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Le dernier pharaon d'Egypte
Hosni Moubarak entre la vie et la mort
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 06 - 2012

L'ex-président Hosni Moubarak se trouvait toujours dans le coma, hier, après son transfert de prison vers un hôpital militaire du Caire. Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes (CSFA) a dû intervenir pour démentir, hier, les informations publiées mardi soir par l'agence de presse Mena faisant état de la «mort clinique» de l'ancien président égyptien.
«Hosni Moubarak n'est pas mort», a précisé Mamdouh Chahine, membre du Conseil suprême des forces armées, cité par les médias égyptiens.
Pour sa part, l'avocat de Moubarak, Farid Dib, cité par le journal gouvernemental Al Ahram, a affirmé que l'état de l'ancien président s'est «détérioré gravement à la prison carcérale de Tora en raison du manque des traitements nécessaires». «Il a été transféré à l'hôpital militaire de Maadi pour recevoir les soins nécessaires», a-t-il précisé.
L'agence de presse Mena avait annoncé, mardi soir, que l'ancien président Moubarak (84 ans), renversé en février 2011 après 30 ans au pouvoir, est déclaré «cliniquement mort» après son arrivée à l'hôpital militaire de Maadi.
Citant des sources médicales, l'agence a précisé que le coeur de Moubarak a cessé de battre et a été soumis «plusieurs fois à un défibrillateur, mais n'a pas répondu».
Le sort de Hosni Moubarak qui reste incertain intervient au moment où l'Egypte se prépare à être dirigée par un nouveau raïs. Au-delà du procès établi sur son implication directe dans le meurtre de manifestants pacifiques lors de la révolte de février 2011, il n'en demeure pas moins que Hosni Moubarak, qui a quitté le pouvoir sous la pression de la rue, demeure une personnalité politique qui a marqué à jamais l'histoire de l'Egypte et même celle du Monde arabe.
Né le 4 mai 1928 dans une localité du delta du Nil à Kafr-el-Meselha (gouvernorat de Menufeya), Mohammed Hosni Moubarak entre à l'Académie militaire égyptienne où il obtient un diplôme en sciences militaires, après avoir effectué des études secondaires.
En 1950, il entre à l'Académie de l'Armée de l'air égyptienne où il obtient un diplôme en sciences de l'aviation, terminant major de sa promotion. Il progresse ensuite régulièrement dans la hiérarchie, en occupant d'abord un poste de pilote tout d'abord sur Spitfire puis, successivement les postes d'instructeur, de chef d'escadrille et enfin de commandant de base.
Une carrière militaire exemplaire
En 1963, lors de la «guerre des Sables» entre le Maroc et l'Algérie, l'armée marocaine le capture à la suite de la chute de son avion militaire dans le désert marocain. Formé comme officier d'état-major, il poursuit une belle carrière au sein de l'armée de l'air de son pays.
Commandant d'une base durant la guerre des Six-Jours, il est à la tête de l'armée de l'air depuis un an lorsque éclate la guerre du Kippour, en octobre 1973. L'attaque initiale par l'aviation égyptienne, qui permet aux troupes terrestres de franchir le canal du Suez, est son œuvre. Devenu maréchal, il entame une carrière politique. Il devient vice-président en 1975 puis président en 1981, après l'assassinat de Sadate.
Il a été réélu successivement en 1987, 1993, 1999 et en 2005. Ses scores de réélection sont souvent supérieurs à 80%. Selon certains analystes, la popularité de Moubarak s'est érodée avec le temps et son rôle de leader du monde arabe concerne les années 1980 et 1990. Le 26 juin 1995, il avait échappé à une tentative d'assassinat à Addis Abeba en Ethiopie, revendiqué par la Gamaa al-Islamiya.
Hosni Moubarak est connu comme un fervent défenseur des pourparlers de paix au Proche-Orient. Toutefois, ces positions sont souvent considérées comme «pro-israéliennes».
Son implication, en janvier 2010, dans la construction d'une barrière métallique souterraine afin de réduire le flot des produits acheminés par tunnels vers la bande de Ghaza, lui a valu des critiques acerbes. La chute de popularité de Moubarak s'accélère avec la mise en lumière de «la corruption de son fils Alaa lors d'affaires de marchés publics et de privatisations».
L'ascension de son autre fils, Gamal, au sein du Parti national démocratique a fait beaucoup de bruit en Egypte. Des rumeurs sont apparues selon lesquelles il serait préparé à succéder à son père à la tête de l'Etat. Ce qu'a toujours nié l'ex-président jusqu'à la nomination d'un vice-président au début de l'année 2011.
Une Egypte sur un volcan
Avec 83 millions d'habitants, l'Egypte est le troisième pays le plus peuplé d'Afrique derrière le Nigeria et l'Ethiopie. Le nombre de la population, multipliée par quatre en soixante ans, a accentué la pression sur les autorités sachant que le niveau de vie en Egypte est des plus préoccupants. Le pays se débat dans de grandes difficultés économiques. La pauvreté y est en croissance.
Un million d'habitants supplémentaire chaque année constituent un véritable casse-tête. La population est très jeune : l'âge médian se situe autour de 24 ans et un tiers des individus ont moins de 15 ans. Autant d'ingrédients auxquels s'ajoute une vie politique marquée par l'exclusion du courant dit islamiste (Frères musulmans).
Malgré ces handicaps, l'Egypte de l'ère Moubarak a connu des succès dans tous les domaines. Les arts et la culture, le tourisme, l'industrie, les disciplines sportives, la fabrication de l'armement et dans bien d'autres secteurs ont distingué l'Egypte des autres pays de la région. Ceci n'a pas permis pour autant d'échapper au mouvement du printemps arabe. L'éclatement de la révolte du Nil, en janvier 2011, serait, selon de nombreux analystes, inéluctable.
La colère de la population égyptienne est liée directement à la crise économique mondiale qui a frappé de plein fouet le pays. Face à cette contestation, l'ex-président Moubarak avait tenté d'y répondre par des changements à la tête de l'Etat et des réformes politiques. Mais en vain, la rue n'a pas voulu y croire et des millions de manifestants sortaient exprimer leur colère et demandaient carrément son départ.
Le 1er février 2011, il annonce que l'Assemblée devrait retoucher la Constitution (articles 76 et 77) de façon à limiter le nombre de mandat présidentiel, tout en affirmant qu'il irait au bout de son cinquième mandat qui expire en septembre 2011. Projetant des réformes politiques, il affirme :
«Je tiens à finir ma mission.» Et encore : «C'est sur cette terre que je vais mourir.» Ce discours n'a pas réussi à calmer les Egyptiens, qui ont décidé d'occuper la place Tahrir jusqu'à son départ. Dans un dernier discours, prononcé le 10 février 2011, il annonce son intention de conserver son poste de président de la République jusqu'à la tenue d'élections libres, ainsi que le transfert de ses pouvoirs au vice-président Omar Souleiman.
Ce discours provoque la fureur des manifestants, qui projettent alors de prendre le contrôle des bâtiments officiels (télévision d'Etat, Parlement) et de marcher sur la présidence de la République, à Héliopolis.
Le nouveau vice-président annonce la démission de Hosni Moubarak. Le 11 février 2011, Hosni Moubarak quitte la capitale égyptienne pour s'installer à Charm el-Cheikh avec sa famille.
Malgré son départ, les manifestations continuent au Caire pour exiger son inculpation. Le 10 avril, deux enquêtes sont ouvertes à son encontre, l'une concernant sa responsabilité dans les «864 civils tués durant la révolution égyptienne», et l'autre «pour corruption». Hosni Moubarak est interrogé à partir du 12 avril. Le procès de Hosni Moubarak s'ouvre le 3 août 2011.
Couché sur une civière et semblant très affaibli, il plaide «non coupable» des faits qui lui sont reprochés. Il est hospitalisé au Caire à l'issue de la première audience, lors de laquelle des heurts ont éclaté entre partisans et opposants à l'ancien président.
Le 5 janvier 2012, le procureur requiert la peine de mort par pendaison à l'encontre de Hosni Moubarak, estimant que l'ancien président ne pouvait pas ignorer les gigantesques manifestations et donner l'ordre de tirer à vue et demande de le condamner pour meurtre avec préméditation. Mais, le 2 juin 2012, à l'issue d'un procès jugé «historique» par des historiens et des journalistes de politique étrangère, l'ancien président égyptien est condamné, en première instance, à la prison à perpétuité. Ainsi, ce termine le parcours de celui qui a été surnommé «le dernier pharaon d'Egypte».


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