L'USM Alger va certainement se souvenir pendant longtemps de ce match contre le CS Constantine. D'abord, comme d'un rendez-vous où elle a frôlé le drame en fin de partie avec des supporters du club local en furie, qui auraient été capables du pire si leur équipe n'avait pas égalisé. Ensuite, et surtout, comme d'une confrontation où elle n'a vraiment pas été bien servie par le match nul qui l'a sanctionné car si victoire il devait y avoir, elle ne pouvait être qu'algéroise. Il y a que la leçon de savoir qu'un match n'est jamais terminé tant que l'arbitre ne l'a pas ordonné n'a pas été correctement apprise par les joueurs en Rouge et Noir. Pour quelques instants d'égarement dans le temps additionnel, ils ont perdu le bénéfice d'une victoire qui venait à peine de leur tendre les bras. D'aucuns affirmeront qu'il est inadmissible de se faire rejoindre dans la minute qui a suivi l'ouverture du score. Bercés dans l'euphorie d'avoir pris l'avantage à la première minute du temps additionnel sur un penalty transformé par Meklouche, les Rouge et Noir ont perdu toute notion de rigueur, de sérieux et de concentration sur le corner que le CSC a obtenu juste après leur réalisation. C'est ce qui a permis à Ifoussa, dont la particularité physique est de ne pas être grand, de placer une tête qui dévia suffisamment le ballon pour le mettre hors de portée du gardien Zemmamouche. Voilà comment l'USMA a, bêtement, laissé filer un succès qu'elle n'aurait certainement pas volé tant sa supériorité tout au long de ce match a été évidente. Comme une semaine auparavant, cette équipe s'était également contentée d'un match nul à Oran face au MCO, alors qu'elle pouvait s'imposer, on se dit qu'elle vient de perdre quatre points qui lui auraient été utiles dans son challenge consistant à obtenir, en fin de saison, une place sur le podium. Si la responsabilité de la défense est engagée dans le but égalisateur du CSC, il ne faudrait pas occulter le ratage en règle du compartiment offensif coupable de n'avoir pas su concrétiser au moins une des multiples occasions que l'USMA s'est procurées. Cela s'est surtout produit en première mi-temps, période durant laquelle la supériorité de l'équipe algéroise s'est le plus manifestée. Il est peut-être vrai que Daif, le gardien du CSC a réalisé des prouesses pour sauver son équipe de quelques chaudes situations ; cela ne saurait négliger le fait que les attaquants de l'USMA et le réalisme, ça fait deux. Le jour du bilan, lorsqu'il faudra récapituler les carences de cette équipe, nul doute que le mauvais rendement de sa ligne d'attaque sera en bonne place. Cela s'est vérifié face au CSC comme face au MCO et de bon nombre d'autres équipes. Ceci dit, il y a du changement dans cette équipe notamment dans sa manière de jouer. Depuis quelques semaines on la sent plus libérée qu'auparavant. Ses joueurs sont plus présents et savent mieux conserver le ballon. Il est certain que la venue de Meziane Ighil a apporté une nouvelle vision et une nouvelle approche dans la manière de préparer un match. Le coach des Rouge et Noir tente des variantes et des stratégies comme ce samedi face au CSC où il a décidé d'affecter le poste d'arrière-droit à Khoualed en l'absence de l'habituel titulaire, Meftah, toujours blessé. L'axe de la défense était composé quant à lui de Laifaoui et de Chafai. Du fait que son équipe jouait en déplacement, Ighil a opté pour la titularisation de deux milieux récupérateurs, à savoir Lemmouchia et Bouchema, mais c'est dans le secteur offensif qu'il a vraiment innové avec la mise sur la touche de Djediat, pourtant meilleur buteur de l'équipe, et son remplacement par Boualem alors que Benaldjia retrouvait un statut de titulaire dans le couloir aussi bien droit que gauche. Quant à Daham, il a de nouveau hérité du poste de la pointe de l'attaque. Mal épaulé, il a fait ce qu'il a pu pour matérialiser la domination de son équipe. Il s'est même permis une action individuelle qui aurait mérité d'être couronnée de succès, mais seul, il ne pouvait constituer continuellement un gros danger pour l'équipe adverse. En tout cas, l'USMA a de quoi se mordre les doigts d'avoir laissé filer une victoire qui lui tendait les bras. C'est dommage pour elle mais elle gardera la satisfaction d'avoir imposé son rythme à une équipe comme le CSC qui n'est pas toujours facile à négocier quand il joue à domicile. Meziane Ighil parle de «frustration de n'avoir pas su conserver le score» après que Meklouche ait réussi son penalty. C'est une autre leçon qu'il faudra bien méditer et en tirer les conséquences.