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Le professeur Chems Eddine Chitour affirme : «L'Algérie n'est pas à l'abri»
Il qualifie la situation en Libye de chaotique
Publié dans Le Temps d'Algérie le 06 - 09 - 2011

Dans l'entretien qui suit, le professeur Chems Eddine Chitour décortique la situation en Libye qu'il qualifie de chaotique et revient sur la course contre les richesses de ce pays au nom de la démocratie. «D'autres pays ne sont pas à l'abri», affirme-t-il, dont l'Algérie. Suivons son analyse.
Le Temps d'Algérie : On parle de la fuite de Kadhafi au Niger, de négociations entre le CNT et les pro-Kadhafi, d'un arrêt imminent des frappes de l'Otan, en somme de l'après-Kadhafi. Quelle est votre analyse de la situation actuelle en Libye ?
Chems Eddine Chitour : La situation actuelle en Libye ? C'est le chaos. C'est le chaos parce qu'après les certitudes des médias occidentaux quant à la simplicité de l'invasion par le CNT, on s'aperçoit maintenant que les choses ne sont pas aussi simples. Il y a une résistance.
Il faut savoir qu'il y a des millions d'armes en circulation en Libye. Après ce qu'ont fait les médias occidentaux et El Jazeera, les gens vont se mettre en tête que la prise d'El Azizia s'est en quelque sorte faite dans les studios d'El Jazeera.
Ça n'a rien à voir avec la réalité. Ils ont voulu tromper ceux qui ont intérêt à savoir ce qui se passe en Libye. Actuellement, l'Occident, l'Otan en quelque sorte, dit qu'on est proche de la solution finale. Ce qui n'est pas vrai.
Justement, l'Otan parle de l'arrêt imminent des frappes…
L'arrêt imminent des frappes évoqué, c'est de l'intox, parce qu'il ne faut jamais occulter que la Libye, ce sont avant tout les tribus. Le grand mérite de Kadhafi, quand bien même c'est un tyran, c'est qu'il a su préserver les équilibres entre les tribus. D'une certaine façon, les équilibres sociologiques ont pu être protégés.
Il ne faut jamais oublier aussi que la Libye a le 1er PIB après l'Afrique du Sud. C'est-à-dire que les Libyens vivaient bien. Cette évolution faite dans les officines occidentales ne profite pas aux Libyens proprement dit, puisque pour la nouvelle stratégie, les Américains se doivent de se positionner pour l'Africacom en Libye.
C'est la réorganisation d'une façon différente de la manière Bush (GMO), de la région MENA. Ceci étant dit, il faut savoir que les réserves pétrolières sont sur les deux tiers. L'Occident, à savoir les USA, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie ont des modèles de consommation axés en quelque sorte autour du pétrole et du gaz.
La Libye, petit pays de 6 millions d'habitants, dispose de 46 milliards de barils dont 35% d'après les Français leur reviennent (16 milliards). Pour les Occidentaux, c'est une bénédiction.
A partir de maintenant, pour le nouvel ordre qui va se mettre en place, les réserves pétrolières des pays arabes sont désormais hypothétiques. Elles appartiendront tôt ou tard au monde occidental, exclusion faite de la Chine et de la Russie qui n'ont pas aidé le CNT à prendre le pouvoir. En définitive, la situation en Libye est un chaos total qui n'est pas favorable aux Libyens. La Libye a été démolie.
Les 480 milliards de dollars de réserves de change vont être utilisés par ceux qui ont détruit la Libye pour reconstruire ce pays. Mais la Libye, ce ne sont pas simplement des bâtiments, des routes, des usines, c'est une civilisation qui vient d'être démolie.
Et ça va créer un cataclysme dans les consciences libyennes comme c'était le cas en Irak. Les Américains s'en fichent. Ils sont stationnés autour des puits de pétrole et ne se soucient guère des Irakiens. C'est ce qui va se passer en Libye. Tous les puits de pétrole libyens vont être sécurisés, il y aura des bases américaines, évidemment même si la France pensait avoir la primauté.
Ce qui arrive en Libye risque malheureusement d'arriver dans les autres pays, et l'Algérie n'est pas à l'abri. Le scénario est bien rodé. Ils vont essayer de créer la zizanie pour venir, ensuite, au nom des droits de l'homme et du respect des minorités.

L'après-Kadhafi sera donc, selon vous, seulement une course pour le pétrole et les richesses du pays et non pas la construction d'une Libye démocratique...
Mustapha Abdeldjalil a été ministre de Kadhafi pendant 20 ans et il a accepté le mode de gouvernance de Kadhafi. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on en fera une démocratie. Les gars du CNT, ce sont des marionnettes.
Ils sont là pour pouvoir donner une légitimité à une situation de chaos et ça ne réglera pas le problème. Le problème, c'est la position de l'Algérie qui est, ma foi, cohérente. Elle dit que nous allons reconnaître le CNT quand un gouvernement, où tous les Libyens seront partie prenante, se mettra en place.
Et pour cela, elle est mal vue. L'Algérie ne reconnaît pas le gouvernement, elle reconnaît des Etats, et de ce fait, je pense que l'on n'est pas prêt de voir régler le problème. Il y a une résurgence tribale.
La tribu de Kadhafi, c'est 1 million d'habitants. Malheureusement, actuellement, il y a un problème de règlement de comptes énorme qui est en train de s'installer en Libye. Plus grave encore, on n'a pas non plus réglé le problème de démocratie.
Parce que le CNT a mis en place des troupes rebelles qui étaient encore il y a quelques années en prison. Abdelhakim Belhadj était un ancien de la CIA, remis à la Libye et maintenant il veut libérer la Libye. Dans ces conditions, les choses ne sont pas claires : vers quel type de société va s'orienter la Libye ? Société démocrate, libérale, islamique ? Ce n'est pas la joie.
Ce qui intéresse maintenant les Occidentaux c'est comment mettre en place un commandement de l'Africacom et une politique d'exploitation effrénée des réserves de la Libye. L'Algérie de ce côté-là peut attirer les convoitises.
L'Algérie ne doit pas tomber dans les travers de la politique du nouvel ordre mondial où les pays faibles vont disparaître. Ce qui intéresse encore une fois l'Occident, ce ne sont pas les droits de l'homme. L'Algérie a intérêt à être sur ses gardes quant au nouveau formatage du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Elle se doit de faire les réformes nécessaires pour ne pas donner prétexte à une invasion au nom des droits de l'homme.
Propos recueillis par


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