En décidant le complément d´information dans l´affaire de la Badr, Ghezloune a prouvé aux détracteurs de la justice qu´elle n´avait reçu aucune instruction pour expédier les inculpés à la...potence. Muni d´une mémoire d´éléphant d´Afrique, l´ancien P-DG de la Badr, victime d´un énorme préjudice, a dit haut et fort et en arabe que les banquiers n´ont jamais vu ce phénomène qui a escroqué la Badr. «Nous ignorons si c´était un petit, un gros, un grand, un brun, un blond. Nous connaissons les dossiers et seulement les dossiers. Le bénéficiaire, lui, inconnu!» «Et voilà. Vous accordez deux prêts de trente cinq milliards de centimes à des personnes que vous ne connaissez pas physiquement», commente Fella Ghezloune qui était entrée à l´audience à seize heures, visiblement fortement au parfum de ce dossier où près d´une dizaine de cadres de la Badr étaient poursuivis pour «dilapidation de deniers publics» sur la base de «la loi 06-01 article 29», ce qui est pourtant réconfortant, il n´y a pas de vol. Et le premier à se défendre bec et ongles, sera Bouyacoub qui avait, sans surprendre la présidente, un document que la police avait ramassé où il y était écrit noir sur blanc la date du 28 avril alors que la réunion visée était celle du 24 avril! On m´a traîné dans la boue. Mon honneur a été sali par le terme «récidiviste» alors que j´ai eu certes affaire à la justice mais blanchi, relaxé. Où est la récidive? s´est lamenté l´ancien P-DG ému et visiblement abattu, tout en confiant sur le banc sa confiance en la justice. Ce qui va pousser la magistrate à effectuer une mise au point à l´intention de tous: «Nous sommes ici pour la recherche de la vérité. Chacun aura ce qu´il aura mérité. Personne n´a rien à craindre.» Il y avait aussi ce Badoui Laboune, cet ex-ancien cadre de Degimex, malmené, incarcéré durant quinze mois avant d´être relaxé, lavé, blanchi, qui s´est bien comporté à la barre face à cette jeune juge de la trempe de Selma Bedri, Soumaiya Kassoul qui monte d´El Harrach où elle a exercé en qualité de juge d´instruction que d´aucuns avait trouvé en elle une sacrée magistrate, vers Bir Mourad Raïs au siège de présidente de la section correctionnelle. Et ce Laboune n´est autre que le tonton de Mohand Améziane Khouas, l´ancien maire d´El Achour malmené, incarcérée, humilié, jugé et blanchi en arrachant de haute lutte l´acquittement devant le pourtant terrible Menaouar Antar, le président du tribunal criminel de Blida. Ghezloune avait débuté les débats face aux monstres sacrés que sont le bâtonnier Abdelkader Brahimi qui a bossé main dans la main avec Maître El Azhar Atmani, le membre du Conseil de l´Ordre d´Alger, Maître Zéraya, Maître Nacéra Ouali Tinedeghar. Maître Mohcen Amara, Maître Akboudj. C´est pourquoi, si un hommage devait être lancé depuis cet espace, c´est bien au duo de magistrats qui a coiffé les débats, outre les avocats qui ont réussi à guider le tribunal en posant les bonnes questions. Et le duo c´est le procureur, Messaoud Kennas qui a objectivement mené le tribunal sur la bonne...voix!!! et Ghezloune qui demeure à nos yeux, un des meilleurs produits de la magistrature depuis la promotion «Taiwan» d´où s´était dégagée notamment une certaine Assia Mahssar, actuellement présidente du tribunal. Ghezloune, en exemplaire mère de famille, savait que les cadres poursuivis pour certains, incarcérés en ces grosses chaleurs, n´étaient ni des criminels notaires ni des terroristes recherchés «Dead on Alive». C´est pourquoi sa décision d´aller à une seconde expertise tout en accordant la liberté provisoire aux inculpés détenus, a fait qu´elle a passé une merveilleuse nuit du mercredi 8 au jeudi 9 juillet 2009, la conscience tranquille. Rien que pour cela, Fella, très bonnes vacances! Bon congé et à la reprise! en plein jeûne du mois de Ramadhan qui ne lui a jamais nui. Et bonnes vacances aux inculpés relâchés!...