Des armateurs du port de Béjaïa menacent de bloquer l'enceinte portuaire aujourd'hui en signe de contestation de la saisie par les gardes-côtes de la wilaya de Jijel du chalutier de Yazid Ben Saadi, a-t-on appris hier auprès des armateurs. L'affaire s'est compliquée lorsque le propriétaire du chalutier a tenté de se suicider mercredi dernier en s'aspergeant d'essence chez lui à Béjaïa et en mettant le feu. Ben Saadi, propriétaire du chalutier «Fadhl Allah 226», acquis par le biais de l'Ansej, a été sauvé par son épouse et ses enfants, aidés par des amis et des éléments de la Protection civile. «C'était un acte de désespoir. Je suis handicapé avec deux broches dans le dos et c'est ce chalutier qui fait vivre ma famille avant qu'il ne soit saisi pour des raisons injustifiées par les gardes-côtes de Ziamma Mansouriah, à Jijel», nous dit-il. Salim, commandant du chalutier, ajoute que «12 armateurs menacent de bloquer le port de Béjaïa demain (aujourd'hui, ndlr), si une solution n'est pas trouvée à ce problème». «Des gens veulent mener des émeutes dans la wilaya de Béjaïa pour cette affaire et je les ai empêchés. Je n'ai pas de problèmes avec l'Etat, mais je veux juste que ce problème soit réglé et qu'on m'explique pourquoi mon chalutier a été immobilisé», a tenu à souligner Ben Saadi Yazid. «Mon père a été doublement condamné à mort à l'époque du colonialisme français et il a réussi à deux reprises à s'échapper de prison. Je suis marié et père de trois enfants. Lorsqu'on a saisi mon chalutier, aucun papier justificatif ne m'a été remis. On m'a dit que c'est sur instruction du procureur général. J'ai été voir cette personne qui m'a dit n'avoir aucunement ordonné cette saisie et m'a informé qu'il s'agit d'une procédure injustifiée et donc illégale», confie Ben Saadi Yazid. «Nous intervenons dans la pêche de l'espadon et cela fait quatre ans que nous n'avons pas pêché grand-chose. Ce qui a provoqué des retards dans le paiement des crédits. Mais les responsables de l'Ansej m'ont informé qu'ils n'ont, à aucun moment, demandé la saisie de mon chalutier», précise notre interlocuteur. Maintenant, Salim, l'armateur du chalutier, n'a pas été payé depuis des mois. Il ne trouve pas de quoi acheter un café. «Les gardes-côtes m'ont dit, verbalement, qu'il est reproché à Salim d'avoir subtilisé du corail transporté à bord de mon chalutier, mais il s'agit d'une accusation sans preuves», a tenu à ajouter Ben Saadi. «Je veux comprendre pourquoi mon chalutier a été saisi. Je veux juste travailler», souhaite Yazid Ben Saadi.