C'est un dossier lourd de conséquences que va devoir traiter le bureau de la LNF. L'affaire Awudu-Massaodu du nom des deux joueurs ghanéens de l'USMBlida, au sujet desquels le NAHD a formulé des réserves quant à leur identité, pourrait connaître un rebondissement, aujourd'hui, à l'occasion de la réunion du bureau de la Ligue nationale de football. Quand on parle de rebondissement, on veut parler d'une décision qui trancherait en faveur de la revendication du club husseindéen. Il faut rappeler qu'en première instance ce dernier a été débouté au niveau de la Commission des règlements et des qualifications (CRQ) auprès de laquelle il avait introduit deux dossiers. Le premier a été rejeté, jugé insuffisamment motivé. Le second a été retenu dans la forme mais dans le fond, on a estimé que les documents présentés par le NAHD s'ils attestent que les photos correspondent bien aux deux joueurs ainsi que leurs noms, les prénoms, au contraire, sont différents. Du reste, la CRQ a fait valoir que les deux joueurs disposent de pièces officielles que sont leurs passeports et que les documents du NAHD ne pouvaient remettre en question leur authenticité. Il faut souligner que certains documents sont des extraits de naissance du Burkina Faso avec photos, des photos que les deux joueurs ont reconnu comme étant les leurs, accusant un agent installé à Ouagadougou de s'en être servi pour établir des faux. Malgré cela, la CRQ a laissé le train filer alors qu'elle aurait pu prendre une mesure conservatoire à l'égard des deux joueurs en attendant d'approfondir la question. Le club husseindéen a dû, par conséquent, se pourvoir en appel. Une telle démarche, pour être prise en considération et avoir des chances à aboutir, vous oblige à apporter de nouveaux éléments au dossier. Ce qu'a fait le NAHD qui a réussi à se procurer une licence CAF d'un club burkinais datant de 2001 portant le nom et la photo d'un certain Awudu dont la seule particularité est que son prénom est différent de celui du joueur qui évolue à l'USMB. Inutile de vous dire que les données ont extrêmement changé avec ce nouvel indice. La commission d'appel serait, selon certaines sources, prête à plaider la cause du club husseindéen auprès du bureau de la Ligue nationale. Elle ne veut pas se lancer seule dans une décision qui risquerait de lui nuire à terme. Dans certaines prises de décisions de la CRQ ou de discipline concernant par exemple les suspensions de stade, c'est ce bureau qui a pris ses responsabilités et qui s'est prononcé. Là, il s'agira de sanctionner deux joueurs et bien entendu, l'USMB perdrait trois points très importants dans la perspective de la lutte pour le titre de champion d'Algérie. Ceci, sans oublier les désagréments assez graves que pourraient avoir les deux joueurs en question. Si le bureau de la ligue en arrive à les sanctionner, c'est que, pour lui, ils ont fait usage de faux pour jouer en Algérie. A partir de là, la machine administrative peut se mettre en branle. Effectivement, leurs passeports ghanéens (aux mains actuellement des dirigeants de l'USMB) seraient de faux documents grâce auxquels ils ont pu abuser de la confiance de l'ambassade d'Algérie à Accra pour obtenir un visa d'entrée dans notre pays. Par ailleurs, ils ont également abusé de la confiance de deux autres institutions officielles de l'Algérie qui sont le ministère de l'Intérieur qui leur a délivré un permis de séjour et le ministère du Travail qui leur a accordé le droit d'exercer parmi nos footballeurs. Ce sont là assez de griefs qui pourraient les conduire devant un tribunal. En tout cas, et toujours dans l'éventualité de voir la LNF satisfaire la revendication du NAHD, une telle mésaventure devrait faire réfléchir les dirigeants de clubs à plus de retenue dans le recrutement de joueurs africains. Apparemment, la leçon de Coulibaly (le gardien de but qui avait valu à l'USMA une élimination par pénalité de la Coupe d'Afrique) n'a pas porté ses fruits. Il vaut mieux que la FAF frappe sur la table et mette le holà à une situation qui ne fait que décrédibiliser encore plus notre football.
