La mer a encore une fois fait des victimes parmi les candidats à l´émigration clandestine vers l'Espagne. Les chaînes de télévision ont montré, jeudi, un jeune Algérien recouvert d´une couverture rouge, aidé par deux policiers pour se déplacer à son arrivée au port d´Alicante. «Il revient de la tombe !», a dit à la presse, sans ironie, l´un des agents des services de sécurité présents sur les lieux. C´est l´un des miraculés du naufrage qui venait de se produire quelques heures auparavant au large d´Alicante, à bord d´une patera en provenance de la côte oranaise. Le drame s´était produit mercredi à la première heure, à 20 miles (38 km environ) au large de Torrevieja (Alicante). Les autorités espagnoles font état d´un mort, de deux disparus et de huit personnes rescapées. L´embarcation de fortune en question avait quitté la côte algérienne lundi par un temps visiblement favorable qui a brusquement changé au cours de la traversée. Un passager avait été sauvé par un voilier de plaisance qui passait par là. Les garde-côtes espagnols sont arrivés sur les lieux assez rapidement pour sauver quatre autres naufragés qui étaient «à bout de force», selon un responsable des secours maritimes du port d´Alicante. Un avion et une vedette de la Gendarmerie nationale avaient été mobilisés pour l´opération. Un cadavre a été repêché et deux personnes étaient toujours portées disparues. Les recherches seront interrompues à la tombée de la nuit. Les autorités espagnoles sont formelles sur l´identité algérienne de ces harraga dont l´âge varierait «entre 17 et 27 ans». Sur les images diffusées par les chaînes de télévision, comme sur les photos publiées par les journaux, les rescapés étaient épuisés. Ils portaient tous des signes de la tragédie vécue durant plusieurs heures en mer. Deux d´entre eux ont dû être hospitalisés à Alicante pour diverses pathologies liées aux conditions de la traversée.
