La démagogie consiste, pour un gouvernement qui a du mal à tenir la barre, ou pour des candidats en campagne sans véritable assise populaire, à faire des projets irréalisables ou à faire des promesses difficiles à tenir...Le mensonge, lui, consiste à affirmer le contraire de ce qui est fait. Pourtant, dans les pays où les traditions politiques ne sont pas enracinées, où les partis n´ont pas tous les couleurs bien définies, nettes, mais tendraient à afficher plutôt celles de l´arc-en-ciel, il est difficile de localiser avec précision un parti ou un gouvernement dans la gamme des idéologies. La question qui revient souvent pour un gouvernement: est-il de gauche, est-il de droite ou du centre ? Un gouvernement de gauche se caractérise tout d´abord dans sa politique économique: il oeuvre en faveur des entreprises publiques, il nationalise dans tous les secteurs et fait tout pour que les investissements soient réalisés dans des secteurs de l´industrie lourde, dans une agriculture productive, dans des créneaux où la création d´emplois est la plus efficiente. Il prône et prend en charge, à travers son système éducatif, une formation continue de futurs citoyens. Dès sa naissance, l´enfant est pris en charge médicalement : les services sociaux, la santé sont des secteurs dynamiques où l´Etat s´engage de plus en plus à la mesure de ses moyens. Enfin, il y a une recherche continue de l´amélioration du service public dans tous les secteurs. Les relations entre gouvernement et syndicats sont toujours au beau fixe, au point que les défenseurs des travailleurs sont mal vus... Mais hélas, dans ce genre de gouvernement, la corruption est rampante et s´installe à tous les échelons malgré les plus beaux discours. Enfin, dans un gouvernement de gauche, les salaires vont de concert avec les prix. Par contre, un gouvernement de droite tourne le dos à toutes les préoccupations sociales: productivité et rentabilité sont ses slogans favoris, mais c´est le profit qui demeure le principal but à atteindre, profit des entreprises privées bien sûr ! Il privatise à tour de bras, vend les biens de l´Etat et de la collectivité, se désengage dans tous les secteurs, la santé, l´éducation. Il abandonne la politique d´investissements publics et fait plus souvent appel à l´investissement privé. Il promulgue des lois contre les travailleurs : droit de grève, procédure de licenciement... Il réprime la presse et instaure une justice de classe en faveur des riches. Il laisse les prix naviguer au gré de leur fantaisie alors qu´il met sur les salaires un couvercle pesant. Il s´accommode très bien avec les partis religieux et il aide même à les promouvoir. Mais c´est à l´issue d´une bipartite qu´on peut savoir si un gouvernement est de droite ou de gauche: c´est de la réunion où il y a le moins de notes discordantes que les vraies affinités sont perçues. Le syndicaliste est un frère, le patron un ami ou un partenaire. Tout le monde sait qu´on ne choisit pas son frère!