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Panique dans la zone euro
Crise économique
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 05 - 2010

Depuis leur retraite politique, ni Margaret Thatcher, la «dame de fer», ancienne Premier ministre du Royaume-Uni des années 90, ni son successeur Tony Blair, ne doivent se mordre les doigts d'avoir vu juste sur la zone euro.
Jamais les événements qui se sont succédé dans cette zone depuis l'avènement de l'euro, surtout en ces moments de crise financière grecque, ne semblent leur donner autant raison d'avoir été réticents sur la question de la monnaie unique.
Gordon Brown, l'actuel Premier ministre britannique a perdu les élections au profit du jeune conservateur David Cameron, comme le pronostiquaient tous les sondages, mais ce n'est pas à cause des problématiques systèmes financiers des pays membres de la zone euro, ni à cause de la baisse de la parité de l'euro par rapport au dollar, ni des générosités
financières de la Grande-Bretagne au profit de la Grèce. M. Brown a payé certainement pour l'engagement militaire en Irak de son camarade du Parti travailliste Tony Blair ou pour son incapacité à assurer la cohésion de son équipe gouvernementale, pas pour l'euro.
Par contre, si les élections en Allemagne ou en France avaient eu lieu aujourd'hui, comme au Royaume-Uni, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy céderaient à coup sûr leur place..
Pas de chèque en blanc
Ces deux principaux bailleurs de fonds pour la Grèce étaient, vendredi soir, à Bruxelles, pour ratifier le Fonds d'aide à la Grèce par l'Euro-groupe à la Grèce. Ils se seraient bien passés de ce rendez-vous, mais pouvaient-ils faire autrement et laisser la crise financière grecque poursuivre sa contagion en Europe et frapper à leurs portes.
C'est à eux que le gouvernement grec de Papandréou a transmis la facture. Paris et, surtout, Berlin ont hésité au départ à voler au secours de ce premier partenaire de la zone euro menacé à terme de prononcer un moratoire,
faute de pouvoir rembourser sa dette, avant de se décider à effectuer un emprunt de 80 milliards sur le marché financier libre - à un faible taux - pour soutenir les mesures draconiennes que Papandréou s'est engagé à mettre en œuvre sur les trois années à venir.
Ce n'est pas un chèque en blanc, mais un prêt à un taux assez élevé (entre 4% et 5%) pour une économie ruinée qui n'a pas d´autres choix que de s'endetter pour espérer se désendetter.
La Grèce devra, dans tous les cas, payer le service de cette dette de ces 80 milliards à la France et à l'Allemagne, les deux principaux pourvoyeurs de ce fonds d'aide européen, ainsi qu'aux autres prêteurs, dont l'Espagne qui a apporté 9 milliards d'euros ou le Fonds monétaire international avec 30 milliards d'euros. Certes, l'Espagne n'est pas dans la situation de la Grèce, loin de là.
Elle a un système financier solide, mais son appartenance à l'euro risque de lui jouer un mauvais tour si la contagion grecque produisait les effets psychologiques de la pandémie du virus de la grippe A. Première alerte de cette contagion qui risque de se produire à grande échelle en Europe :
la perte de confiance enregistrée par l'économie espagnole, au plan interne et international. Elle est à l'origine de la tension observée, jeudi, y compris sur les marchés boursiers aux Etats-Unis.
Un déficit de 300 milliards d'euros
Les rumeurs avaient circulé, ces derniers jours, autour d'un accord entre le gouvernement espagnol et le FMI à propos d'un «plan de sauvetage de l´économie espagnole», aussitôt démenti par le président Zapatero.
Malgré tout, la Bourse espagnole a chuté d'environ 11%, en seulement quatre jours. Même Wall Street a pris peur avec une chute des valeurs boursières d'environ 9%. Les primes de risque des dettes de certains pays industrialisés avaient atteint, ce week-end, leur niveau maximum depuis l'avènement de l'euro.
Les experts n'hésitent pas à se poser, dans ces conditions, la question de l'avenir de l'euro ou, du moins, de l'exclusion momentanée de cette zone monétaire commune des pays qui ne sont pas en mesure de respecter le Pacte de stabilité économique et financière.
Cette menace n'a pas été brandie, ouvertement, par les moteurs de l´économie européenne, la France et l'Allemagne, envers les pays qui ne sont pas encore en mesure, dans le moyen terme, de rééquilibrer leur déficit public. Ce déficit a dépassé les 300 milliards d'euros en Grèce.
Le syndrome grec a gagné le Portugal et l'Espagne dont les économies ont moins bien résisté aux effets de la crise financière internationale de 2008 que les deux moteurs de l'Europe qui ont déjà renoué avec la croissance. Le Produit intérieur brut allemand, français ou italien est positif même s´il reste encore inférieur à 1%.
Ce n'est pas le cas de l'Espagne qui ne renouera pas avec la croissance avant 2012, pour avoir enregistré un taux de PIB de -0,7% au trimestre dernier avec, toutefois, une petite remontée de 0,1%, vendredi, aussitôt exploitée par le président Zapatero pour parler de premier signe de reprise économique et tenter de calmer la communauté d'affaires dans son pays et à l'étranger. La partie est déjà entrée dans sa phase psychologique.

Schröder à Aznar : «C'est facile de faire de la croissance avec l'argent des autres»
L'aide communautaire à la Grèce sera un test de la capacité d'une économie de la zone euro de se désendetter. En réalité, ce n´est pas le premier cas du genre qui s'est présenté en Europe. La particularité ici c'est plutôt la panique que suscite la dette grecque.
Sans avoir connu la situation de la Grèce, la Suède a dû recourir, il y a quelques années, à la résorption de son déficit public dans des proportions acceptables à travers des mesures de réduction de ses dépenses publiques, notamment les compressions dans les effectifs de fonctionnaires.
C'est cette voie que la Grèce a été obligée d'emprunter et qui est accompagnée de restrictions du train de vie des Grecs par des ponctions sur les salaires, de l'intervention du gouvernement sur les prix et d'un début de redressement fiscal dans ce pays où les activités économiques et d'affaires ont toujours échappé au contrôle du fisc.
Les Grecs, les Espagnols ou les Portugais ont vécu au-dessus de leurs moyens, alors que les piliers de leur économie sont fragiles.
Le secteur de la construction en Espagne est totalement en panne. Avant l'entrée des pays de l'Est de l'Europe dans l'Union, l'Espagne était le plus grand bénéficiaire du Fonds de cohésion européen. 8 milliards d'euros nets pour son agriculture et les grands projets d'infrastructure (Fonds structurels) dont deux milliards sont versés par le contribuable allemand.
Grâce à ces fonds, elle a pu respecter le Pacte de stabilité et réaliser en 2002 puis en 2003 et jusqu'au début 2007 non seulement la performance de ramener son déficit public à moins de 3%, comme l'exige la Commission européenne, mais elle avait fait encore mieux en ambitionnant d'aller vers déficit-zéro.
L'ancien président José Maria Aznar s'offrait alors le luxe, au nom de la présidence espagnole de l'Union européenne, de rappeler à l'ordre ses pairs allemand et français, Schröder et Chirac dont les pays faisaient des déficits au-dessus de 3%. Le premier comme le second ne voulaient pas prendre des mesures sociales impopulaires qui menaceraient l'emploi dans des secteurs puissants comme celui des transports.
Excédé par les rappels à l'ordre du président Aznar, le chancelier allemand fera cette remarque fort judiciaire à son pair espagnol : «C'est trop facile de faire de la croissance avec l'argent des autres».
Le tour des ex-Républiques de l´Est ?
C'est avec des fonds allemands que la Grèce a fait de la croissance depuis son entrée dans l'Union européenne. C'est avec ces mêmes fonds qu'elle espère redresser son déficit public qui est le résultat d'une mauvaise gestion de l'argent européen.
Cependant, l'Allemagne pourra-t-elle éternellement faire quelque chose si demain l'euro-virus de la dette grecque gagnait l'Espagne et le Portugal et, plus tard, la douzaine de pays de l'Est nouvellement arrivés dans l'espace commun et qui sont, actuellement, les principaux bénéficiaires du fonds commun.
C'est là toute la menace qui plane sur l'avenir de la zone euro dont, pour l'instant, la remise en cause n'est pas à l'ordre du jour à Bruxelles.


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