Sur invitation du ministre de l'Education, M.Benbouzid, une délégation composée de six personnes affiliées à la Coordination des lycées d'Alger, s'est rendue, hier, au ministère, soutenue par une immense foule représentant les délégués des lycées, dont l'objectif est de «faire des propositions pour que la priorité à l'amélioration du revenu des personnels du secondaire soit accordée», nous ont-ils déclaré sur place. Mais à leur grande surprise, un cordon de sécurité s'est formé au niveau du ministère, lui barrant ainsi l'accès à la tutelle. Cette situation, qui a suscité l'ire des contestataires, ne les a pas, pour autant, dissuadés à rebrousser chemin, bien au contraire. «Nous sommes déterminés à rencontrer le ministre», lance un gréviste. Et d'ajouter: «Et dire qu'ils prétendent que les portes du dialogue sont ouvertes.» Pour apaiser les esprits, l'administration a proposé une rencontre avec le secrétaire général du ministère, M.Teboune, et le chef du cabinet, M.Khaldi, cela a été contesté par la coordination, qui a estimé que la solution se trouve chez le ministre et non pas chez ses «porte-parole» sachant pertinemment que le SG, qui avait déjà animé une conférence, était assez clair dans ces propos. «Le volet de l'augmentation des salaires n'est pas du ressort du ministère». A vrai dire, même le ministre a tenu les mêmes propos, lorsqu'il a déclaré à un quotidien, lors de la rencontre du Cnes que «les enseignants de tous les paliers ont eu des augmentations en octobre 2002 et que même s'il voulait augmenter leur salaire de base, il se retrouverait embarrassé puisque l'augmentation ne relève pas de ses prérogatives». En un mot, la tutelle se désengage de toutes les responsabilités qui touchent les revendications de cette coordination. Seulement les contestataires n'ont aucunement l'intention de lâcher prise. «Nous allons, à partir de samedi prochain, boycotter toutes les activités à commencer par les examens et les corrections», nous déclare un membre de la CLA. Une décision encore une fois discriminatoire pour les élèves de l'Algérois, notamment ceux de terminale qui s'apprêtent à passer leur bac dans moins d'un mois. Quel sera leur devenir sachant que le rattrapage est quasiment impossible? Ce qui est certain, c'est que le moral de nos lycéens est au plus bas. «Nous n'avons même pas le moral pour commencer nos révisions, du moment que notre sort est incertain», avance une lycéenne, venue s'informer sur la prochaine action des grévistes.