Encore une fois, l'Algérie reste à la traîne dans les rapports qui classent les performances des économies mondiales. Le dernier classement de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) concernant les économies couvertes par l'indice e-commerce place l'Algérie à la 95e position mondiale sur les 137 économies recensées. Au plan africain, elle pointe au neuvième rang, derrière l'Afrique du Sud (61e mondiale), l'île Maurice (70e), la Tunisie (73e), le Maroc (79e) et l'Egypte (82e), le Botswana (85e), le Kenya (86e) et le Sénégal (91e). Pour illustrer le retard accumulé par l'Algérie en termes de e-commerce, il suffit de jeter un coup d'œil sur le e-paiement qui a été timidement lancé ces derniers mois par certaines banques qui ont fait des conventions avec des centres commerciaux ou compagnies aériennes. Autrement, on n'en est qu'à des promesses concernant la généralisation de ce mode de paiement dignes des économies modernes. En effet, le président de l'Association des banques et établissements bancaires et financiers (Abef), Boualem Djebbar, a récemment annoncé sur les ondes de la Radio nationale que le paiement par carte bancaire sera effectif à partir à la fin du 1er semestre 2016, soit d'ici deux mois. Selon lui, des nouvelles cartes bancaires seront distribuées afin de permettre, dans un premier temps, aux détenteurs de régler leurs factures, d'acheter un billet d'avion ou de payer des services. Ce système, poursuit-il, sera généralisé aux petits commerces par le lancement du dispositif e-commerce en 2017. Le président de l'Abef, également PDG de la Badr Bank, reconnaît que «pour le moment, il existe des réticences à ce type de paiement». «Il faut sensibiliser et convaincre du bien-fondé de ce mode de paiement très efficace.» Une preuve de plus que le paiement en espèce a encore de beaux jours devant lui, surtout lorsqu'on connaît le manque de confiance des Algériens au système bancaire et leur préférence à la «chkara». Pendant ce temps, plusieurs pays ont permis à travers ces dispositifs de tout régler à partir de chez eux, et ce, grâce à une simple connexion internet. Pour revenir au classement de la Conférence onusienne, le Luxembourg préserve, pour la deuxième année consécutive, sa première place des pays les plus performants dans la Cnuced B2C E-commerce Index, suivi de l'Islande et la Norvège. Dans le top 10 du classement de la Cnuced, figurent également le Canada en quatrième position. Suivent le Japon, la Finlande, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, la Suisse et la Nouvelle-Zélande. A noter que le B2C Cnuced Index E-commerce 2016 se focalise sur quatre indicateurs. Il s'agit de la pénétration de l'utilisation de l'internet, du nombre de serveurs sécurisés par million d'habitants, de la pénétration de la carte de crédit et du score de fiabilité postale. L'indice 2016 a été amélioré, en mesurant l'aspect relatif à la livraison de l'e-commerce. Les 137 pays couverts par cet indice représentent 96% de la population mondiale et 99% du produit intérieur brut mondial.