La ferme pilote Abderrahmane Mira, où des centaines d'oliviers ressemblant plus à des monuments figés qu'à des arbres, se trouve dans un état lamentable. En état d'abandon, les oliviers et la terre qui les a vus grandir ne sont guère entretenus. Aucune taille, aucun labourage. Ce qui a permis la pousse des mauvaises herbes, qui feront le nid des incendies, si par malheur ils se déclaraient. Cette oliveraie relevant du domaine de l'Etat est louée à chaque campagne oléicole à des particuliers. A la fin de l'olivaison, elle ne bénéficie pas de travaux champêtres pour son entretien : taille, labourage, irrigation, etc. Elle est tout bonnement négligée pour servir de pâturages, de lieux de beuveries et par-dessus tout, elle se trouve squattée, par endroits, par des nomades qui y ont campé, il y a des années déjà, sans être inquiétés. Le comble dans ce constat amer, c'est que des débris et des monticules de détritus essaiment dans cette oliveraie, lui donnant une vue hideuse. Beaucoup d'oliviers agonisent à cause de ces décharges sauvages. Un constat paradoxal, lorsque l'on sait que la daïra de Tazmalt, dont Allaghane fait partie, est leader dans le domaine de l'oléiculture au niveau national. La 2e fête de l'agriculteur a vu la signature d'une convention pour l'objectif final d'exporter l'huile d'olive de Tazmalt. Un marché local sera créé incessamment. Cependant la question coule de source : comment pourrait-on prétendre créer un marché oléicole, alors que les oliveraies dans la daïra de Tazmalt se meurent ? Mal entretenues, décimées par les incendies à chaque été, englouties par le béton... Le mieux serait de soigner l'olivier, avant d'entreprendre quoi que ce soit, estiment les plus avertis dans la région.
