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Dahmani, le père, le fils et… la marginalisation
Chanson
Publié dans Le Temps d'Algérie le 26 - 07 - 2011

Il y a quelques jours, l'émission matinale de la troisième chaîne de télévision invitait le grand chanteur Mohamed Slim qui venait d'être honoré à l'occasion de la fête de l'indépendance.
A la fin des années 1950 et jusqu'aux années 1970, Slim était classé parmi nos meilleurs chanteurs. Le nom a été peut-être oublié à cause de la marginalisation dont il fut victime mais tout le monde garde en mémoire ses chansons et ses chants patriotiques.
Slim avait chanté Ikhouani la tensaw Chouhadakoum dont les paroles sont l'œuvre du grand poète Moufdi Zakaria. Mohamed Slim a été remarqué «pour sa voix d'abord dans le groupe des scouts musulmans El Falah à la Casbah d'Alger. En 1951, il devient membre de la troupe «La rose blanche» que dirigeait le violoniste Mustapha Sahnoun qui avait fait partie de la troupe Redha Bey aux côtés du grand chanteur et comédien Badreddine Bouroubi.
Réussissant à chanter dans plusieurs styles tels que le moderne et le sahraoui, Slim enregistrera une série de succès dont Bent El Djazaïr et Ya Djayza Ala Echett. En parallèle à sa carrière de chanteur, Mohamed Slim, de son vrai nom Adda Dahmani, a été bon comédien.
Il a fait partie du groupe de Kateb Yacine à Alger et à Sidi Bel abbès et a fait partie de la troupe théâtrale populaire (TTP) que dirigeait Hassan Hassani. Ses chansons interdites à la radio pendant deux décennies à cause d'une histoire de jalousie, Slim est complètement marginalisé mais ne peut quitter la vie artistique. Les gens qui l'ont vu à la télévision et lors de ses derniers passages sur scène sont étonnés par sa belle voix qui a gardé toute sa jeunesse.
Il faut noter que Slim a un excellent héritier en son fils Dahmani qui mène une vie d'artiste bien riche entre le Maroc, l'Allemagne et la France. Ses clips passent régulièrement notamment en Allemagne mais jamais en Algérie. Dahmani qui avait émergé dans le groupe de rock Les Ramsès des années 1970-1980 a enregistré un album historique dans lequel il est accompagné
par l'orchestre royal philarmonique de Grande-Bretagne, de l'un des plus grands guitaristes espagnols et de l'une des plus célèbres chanteuses d'opéra italienne. Dahmani, le fils de Slim se produit actuellement à Agadir et se dit être prêt à donner des concerts en Algérie pourvu qu'on l'invite. Dahmani qui a suivi la voie de son père et a réussi à l'étranger, est-il, lui aussi marginalisé comme le fut son père ?


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