Nos frères africains pris en immigration clandestine ont toujours affirmé qu´ils étaient chez eux en Afrique du Nord. Mais avec la cocaïne transportée dans le ventre, cela donne un bébé: prison! Le tribunal criminel d´Alger a eu à examiner samedi, une grave affaire d´un frère du continent en l´occurrence, K.F.M. accusé d´importation, trafic et passage clandestin de cocaïne, fait prévu et puni par la loi n°4-18 du 25/12/2004, relative à la prévention et à la répression de l´usage et du trafic illicite de stupéfiants et des substances psychotropes. K.F.M. avait été appréhendé à l´aéroport Houari-Boumediène de Dar El Beïda avec, en poche une quantité de drogue. La surprise des agents de sécurité ne s´arrêtera pas là puisque le Malien de Bamako qui était attendu à...Barcelone en Espagne, avait spontanément avoué posséder aussi dans son ventre plusieurs capsules. Il fallait le faire! Devant la composition du tribunal criminel, l´accusé s´était mis à table devant tant d´évidence. Il aura aussi cet aveu comme pour préparer le lit des circonstances atténuantes en assurant aux trois juges et aux deux jurés surtout en ayant un oeil sur le procureur général, que l´opération tuée dans l´oeuf à Alger était destinée pour le sud de l´Europe: «Je ne faisais que transiter!», avait-il dit dans un moment où il était effarouché surtout lorsque le représentant du ministère public lui lança: «Et vous osez affirmer n´être que de passage à Alger. Eh bien! vous allez être désagréablement surpris car votre séjour va être long, long, long» avait menacé le parquetier qui aura, de cette façon, joué pleinement son rôle de champion de l´opportunité des poursuites. D´ailleurs, dans la foulée, les délibérations n´auront pas duré une éternité et les trois magistrats avaient, ce samedi, l´affaire la plus simple, la plus brève qu´on aurait jamais vécue sans le comportement de ce pauvre bougre, un délinquant primaire! D´ailleurs, le choix porté sur K.F.M. avait été guidé par son casier judiciaire vierge. Hélas! pour lui et pour tous les passeurs venus du Sahel, la sécurité extérieure et intérieure du pays est entre de bonnes mains. Il y avait aussi cette tentative d´échapper à une lourde condamnation en racontant qu´il ignorait la nature de la «marchandise» à passer: «Je croyais sincèrement que c´était du médicament», avait-il articulé. «Cessez de prendre la justice pour ce qu´elle n´est pas! médicament, médicament? Que croyez-vous donc? Que c´était de l´aspirine pilée?», ironise presque le président. Debout, sur un ton solennel, ferme et même décidé, le représentant de la société a requis la réclusion criminelle car, s´écriera-t-il: «Il s´agit de faits graves.» «La cocaïne est le pire qui puisse arriver à un pays jaloux de sa sécurité et de la santé de son peuple.» L´avocat aura tenté de toucher les jurés, en plaidant les circonstances atténuantes: «Il a tout reconnu. Il a facilité la tâche du tribunal criminel. Tendez-lui la main. Que la peine soit éducative», avait-il dit. Le verdict aura été assurément «éducatif» car sept ans de réclusion, c´est le temps de préparer un...diplôme!