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Incapacité de mobilisation, indifférence et absence d'une bataille d'idées: Les limites d'une campagne
Publié dans Le Temps d'Algérie le 16 - 04 - 2017

Aujourd'hui, les partis politiques et candidats, engagés dans la course aux législatives du 04 mai prochain, bouclent leur première semaine de campagne.
Depuis le 09 avril, les uns comme les autres ont tenté de convaincre mais, semble-t-il, sans trop de succès. Le constat est sans appel. Salles de meetings non remplies, défaut d'affichage, absence d'un discours accrocheur et de programmes sérieux en plus de cette «campagne parallèle» qui se déroule sur les réseaux sociaux, il est même difficile de parler d'un quelconque bilan. A première vue, et il n'est pas nécessaire d'être analyste politique pour conclure que la conjoncture dans laquelle interviennent les élections législatives a sérieusement étalé son ombre sur le déroulement de la campagne. La cherté de la vie et la flambée des prix des fruits et légumes dans un contexte de crise économique n'aident pas à brancher grand monde à la politique, surtout qu'il s'agit là, d'élire une nouvelle APN. Une institution, dont le nom est associé aux récentes lois «antisociales» et à des députés pas tellement sensibles aux problèmes quotidiens des citoyens. Jusqu'à présent, l'on n'a pas encore vu un chef de parti politique mobiliser les grandes foules. Même le FLN, connu pour ses «procédés» de mobilisation des organisations de masse, n'est pas parvenu à remplir une salle comme celle de la maison de la culture Mouloud Mammeri à Tizi-Ouzou et ce, malgré le ralliement des kasmas contestataires. Il faut le dire : le citoyen est branché sur le prix de la pomme de terre et guette le moment où la banane redevient accessible.
Discours «invendable» !
Cet état de fait, ajouté au handicap des candidats à tenir un discours cohérent qui capte l'attention de potentiels électeurs, renvoient l'image d'une démission quasi-totale des Algériens. De plus en plus, le spectre de l'abstention pointe son nez à 20 jours du vote. Les indices sont là. Comme si les partis de l'opposition au même titre que ceux du pouvoir vendaient une marchandise périmée. Les acheteurs regardent alors ailleurs. Eclaboussé par les affaires de corruption, Djamel Ould Abbès n'a plus rien à «chanter» que de convoquer «la légitimité historique du FLN» pour essayer de mobiliser autour de son parti. S'ajoutent le RND d'Ahmed Ouyahia, le MPA d'Amara Benyounès et le TAJ d'Amar Ghoul qui ne trouvent pas mieux que de renouveler leur «soutien» au président Bouteflika et à déclarer qu'ils allaient poursuivre l'application de son programme. Dans le camp de l'opposition, l'on ne reconnaît presque plus d'authenticité. Le FFS ne parvient pas à imposer, dans le débat, son projet de «reconstruction du consensus national», le RCD, qui tend vers la modernité et la décentralisation, peine à récupérer le terrain qu'il a déserté suite à son boycott des législatives de 2012, tandis que l'Alliance du MSP, un parti qui a tant mangé dans la main du pouvoir, est loin de convaincre qu'elle constitue l'alternative à la crise. La radicalité du discours est absente. Même la campagne de proximité, qui semble être à la mode, n'attire pas beaucoup de monde.
Crédibilité
Jamais une campagne n'a été aussi morose. Comble de l'histoire, les espaces réservés à l'affichage ne sont pas exploités par les 53 partis et candidats libres. A-t-on négocié des quotas à l'avance ? Rien ne le prouve, mais lorsque l'on entend Djamel Ould Abbès déclarer que «le FLN n'a même pas besoin de campagne pour rafler la majorité», il y a de quoi s'interroger sur le sérieux, la transparence et la crédibilité de toute l'opération. Sous d'autres cieux, de tels propos pourraient donner suite à une saisine du pouvoir judiciaire, sinon à un fleuve de réactions d'indignation.
En Algérie, tout est… «normal» ! «C'est une campagne qui manque de punch», analyse le politologue Mohamed Taïbi (Lire l'entretien en page 03). Il n'y a, au fait, ni bataille de programmes ni idées. Tout le monde se noie dans des généralités, telles que «le chantage» par la carte sécuritaire ou les promesses surréalistes.
On a l'impression que tous les partis jouent dans le même camp et qu'il n'y a pas d'opposition et d'allégeance. Les deux ont un objectif commun : convaincre les citoyens d'aller voter. Un but qui ne semble pas près de se réaliser, malgré la descente sur le terrain de tous les «ténors» de la scène politique, d'Ahmed Ouyahia à Louisa Hanoune, passant par Abdallah Djaballah, Djamel Ould Abbès, Abderrezak Makri et Mohcine Belabbas, jusqu'à Abdelmalek Bouchafa, Amara Benyounès, Amar Ghoul et Moussa Touati. Un autre indicateur, force de l'admettre, qu'aucune de ces personnalités ne pourrait être habillée du costume d'un présidentiable dans deux ans.
Affiches et slogans: Le folklore et le ridicule
Piètres, insipides et dépourvus de tout effort d'imagination. Les placards publicitaires confectionnés à l'occasion des élections législatives et les affiches de campagne des candidats en lice manquent cruellement de création graphique. Souvent pâles et sans couleurs, elles dévoilent un amateurisme flagrant des personnes en charge de fabriquer les meilleures images et les représentations visuelles les plus expressives des partis politiques. Forcément, ceci a un coût : un désintérêt total du citoyen. Pis, les milliers de panneaux d'affichage plantés anarchiquement à chaque coin de rue et les photos grand-format des têtes de liste collées n'importe où et n'importe comment provoque de la colère. Et le décor déjà ennuyeux et écrasant de l'espace public n'est devenu que plus attristant ! Cela traduit-il le peu de sérieux accordé à ce vote ? Les autorités, qui présentent cette élection comme étant cruciale, doivent pourtant savoir qu'en 2017, l'image est aussi importante que l'intention et les messages qu'on voudrait faire passer aux électeurs. Idem pour les partis politiques qui, décidément, ont trouvé toutes les peines du monde à confectionner des affiches capables de capter l'intérêt des citoyens. Il est impensable, à l'ère du tout numérique et des technologies de pointe, de manquer d'autant de tact. Comment s'étonner alors de l'indifférence des citoyens ? Le cas le plus emblématique de ce déficit en communication visuelle nous vient de Bordj Bou Arreridj précisément. Sur des affiches du parti du FFS, où l'on est censé découvrir les visages des candidats, l'on s'aperçoit que les photos des femmes sont tout simplement remplacées par des croquis anonymes !
Sur les réseaux sociaux, facebook particulièrement, cette affiche, à la limite de l'offense, a suscité une grande indignation des internautes poussant, par la suite, le FFS à réagir en ordonnant son «retrait immédiat» et en condamnant vigoureusement «ce type de procédés incompatible avec les principes et valeurs du parti». Le FFS n'est pas le seul parti à «manquer d'égard» envers les citoyens. A Adrar, dans l'affiche de candidature proposée par le parti Equité et Proclamation de Naïma Salhi, l'on découvre un portrait caché d'une candidate. Le burlesque ne s'arrête pas là, puisque le FLN est allé, également, pousser très loin le ridicule en affichant les portraits de ses deux candidats à Annaba, le ministre Boudjemaâ Talaï et le vice-président de l'APN, Bahaeddine Tliba portant des lunettes noires. Et bien sûr, il y a Eddaoui Mohamed du parti El karama dont l'affiche n'a pas manqué de faire le buzz. Ce candidat n'a pas trouvé mieux que de se présenter sur son affiche de campagne comme étant «l'homme qui n'éteint jamais son portable !» Ceci illustre, et de manière éclatante, le peu d'importance que l'on accorde à ces élections qui, décidément, tournent au folklore.
Aïssa Moussi et Karim Benamar


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