Aussitôt le rapport américain sur la situation sécuritaire en Algérie publié sur Travel Warning, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, tire les choses au clair : «La sécurité de l'Algérie est structurellement et durablement établie». Le site américain a longuement mis en garde dans son rapport les citoyens américains désireux de se rendre en Algérie contre le risque terroriste qui y prévaut. Contestant ce rapport, le ministre des AE écrit dans une mise au point rendue publique jeudi, que «l'Algérie a payé pour défaire le terrorisme» rappelant «la vigilance de tous les instants dont continuent de faire preuve l'Armée nationale populaire et les corps de sécurité sur toute l'étendue du territoire national». Ramtane Lamamra s'indigne face à la mise à jour périodique du Travel Warning destiné aux citoyens américains appelés à voyager en Algérie. Les USA continuent, dit-il à «percevoir la situation sécuritaire en Algérie à travers des prismes déformants et des clichés désuets ne reflétant pas la réalité sécuritaire en Algérie». Sur Travel Warning, le Département d'Etat américain a clairement conseillé à ses citoyens de ne pas voyager dans les régions éloignées du sud et de l'est de l'Algérie, ainsi que dans des parties isolées de la région de la Kabylie, en raison d'«une forte menace d'attentats terroristes et des enlèvements». Il est expliqué, par ailleurs, dans ce même rapport que les groupes terroristes restent «actifs», en Algérie. La présence des policiers dans les villes algériennes est perçue par le département d'Etat américain comme étant une preuve de plus de la présence des terroristes. Ils rappellent des faits anciens et relatent à leurs citoyens les actes commis par des extrémistes qui ont, écrivent-ils «mené des attaques (souvent en utilisant des bombes, des embuscades, ou de faux barrages) dans la région montagneuse de Kabylie (provinces de Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa) et les régions méridionales et frontalières, y compris, au sud de Souk Ahras, près de la frontière tunisienne». Dans la mise en garde américaine il est cité aussi pour exemple le touriste français décapité dans la région de Kabylie en 2014, de l'attaque d'une installation de production de gaz près de In Amenas. A ces exemples, le ministre des Affaires étrangères répond que l'Algérie «a consenti des sacrifices considérables dans la lutte antiterroriste», car ajoute-t-il, l'Etat algérien est «soucieux au plus haut point de la sacralité de la vie humaine». Dans ce contexte, l'Algérie «mène, pour elle-même comme pour autrui, des actions persévérantes de prévention de l'extrémisme violent et de déradicalisation dans une approche cohérente de la coopération internationale contre le terrorisme». Ramtane Lamamra estime que «tous les messages unilatéraux poursuivant l'objectif vain d'assurer des protections sélectives et aboutissant à distendre les liens de partenariat et d'entraide face au fléau du terrorisme, sont contreproductifs et malvenus», conclura M. Lamamra.