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Lamouriettes d'été
Publié dans L'Expression le 17 - 07 - 2010

Le Code de la famille reste obscur par - et à travers - certains articles L´époux divorce, mais ne notifie pas le jugement. Puis, remariage par... «Fatiha» seule...Patatras!
Il y a dans les salles d´audiences, d´authentiques perles qui jettent dans une atmosphère dramatique créée par une triste histoire d´un foyer disloqué. La dernière récoltée au tribunal correctionnel de Sidi M´hamed, Alger, concerne un inculpé d´abandon de famille (article 330 du Code pénal). «Est-ce que vous considérez Nadia comme votre épouse?», demande calmement Madame la juge qui a failli chuter de son siège à la suite de la réponse: «Non, nous avons divorcé par la seule volonté de la Fatiha», marmonne l´inculpé. «En voilà une réponse. Il n´y pas de divorce avec de tels procédés. La ´´Fatiha´´ unit plutôt, non?», rétorque, presque révoltée la présidente de la section pénale qui avait retenu un légitime fou rire car le drame ne fait rire et sourire que lors de lourds débats dans une morne salle d´audiences, témoin de millions de drames depuis le XIXe siècle, date de naissance du Palais de justice.
Dans la salle, un fou rire éclaire la grisaille ambiante. Certains avocats prennent note de cette réponse inédite. L´inculpé perd les pédales et commet un second impair: «J´ai divorcé avec la... bouche» (il voulait dire oralement). Il parle avec horreur, c´est à croire qu´il n´avait pas reçu de convocation mais ramené de force, menottes aux mains et dans un fourgon. «Vous, là, vous allez permettre au Code de la famille de s´enrichir de nouveaux concepts juridiques. Et si nous abordions l´abandon de famille et libérer un peu le rôle?», préconise la magistrate qui apprend par l´intermédiaire de Maître Léna Khedar (pour la partie civile) et Maître Benouadah Lamouri, que le divorce a eu, certes lieu, mais qu´il n´a jamais été notifié à l´épouse. Ensuite, le couple a repris la vie commune par la grâce de la Fatiha et ce, deux années après la séparation. Deux enfants étaient pourtant venus égayer le foyer perturbé. L´entêtement du mari à écouter son épouse, qui voulait réintégrer le foyer conjugal, va lui coûter très cher.
Motivée comme tout, Maître Léna Khedar exige 15 millions de centimes à titre de dommages. Le procureur regrette que le couple, originaire d´une région où la djemaâ a toujours été écoutée et suivie, en soit arrivé là. Il demande une peine de prison ferme (six mois) et 5000 dinars d´amende pour abandon de famille. Maître Lamouri hausse les épaules et cela allait permettre au procureur plus tard, d´effectuer une mise au point. Maître Benouadah Lamouri tente de réparer les dégâts commis par son client: «La victime s´est basée sur l´article 331 du Code de procédure pénale, alors que cet article exige que le jugement dispose au notifiant de préciser la pension alimentaire. Or, rien n´est spécifié. C´est une fausse procédure», conclut l´avocat qui avait évoqué le courrier existant entre le couple. «Cela ne prouve pas qu´ils s´étaient retrouvés et ainsi vivre ensemble». Avant d´accorder le dernier mot à l´inculpé qui a perdu de sa superbe depuis le début du procès, le représentant du ministère public demande à répliquer à ce renard de la barre qu´est Maître Lamouri à propos d´une erreur de procédure, la procédure et les procédures chères au gens du droit. La présidente dit oui des paupières. Maître Lamouri ricane, se prend le menton et attend la réplique du parquetier qui va droit comme on s´y attendait un peu.
Ce qui est plaisant chez Maître Lamouri, c´est son esprit de souci de protéger un justiciable gauche dans ses réponses, car il considère que si nul n´est censé ignorer la loi, il garde pour lui le privilège de mélanger les cartes au moment de jouer au partenaire de la justice, tout comme le parquet garde le privilège des poursuites. C´est pourquoi, lorsque Maître Lamouri évoque une erreur de procédure, il reste accroché à l´article 330 avec une bonne lecture sans oublier au passage la réintégration au domicile conjugal. Or, il y a eu abandon de famille, au mépris d´une décision de justice. C´est ça la réalité du noeud gordien du dossier... Maître Lamouri se précipite vers le pupitre et lève la main! «Maître, je vous en conjure. Cessez de répliquer. Le tribunal a saisi.»
«Mais, Mme la présidente, je n´avais pas l´intention de répliquer à l´honorable parquetier. Je voulais simplement le remercier d´avoir évoqué la réintégration et dans ce cas, pourquoi avoir réclamé une peine de prison? Mais, Mme, je l´ai toujours dit haut et fort. Il y a des réquisitoires et des répliques du parquet qui appellent à la... relaxe.»
Madame la présidente met l´affaire en examen et c´est tout. La montagne a accouché... d´un couple en voie de désagrégation même après le séisme de la rude séparation.


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