L'intégration de l'ensemble des communes à l'Algérienne des eaux (ADE) ne se fera que vers 2011. Sur 1540 communes du pays, 700 n'ont pas intégré l'ADE, a indiqué hier Abdelmalek Sellal, ministre des ressources en eau, en marge des portes ouvertes organisées au jardin d'essai d'El Hamma du 22 au 27 mars prochain. Le report de cette intégration, pourtant prévue depuis plusieurs années, bute sur le problème du déficit financier cumulé par les entreprises publiques de distribution d'eau de wilayas qui se chiffre à 40 milliards de DA, d'où la difficulté pour l'ADE de prendre en charge la gestion de l'eau dans ces communes. Cet obstacle sera résolu progressivement à travers les montants qui seront dégagés par le fonds de soutien à l'eau. Ce dernier sera notamment alimenté par les recettes de l'application d'une nouvelle taxe pour les entreprises qui réalisent des forages pour s'autoalimenter. «50% de cette taxe qui est de 25 DA/m3 pour les entreprises industrielles et de 80 DA/m3 pour les entreprises pétrolières seront versés au fonds», a précisé le ministre. Le ministre a fait appel aux citoyens pour «honorer leur facturesé dont le montant n'a pas été avancé. A propos des projets du secteur, M. Sellal a parlé de 20 milliards d'euros qui seront mobilisés pour réaliser 19 nouveaux barrages dont trois ont été lancés, poursuivre la réalisation des grands transferts d'eau comme celui de Aïn Salah vers Tamanrasset. En termes d'alimentation en eau potable, dans un futur proche, un approvisionnement quotidien de 168 litres/habitant sera atteint. Selon Messaoud Terra, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère, les capacités de mobilisation des eaux superficielles ont pratiquement doublé au cours des dix dernières années avec le passage à 65 barrages. Les 21 nouveaux barrages réalisés durant cette période ont permis de mobiliser 3,2 milliards de m3 d'eau contre 3,7 milliards de m3 mobilisés par les 44 barrages que comptait le pays avant la dernière décennie. Les projets de 19 nouveaux barrages inscrits dans le programme 2010-2014 seront d'une capacité de 1,1 milliard de m3. Un programme de réalisation de 13 stations de dessalement d'eau de mer a été engagé dont six à l'ouest du pays d'une capacité de 1,4 million de m3/jour. Pour ce qui concerne la capitale, le premier responsable de la SEEAL, Jean Marc Jhan, a précisé que 99,1% de la population sont alimentés en continu (H24). Une nette amélioration par rapport aux 8% enregistré en 2006. Deux communes ne sont pas encore alimentées de manière continuelle, à savoir Sidi Moussa et Rahmania qui ont intégré Seeal récemment. Cette entreprise a permis de réparer une moyenne de 20 000 fuites/an, effectuer une moyenne annuelle de 350 000 contrôles de la qualité de l'eau. La satisfaction de Sellal Pour le volet assainissement, la SEEAL accuse un retard par rapport aux objectifs arrêtés. «Nous avons constaté que la cartographie assainissement n'existait pas auparavant», a révélé le responsable pour tenter de justifier le retard. Ceci étant, l'achèvement des projets d'assainissement permettra d'ouvrir toutes les plages à la baignade. «Après quatre années de gestion, nous sommes arrivés au service international», a dit fièrement le directeur général de Seeal. De son côté, Abdelmalek Sellal a exprimé sa satisfaction du travail réalisé par cette entreprise en indiquant que «la capitale est devenue un exemple de gestion de l'eau». «90% de la population algéroise est satisfaite de Seeal», a soutenu Jean Marc Jhan qui dit comprendre «la forte ambition du gouvernement» d'améliorer la qualité du service dans «peu de temps».