept de la Pléiade, aux classiques où plastronnaient les Bachar Ibnou Bord, Abou Firas El Hamdani, Ibnou Khafadja, les écrivains et poètes des temps modernes, Taha Hussein, avec son fameux livre El Ayam, Jabran Khalil Jabran avec Les ailes brisées, les Victor Hugo, Lamartine, Rimbaud et Verlaine et d'autres… Je ne peux m'étaler sur ce qu'on appelait les classiques, Mesraâ Cléopâtra d'Ahmed Chawqi, Iphigénie de Racine, Le Cid de Corneille, L'Avare de Molière, Eviradnus de Victor Hugo, dans la Légende des Siècles… et tant d'autres qui ont bercé ma jeunesse. Ainsi, dans toute cette quantité de belles œuvres, je vous dis que mon cœur balance car j'ai aimé et j'aime toujours autant Les Sept suspendues que Les Sept de la Pléiade, j'aime autant El Djahid que Lamartine, j'aime autant El Moutanabbi que Victor Hugo… Alors quoi vous dire sur mes préférences. Aujourd'hui, avec la diversité des ouvrages, je ne peux vraiment pas donner une liste d'auteurs qui me marquent, parce que le style d'écriture et l'orientation ont changé, de même que le temps dans lequel nous vivons. Les facilités de la communication nous sclérosent beaucoup plus qu'elles nous rendent service, au lieu de nous aider à aller vers l'initiative. Voilà le revers de la modernité qui n'a pas été adoptée, chez nous, graduellement après une préparation, c'est-à-dire après avoir connu plusieurs paliers.
Pensez-vous que la poésie est dans l'air du temps?
Aujourd'hui, je ne le pense pas, vraiment. Quant à moi qui aime beaucoup la poésie et qui ai fait des essais en langue arabe - que je n'ai d'ailleurs pas publiés pour des raisons qui sont les miennes - je dis que cette forme de littérature très raffinée, qui a de grandes qualités de style, qui est simple, nerveuse et quelquefois sublime, ne retient plus l'attention de l'ensemble des jeunes qui sont branchés ailleurs, hélas, dans une littérature au rabais et dont nous sommes tous responsables… malheureusement. En réalité, c'est tout l'art, dans ses fondements, qui est ébranlé par une nouvelle vague de musique sans goût pour les gens de ma génération, c'est tout un patrimoine culturel qui disparaît par une culture de facilité qui n'a aucun sens, ni pour les jeunes présentement, ni pour leur avenir.
Y a-t-il un nouveau livre en chantier ?
Il y en a quatre (4), trois (3) qui sont déjà terminés et qui attendent leur publication, un (1) qui est en chantier et que je vais terminer d'ici peu de temps.
Les trois qui attendent leur publication sont :
Lalla Zouleikha Oudaï, la mère des résistants, un ouvrage qui raconte l'héroïne du Dahra, une femme dont le passé mérite qu'il soit connu de tous les Algériens et qui, dans sa bravoure et sa détermination, incarne Lalla Fatma N'Soumer de la révolution de Novembre.
Le visage de l'homme, une compilation de mes meilleurs textes dans la presse nationale et de mes contributions sous forme d'études dans les magazines spécialisés, qui traduisent mes prises de position, mes analyses et mes hommages pour différentes personnalités nationales, arabes et étrangères amis de l'Algérie. Enfin, un troisième qui est prêt depuis 2005, et qui traite d'un sujet peu commun, celui du secteur des Affaires étrangères que j'ai appelé Les Affaires étrangères. Là, j'ai abordé les dysfonctionnements d'un secteur qui aurait dû être très performant sur le plan de sa gestion.
Là, je me base sur mon expérience, pendant les années où je me trouvais en poste dans une ambassade. D'ailleurs, cet aspect, tout le monde le connaît, principalement les fonctionnaires et responsables du secteur, mais que personne, par cet esprit de solidarité de corps, n'ose dénoncer, ni même essayer d'apporter des correctifs, tant qu'il y a l'aspect de rente.
Enfin, le livre est éloquent dans ce cadre-là. Enfin, pour ce qui est du dernier et qui est en chantier, il s'agit du livre qui raconte la saga ou la légende, c'est selon, du Mouloudia de Cherchell, un club de martyrs, qui ont choisi de mourir en plein combat que de vivre sous l'oppression du colonialisme.
Je le termine dans peu de temps et le publierai pour les jeunes. Voilà mon programme de travail et mes projets. Je ne chôme pas, puisque je ne trouve même pas ce temps libre pour pouvoir m'évader…
Entretien réalisé


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