Une nouvelle preuve de la bonne volonté de l'Elysée vient ainsi d'être affichée de la manière la plus officielle qui soit. Le président français Jacques Chirac a demandé, hier, à l'ensemble des membres de son gouvernement, quelques heures à peine après la fin de sa visite d'Etat en Algérie, d'assurer le suivi de la coopération avec l'Algérie, à la suite de sa visite d'Etat dans ce pays. C'est ce qu'a déclaré hier le porte-parole de Matignon, Jean-François Copé. L'importance accrue qu'attache la France à la refondation de ses relations avec notre pays s'est cristallisée à travers la tenue, le même jour, d'un Conseil des ministres exclusivement réservé à cette question. A l'issue d'un compte rendu fait lors de cette rencontre par le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, le président français a estimé que sa visite de trois jours en Algérie, du 2 au 4 mars, avait «atteint tous ses objectifs», a également précisé la même source. M.Chirac «a souligné l'importance qu'il attachait au suivi des relations entre la France et l'Algérie et a demandé, à chacun des membres du gouvernement, de faire le point sur l'état de ses échanges et de ses actions de coopération avec l'Algérie», a ajouté le porte-parole. Ce sont là des instructions strictes, impliquant chaque haut décideur dans son domaine précis, prouvant par là même la volonté clairement affichée par le chef de l'Etat français de suivre personnellement, et par le menu, l'état d'avancement dans l'intensification des relations entre les deux pays dans tous les domaines. Le président Chirac, précise la même source, a indiqué qu'il présidera avant l'été un conseil restreint consacré à ce sujet. Il faut donc croire que dans les tout prochains mois, de grandes annonces seront faites par rapport aux multiples promesses formulées par le président français vis-à-vis de l'Algérie. Il s'agit, notamment, d'aides techniques, matérielles et financières concernant les grands dossiers qui causent encore des troubles sociaux dans le pays, tels que l'eau et le logement. Il faut s'attendre à ce que de grands chantiers soient lancés dans les prochains mois en ce sens. Ce n'est pas tout. La volonté politique française de mettre le paquet en Algérie, prouvant par là que la confiance est désormais de retour, devrait pousser de plus en plus d'investisseurs français à choisir le chemin de l'Algérie où d'énormes facilités et potentialités sont mises à leur disposition. L'avenir, bien entendu, est dans les PMI-PME, créatrices de nombreux emplois et de richesses importantes. Or, l'expérience de l'Hexagone dans ce domaine n'est plus à démontrer. De nombreux dividendes sont donc à espérer pour l'Algérie en matière de résorption du chômage, de relance de la consommation et de la production nationale et d'amélioration du niveau de vie et du pouvoir d'achat. Le président français, qui voulait, depuis le début, aller vers un rapprochement de cette sorte, historique à plus d'un titre, semble avoir appuyé sur l'accélérateur dès son retour, hier, à Paris après avoir été agréablement frappé par la chaleur et la nature de l'accueil que lui a réservé le peuple algérien, en totale harmonie avec son Président, Abdelaziz Bouteflika. Le caractère historique de cette visite d'Etat, première du nom, vient, une nouvelle fois, de se justifier. Et cela ne fait que commencer...