Seuls quelques correctifs ont été apportés pour les besoins de rendre des coups. La campagne présidentielle a bel et bien commencé. Le Chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, n'a pas raté l'occasion, hier, lors de son passage au Sénat, pour la présentation de son programme, de tirer à boulets rouges sur la «campagne politicienne de dénigrement des institutions de l'Etat». Les propos du Chef du gouvernement semblaient aller droit à l'encontre du parti de Saïd Sadi, qui, au terme de la réunion de son comité exécutif, avait remis en cause les compétences des pouvoirs publics à gérer la catastrophe qui a frappé l'Algérois le 21 mai dernier. Dans la même lancée, Ouyahia a même «osé» parler au nom du peuple algérien, et au nom du gouvernement et des membres du Sénat pour «rendre hommage aux membres de l'armée, aux services de la Protection civile et à la sûreté nationale (...) mais surtout aux jeunes chômeurs algériens au bord du désespoir pour le sursaut de solidarité exemplaire». Le Chef du gouvernement n'aurait pas jugé bon d'atténuer les critiques des partis islamistes qui l'accusent de vouloir remettre en cause la politique de la réconciliation, de Bouteflika, qu'il est censé appliquer, cela à travers son discours éradicateur, pour dénoncer les actes du terrorisme «qui visent l'Etat et la société algérienne». Le Chef du gouvernement, auquel les partis islamistes attribuent la volonté de donner un cachet politique déjà perdu au terrorisme, a réitéré sa détermination à combattre ce fléau. C'est d'ailleurs un des axes incontournables de son programme, a-t-il réaffirmé. Par ailleurs, l'on estime que le programme du gouvernement passera comme une lettre à la poste au Sénat, dont le président, Abdelkader Bensalah, a choyé Ouyahia par des propos fort élogieux. Les partis politiques ainsi que le tiers présidentiel, même le FLN qui s'est contenté de mettre en garde quant à une éventuelle récupération électoraliste de la prise en charge des sinistrés, ne semblent pas avoir sollicité des grands changements. C'est du moins ce qui se dit dans les coulisses. A moins que les sénateurs du FLN ne veuillent créer la surprise après les saccages de leur mouhafadhate.