Près d'une année après la publication au Journal officiel N°49 d'un arrêté fixant les conditions et les modalités de formation pour l'obtention du brevet professionnel des conducteurs de véhicules de transport de personnes et de marchandises, dans l'objectif de rendre ce document obligatoire pour les professionnels de la route en mai 2019, force est de constater que peu de choses ont pour le moment été faites pour s'y préparer. Donnant une présentation de la filiale Formation qu'il dirige au sein de la Sntr, Arar Mohamed a expliqué que seules la Sntr et l'Etusa sont en train de former leurs personnels et proposer des formations à d'autres entreprises et à des particuliers qui souhaitent avoir ce fameux sésame. D'un montant de 45 000 DA et d'une durée de 15 jours, les personnes intéressées par cette formation peuvent, selon Arar, se rapprocher de Sntr Formation, tout en expliquant que cette formation peut être proposée par des écoles privées, à condition qu'elles répondent à un cahier des charges bien précis. S'exprimant dans le cadre du programme des conférences données à l'occasion du Salon national de la formation continue, et par l'apprentissage qui s'est achevé hier au Palais de la Culture d'Alger, le chargé de la formation chez la Sntr estime que pour parvenir à former les quelques 900 000 chauffeurs professionnels activant à travers le territoire national en l'espace de deux années, soit avant l'entrée en vigueur de cette obligation d'être titulaire d'un brevet de conduite pour exercer le métier de conducteur de véhicule pour transport des personnes ou de marchandises, il faudrait ne pas accuser davantage de retard et aussi agréer un maximum d'écoles. En réalité, cette mesure qui a été annoncée en 2004 par les pouvoirs publics dans le cadre de la professionnalisation de la corporation et de la lutte contre les accidents de la route, a attendu 12 ans pour qu'un texte réglemente la formation censée être donnée aux chauffeurs. «Une fois mise en place, le ministère des Transports a estimé que trois ans étaient suffisants pour que les entreprises de transport forment leur personnel. Nous, nous y avons proposé 5 ans», a encore expliqué le conférencier. Sur une question de l'assistance pour savoir si les examens de fin de formation seront passés en présence de la direction des Transports de la wilaya concernée ou non, le P-dg de Sntr Formation a répondu que cette tâche est laissée à l'école formatrice, au moment où la direction se contente de délivrer les brevets. Cette largesse accordée aux écoles de former puis d'évaluer leurs candidats peut ouvrir la porte grande ouverte à toute forme de dérives et de pratiques de complaisance, comme ce fut le cas avec les auto-écoles, souvent accusées de délivrer des permis de conduire sans que le candidat ne se présente devant un examinateur. Même si l'instauration d'un brevet de conduite permettrait évidemment de bien former les conducteurs professionnels, le fait que l'examen final soit confié aux seuls centres et écoles de formation pourrait ouvrir une grande brèche pour des pratiques malsaines comme c'est le cas pour certaines auto-écoles qui font dans la délivrance de permis conduire un commerce juteux.