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Phobie sécuritaire et contrôles discriminatoires
La guerre contre la nébuleuse islamiste
Publié dans Le Temps d'Algérie le 06 - 01 - 2010

Les mesures sécuritaires extrêmes en vigueur depuis quelques jours dans les aéroports américains et européens à la suite de l'attentat manqué du 25 décembre dernier à bord d'un avion aux Etats-Unis démontrent le peu d'efficacité des services de renseignements occidentaux dans la guerre contre la nébuleuse islamiste Al Qaïda.
A cause de cette inefficacité, du reste réaffirmée par le président américain lui-même, une douzaine des 14 pays arabes et musulmans, dont l'Algérie, sont mis dans le collimateur, accusés à tort de «soutien au terrorisme».
Par ce décret injuste et discriminatoire, les ressortissants de ces pays qui voyageraient aux Etats-Unis seront soumis à des contrôles renforcés qui portent atteinte à leur dignité. Le recours à des scanners corporels qui déshabillent les passagers dont les femmes et les enfants est perçu comme une violation de l'intimité et une atteinte aux droits de l'homme. Les concepteurs de ces nouvelles mesures, à leur tête le président Obama, vont rajouter des doses de haine à l'Amérique, après celles accumulées par l'administration Bush.
Des méthodes liberticides
Les musulmans du monde entier dénoncent ces méthodes liberticides parce qu'ils sont considérés comme des suspects potentiels, du seul fait de leur religion. Pour traquer quelques centaines d'individus déterminés à terroriser les Etats-Unis, et ses alliés européens et sionistes, le président Obama, à qui paradoxalement a été décerné le prix Nobel de la paix, met dans le même sac des centaines de millions de personnes innocentes qui abhorrent les méthodes terroristes bien plus que ce nobélisé sans mérite. Premier pays à protester officiellement contre cette discrimination sélective, le Nigeria, par la voix du chef de la diplomatie nigériane, qui a jugé inacceptable le fait de classer son pays sur la «liste noire» arbitrairement élaborée. «J'ai indiqué clairement au gouvernement américain, par le biais de l'ambassadrice des Etats-Unis, que cela est inacceptable pour le Nigeria», a-t-il fait savoir mardi.
Le ministre a indiqué que «faire figurer le Nigeria sur la liste des pays ciblés par les mesures de sécurité américaines était un cadeau de nouvel an inacceptable pour un pays ami comme le Nigeria». Auparavant, un autre responsable de ce pays avait jugé «injuste de discriminer 150 millions de personnes en raison de la conduite d'une seule».
Une décision grave et discriminatoire
En réalité, cette façon de traiter des pays souverains est bien plus grave que cela. De son côté, l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Abdallah Baâli, cité par le New York Times, a déclaré qu'il présenterait une protestation aussitôt arrivé l'avis officiel de l'administration américaine, faisant état des mesures renforcées prises, qualifiant ces dernières, de «discriminatoires» à l'égard des ressortissants algériens qui ne représentent aucun danger pour le peuple américain.
Cuba qui n'est pas un pays musulman figure sur cette liste pour les raisons qu'on sait (être depuis plus d'un demi-siècle la bête noire de l'ogre américain). Dans sa réaction, ce pays a qualifié de «paranoïa antiterroriste» le recours à ces contrôles liberticides. «Dans le cadre de leur paranoïa antiterroriste, les Etats-Unis ont renforcé les mesures de sécurité contre les voyageurs en provenance de 14 pays, dont Cuba, le Nigeria, le Pakistan ou le Yémen, qu'ils soupçonnent de soutenir le terrorisme», écrit le journal officiel du pouvoir cubain, Granma, estimant à juste titre que «cette directive désespérée concerne tous les transporteurs aériens, américains ou non».
D'autres pays listés qui sont pourtant considérés comme des amis des Etats-Unis, à l'image de l'Arabie saoudite, du Pakistan et de l'Afghanistan, se murent dans un silence complice. Il faut dire que les régimes de ces pays font ainsi valoir par leur silence face au mépris infligé à leurs ressortissants qu'ils comptent pour des prunes.
Voyeurisme
A propos à présent de ces scanners qui déshabillent l'individu, des voix se sont élevées par le passé, pour dire leur totale opposition à leur utilisation. Il en est ainsi de Edward Alden, spécialiste de la sécurité auprès du Council on Foreign Relations, pour qui «ces mesures sont grossières».
L'expert pense qu'il s'agit d'une «réponse malvenue qui fera plus de mal que de bien aux Etats-Unis». Pour lui, «il faut traiter les gens au niveau individuel, car des personnes mal intentionnées peuvent provenir de pays que nous considérons comme amis». Il a raison, les terroristes qui ne sont nullement des enfants de chœur ou des ignares ont d'autres arguments à faire valoir et peuvent agir et faire mal sans passer par un aéroport sachant l'existence de ces contrôles.
Ceci dit, et alors qu'en 2008, l'Union européenne avait refusé l'idée d'installer ces scanners corporels dans tous les aéroports européens à la suite d'un tollé du Parlement européen, voilà qu'aujourd'hui, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini, leur en trouve
des vertus.
«C'est l'instrument le plus sûr qui permet d'«empêcher qu'un terroriste avale une capsule pleine d'explosifs et devienne un homme-bombe», soutient-il, au moment où beaucoup de pays européens suivistes des Etats-Unis songent à en installer dans leurs aéroports. Ainsi, selon les médias, 60 nouveaux scanners corporels vont être installés à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, d'où a embarqué l'islamiste nigérian qui voulait faire un massacre dans l'avion le transportant vers Détroit.
Pour sa part, Londres vient de décider de l'élaboration d'un «code déontologique» à l'intention du personnel aéroportuaire, pour «tenter de contrecarrer des critiques» selon lesquelles «les scanners corporels enfreignent la législation sur la pornographie infantile». Il faudrait aussi ajouter le voyeurisme ! Les ONG de défense des droits de l'homme n'ont pas réagi à cette atteinte et seule l'organisation «Liberty» l'a fait, mais seulement en mettant en garde contre ce qu'elle appelle un «déshabillage électronique», appelant le gouvernement britannique à «s'engager sur le fait que ces scanners seront utilisés de manière légitime, équilibrée et délicate». De quelle légitimité s'agit-il lorsque pour des raisons de sécurité exagérée, l'anatomie de l'individu devient une banalité ?
Une violation flagrante des droits de l'individu
Ces violations flagrantes des droits des individus dénotent l'échec ou le peu de sérieux des services de renseignements, car selon un expert de sécurité «un système grossier de contrôle fondé sur la nationalité sera trop facile à mettre en échec par Al Qaïda, qui recrutera ailleurs». Cet expert cite le cas de l'islamiste britannique bon teint, Richard Reid, qui avait tenté de perpétrer un attentat à bord d'un avion en 2001 en dissimulant des explosifs dans ses chaussures.
Pour lui, «si nous avions mis en place le nouveau système de contrôle en fonction de ce que nous savions le 25 décembre, le Nigérian n'aurait jamais été choisi et ciblé», estimant que «ce genre des mesures n'est pas la réponse la plus adéquate».
Et de suggérer à l'administration américaine de «se concentrer sur un meilleur partage de renseignements entre ses différentes branches et une meilleure surveillance». Ce constat vient d'être fait par le président américain lui-même devant ses collaborateurs chargés de la sécurité nationale.
«La difficulté est de faire en sorte que ce système de ciblage fonctionne plus efficacement, et c'est le but des passages en revue qui sont en cours au sein de l'administration. Mais se contenter d'ajouter un système peu sophistiqué qui cible tous les ressortissants de certains pays sera inefficace et ira à l'encontre des intérêts américains de manière plus générale», a-t-il dit fort justement. Les services de renseignement et de sécurité américains ont donné l'exemple à plusieurs reprises de leur amateurisme. Il n'est que de se rappeler du couple portant un nom arabe, qui s'est introduit avec une facilité déconcertante, récemment à la Maison-Blanche, et a pris part à un dîner en présence du couple Obama et d'autres hauts responsables américain et étrangers, sans y être invité.
Pour tout dire, le général Michael Flynn, chef du renseignement militaire en Afghanistan, vient de plaider pour une réforme radicale de l'appareil du renseignement «toujours incapable de trouver des réponses à des questions fondamentales sur l'environnement dans lequel nous évoluons et sur les gens que nous essayons de protéger et de convaincre de collaborer».
Ce constat est valable partout. Alors pourquoi punir injustement des centaines de millions d'innocents par le recours d'appareils très coûteux (un scanner vaut quelque 150 000 euros) pour le contribuable?


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