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Tizi Ouzou prise en otage par «le plan de décongestion»
Les transporteurs en grève
Publié dans Le Temps d'Algérie le 10 - 07 - 2011

Inaccessible. Telle était la ville de Tizi Ouzou hier, à cause de l'action de protestation menée par les transporteurs en commun assurant plusieurs destinations. Des centaines de propriétaires de bus ont pris part à cette action de rue. Ils ont bloqué les accès menant à la ville des Genêts au niveau de trois points différents, considérés comme les plus fréquentés par les usagers de la route.
Sur la RN12, Tazmalt El Kaf du côté est de l'entrée d'Oued Aïssi, ainsi qu'au lieu-dit Aït Ben Amara, du côté ouest à Boukhalfa entre la commune de Draâ Ben Khedda et Tizi Ouzou, en plus de l'accès sud-ouest sur la route de Oued Falli.
«Nous sommes déterminés à maintenir la mobilisation pour que la décision de notre délocalisation soit simplement annulée, à défaut de trouver une autre issue qui arrange et le transporteur et le citoyen», nous a déclaré un représentant, ayant requis l'anonymat. En se servant de leurs bus, dépassant les 400, les transporteurs privés ont bloqué les routes et ont constitué de longues files, provoquant un embouteillage énorme dans la ville de Tizi Ouzou qui paraissait prise en otage.
«C'est vers 6h que nous avons entamé notre action», explique un représentant des protestataires. «Il est vrai qu'une telle action n'est pas pour plaire aux citoyens de la région», a-t-il dit, ajoutant : «On nous a poussés à sortir dans la rue alors que nous avons menacé de durcir encore le ton avec d'autres actions plus radicales, mais personne, paraît-il, ne prête attention à nos revendications.»
Vers 14h30, le groupe de protestataires du point Tazmalt El Kaf a dû délocaliser le lieu de son action, à cause du danger. «On a dû libérer la route au niveau de Tazmalt El Kaf et la barrer au niveau de la rocade sud de Béni Douala, car nous avons eu affaire à des délinquants depuis le matin», a-t-il indiqué. Ainsi, aucune solution n'a été apportée au courant de cette journée et la route risque de rester bloquée pour la journée.
Victimes… les usagers se rangent du côté des transporteurs
Hier, à 13h30, la situation demeurait toujours inchangée. Dans la commune de Draâ Ben Khedda, environ 10 km à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, les transporteurs, eux, qui n'ont rien à avoir avec le conflit entre leurs collègues de la gare routière et la direction de wilaya du secteur, ont stationné leurs bus et mini-bus.
Une situation qui a mis les usagers dans un désarroi total. Des centaines de voyageurs attendaient impatiemment que la route soit débloquée. Plusieurs d'entre eux ont simplement rebroussé chemin, et sont rentrés chez eux.
«Attendre sous cette chaleur de plomb pour une vieille comme moi, n'est pas évident. Je préfère rentrer chez moi et rater mon rendez-vous à l'hôpital, que de m'évanouir dans une demi-heure», nous dira une quinquagénaire venue de Tadmaït.
De l'avis de Mahmoud, à qui nous avons demandé de situer les responsabilités, il dira que «c'est l'Etat qui vient de pénaliser le citoyen, non pas les transporteurs. Eux (les transporteurs, ndlr), ils sont dans leur plein droit de réclamer de meilleures conditions, pour l'exercice de leur mission».
Et à lui de demander : «Que faisaient les responsables durant ces deux semaines de grève ? Pourquoi n'ont-ils pas trouvé d'autres solutions avant que de telles actions ne se produisent ?» «Cela prouve que le simple citoyen est toujours mis à l'écart de toute décision, sinon, on aurait dû réfléchir avant de s'aventurer sans connaître les retombées de sa décision», ajoute Mahmoud, d'Aït Yahia Moussa.
Son ami, à la recherche d'un médecin spécialiste, a été contraint, après avoir eu des informations de la polyclinique de Draâ Ben Khedda (DBK), de se rabattre sur la daïra de Boghni, passant par le CW128. «Que nous soyons concernés par leur mouvement ou pas, ils ont entièrement raison, car personne n'est bénéficiaire comme le sous-entend le directeur des transports,
ni nous, ni le citoyen contraint à payer plus cher et perdre plus de temps qu'avant», a tenté de résumer Farid, chauffeur d'un mini-bus assurant la desserte DBK-Tizi Ouzou. En somme, la majeure partie des citoyens rencontrés lors d'une virée dans la station de DBK, malgré leurs avis différents, ont tous montré du doigt «l'administration», qui selon eux, aurait dû mettre tous les moyens et les commodités nécessaires avant de décider d'une quelconque délocalisation. Plusieurs centaines de travailleurs n'ont pas pu rejoindre hier leurs lieux de travail, a-t-on constaté.
A 14h, les responsables toujours «indifférents» à la situation
Après plus de sept heures de blocage de la RN12, ainsi que l'entrée sud-ouest de Tizi Ouzou, aucun responsable de la wilaya n'a pris le soin de se déplacer sur les lieux de la protestation. «C'est grave de constater que nos responsables censés écouter les doléances des citoyens, sont toujours indifférents», se désole un représentant des transporteurs, qui se trouvait au point de Tazmalt El Kaf, contacté par téléphone.
«Un policier est venu tout à l'heure nous informer que le secrétaire général de la wilaya allait se déplacer sur les lieux, mais les transporteurs ne voient rien venir», ajoute le même interlocuteur. Quant au directeur des transports, «il est aux abonnés absents». Alors que le wali, Abdelkader Bouazghi, se trouve toujours en congé. Il faut dire qu'à l'heure où nous mettons sous presse, alors que les issues demeuraient bloquées, la journée est presque finie pour les milliers de travailleurs.
Du coup, l'on se demande d'ores et déjà comment ils pourront rejoindre leurs domiciles en fin de journée. Les autorités de wilaya ont-elles réfléchi à cette problématique ? Peut-être, mais sans pour autant apporter une réponse. Même les éléments de la sûreté nationale n'ont pas été mobilisés, comme se fut le cas «généralement»,
pour empêcher les transporteurs de prendre en otage toute une ville. Rappelons que le bras de fer entre les transporteurs privés et la direction du secteur a commencé le 24 juin, lorsque cette dernière a procédé à la fermeture de l'actuelle gare routière, avant qu'elle soit cédée aux taxis collectifs intra et extra-muros, ainsi qu'aux mini-bus de la daïra de Tigzirt. Une décision qui entrait dans le cadre du plan dit
«Décongestion de la ville de Tizi Ouzou», consistant à délocaliser toutes les stations de transport dans les périphéries de la ville des Genêts. Déplacés vers la gare multimodale de Kaf El Naâdja, à Bouhinoune, les transporteurs ont exprimé un refus catégorique, estimant que cette dernière ne répond pas aux normes d'exercice de leur mission, malgré le fait que «l'enjeu»
de la concurrence que pourrait constituer le train dans quelques mois, n'est pas à ignorer. Alors que la «grève», entame sa troisième semaine, rien ne se voit à l'horizon. Avant-hier, dans un appel à la population, les transporteurs se sont dits «victimes d'une décision arbitraire». Que dire alors du citoyen pénalisé ? Le mot «victime» lui serait sûrement peu.


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