L'ancien président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a violement critiqué le Premier ministre, au lendemain de sa rencontre informelle avec son homologue français à Paris. Abderrezak Makri a accusé Abdelmadjid Tebboune de courir après le soutien de la France pour des intérêts purement personnels, dont des ambitions de pouvoir. Sans pour autant le citer, Makri a estimé, hier, sur sa page facebook qu'«il existe des hommes politiques et des groupes d'intérêt qui se font la course pour satisfaire la France, de peur que cette dernière freine leurs ambitions de pouvoir». Très en colère, l'ancien chef du parti islamiste ira jusqu'à soutenir que «l'Algérie n'a aucun intérêt à tirer d'eux (ces hommes politiques et groupes d'intérêt, Ndlr)». Pour lui, Abdelmadjid Tebboune, qu'il ne nommera pas, «est à la recherche d'un soutien pour ses intérêts». Le Premier ministre qui se trouve actuellement en congé a, pour rappel, rencontré lundi son homologue français Edouard Philippe. «Durant son escale à Paris, le Premier ministre, Abdelamdjid Tebboune a été convié par son homologue français, Edouard Philippe, à une rencontre informelle à l'hôtel Matignon», avaient indiqué les services du Premier ministère dans un communiqué. Une rencontre qui, jusque-là, a fait couler beaucoup d'encre, en ce sens qu'elle serait une initiative personnelle de Tebboune, sans l'aval du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Pour Abderrezak Makri, le comportement de ces «hommes politiques» qu'il pointe du doigt est tout à fait à l'opposé d'anciens responsables qui, selon lui, «malgré le fait qu'ils aient échoué à réaliser le développement, ils jouissaient toujours du respect de la France qui éprouvait des difficultés à en tirer des profils et avec laquelle ils n'hésitaient pas à s'accrocher». Ces anciens responsables «avaient plus au moins une bonne réputation pour nous», a-t-il écrit, faisant allusion à l'ère Abdelmalek Sellal, prédécesseur de l'actuel Premier ministre. En juillet dernier, Makri avait déjà soupçonné des ambitions présidentielles chez le nouveau chef de l'Exécutif. «Si M. Tebboune veut épuiser ce qui reste dans les réserves de change dans la perspective de 2019, ce serait une attitude très grave», avait-il déclaré à l'issue d'une session ordinaire du Conseil consultatif du MSP.