Le gouvernement multiple ses initiatives pour réduire les accidents de la route, causés principalement par les conducteurs, les chauffards de poids lourds surtout. Dans le dernier Journal officiel, un arrêté impose aux conducteurs de véhicules de transport et de marchandises le passage d'un brevet professionnel. La formation dédiée aux chauffeurs de transport de personnes et de marchandises s'effectuera sur une durée de quinze jours. L'examen final comporte des épreuves théoriques et pratiques. Les conducteurs ayant réussi leur examen pourront prétendre à une formation spécifique de transport des matières dangereuses, qui se déroule sur neuf jours, précise le texte. Ce brevet qui rentera en vigueur dans trois ans, s'inscrit dans le cadre d'une batterie d'initiatives gouvernementales pour «trouver une solution urgente» pour «diminuer» les accidents de la route qui tuent en moyenne 11 personnes par jour. En plus de graves conséquences en termes humains pour les usagers de la route, ces accidents «induisent généralement des congestions majeures, des atteintes aux coûts économiques importants». Il y a quelques mois, une source du ministère des Transports avait même annoncé que les routiers seront soumis dorénavant à un examen de compétence et d'évaluation tous les 6 mois. En sus de soumettre les conducteurs à des tests, au mois de septembre 2015, trois stations de pesage ont été mises en service sur des routes nationales, notamment la RN46 au lieu-dit Bir Souid, dans la wilaya pilote de M'sila. Elles ont pour fonction : lutter contre l'une des causes des accidents de la route, à savoir la surcharge des poids lourds. La surcharge des camions représente non seulement une infraction codifiée mais elle est surtout l'une des raisons qui ruinent les routes nationales et chemins de wilaya et dans certains cas, les routes des agglomérations. «La surcharge correspond à un excédent sur le poids autorisé pour toute sorte de véhicules et particulièrement les poids lourds. Le code de la route a prescrit des limitations, cela dans l'objectif d'assurer la sécurité routière car un véhicule en surcharge peut être difficile à la manœuvre, dont le conducteur peut perdre facilement le contrôle», avaient déclaré des gendarmes rencontrés sur les lieux. Une autre initiative, celle de n'autoriser aucun départ «sans la présence de deux chauffeurs au bord du bus de transport de voyageurs». Cette mesure avait été annoncée au mois de juin par Boudjemaâ Talaï, pour les chauffeurs qui assurent les navettes de plus de 600 kilomètres. Il rappellera dans ce sillage que des augmentations des tarifs des amendes ont été introduites dans le projet de révision du code de la route. Ainsi, la valeur des amendes aux infractions est fixée entre 5000 DA et 7000 DA. Toujours en matière d'accidents de la route, les 800 bus qui transitent par la gare routière d'Alger seront soumis successivement et de manière régulière aux contrôles techniques. «Tout bus ayant une défaillance technique sera interdit de circulation», a-t-il averti.