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L'avocat dégaine et tire...
Publié dans L'Expression le 26 - 05 - 2011

Il y a des avocats qui se respectent tant et si bien qu´ils commencent par respecter la justice et son environnement...
Dans ce dossier de coups et blessures volontaires entre deux voisins à El Harrach, Maître Djediat s´est voulu partie prenante à part entière. Et il s´est voulu partie prenante pour la justice, pas seulement pour Djamil.S. son client qui risque un deux-ans ferme face à cette jeune juge Selma Bedri que beaucoup d´avocats trouvent plus que correcte, car elle maîtrise les procédures et ne décide que sur pièces.
Et cette affaire trouble l´ego de l´avocat de Patrice Lumumba au point où, au tout début, il avait émis deux questions préjudicielles sur le vice de forme des procédures, relevé durant l´enquête qu´il a trouvée tout de même bien menée. Bedri décide d´aller au fond. A sa droite, Djamil l´inculpé se tient les tempes. La présidente marmonne!
«Vous n´êtes pas bien? Si c´était le cas, le tribunal peut renvoyer les débats, le temps que vous repreniez vos esprits.»
Djamil fait non de la tête et laisse échapper: «Non, Mme la présidente, je n´ai mal nulle part sauf que je m´en veux d´avoir serré la main à Abdelmadjid qui m´a eu en traître. Je ne croyais pas qu´il allait, après m´avoir agressé, déposer plainte le premier. Cela ne fait rien. Il y a Allah...qui veille sur tous et tout...»
«Ça va, ça va. Restons sur le délit et vous la victime cessez de faire des mimiques qui indisposent le tribunal.» Vous aurez la parole juste après votre adversaire de voisin. Abdelmadjid grimace et s´excuse avant de croiser ses longs bras en ne voyant pas Ali Marich Mohamed, ce rigoureux parquetier feuilleter le dossier du moment, traité lors de la présentation par une de ses collègues qu´il admire pour leur prestance et surtout leur esprit d´abnégation. Maître Djediat, lui, comme à chaque fois qu´il arrive à la barre «armé jusqu´aux dents», d´arguments de jurisprudence ou encore d´articles de lois susceptibles d´éclairer le tribunal. Oui, d´éclairer le tribunal, car à l´évidence, l´affaire n´aurait jamais dû en être à ce stade.
L´inculpé raconte les faits qui semblent invraisemblables. Ecoutons-le: «Madame la présidente, il y avait devant ma fenêtre le véhicule de Abdelmadjid qui gênait, je lui ai demandé de le déplacer, car ma fenêtre donnait sur la rue et donc la chambre que j´occupe se trouvait être privée de la lumière du jour surtout que ce dimanche il pleuvait à torrents sur Alger. C´est alors qu´il m´a manqué de respect en me balançant des mots pas du tout propres envers ma défunte mère. Et moi, je ne supporte pas que l´on s´en prenne à ma pauvre mère qu´il avait pourtant connue. Nous nous prîmes à la gorge. Nous avions échangé des coups. J´ai des bleus sur mon dos. Les voisins sont intervenus et nous avaient calmés. Mieux, nous nous étions serré la main, histoire d´en finir. Malheureusement, lui, s´était aussitôt dirigé au commissariat avant d´aller à l´hôpital se faire délivrer un certificat médical de neuf jours, alors que moi, j´étais en plus mauvais état!» Bedri, passée alors à la victime et vous l´aviez deviné, ce sera une version diamétralement opposée et elle était si inédite que nous nous faisons un plaisir de vous l´offrir telle qu´elle!
Et la victime d´ouvrir à peine la bouche pour dire tout de suite que son adversaire n´a pas dit la vérité. «Madame la présidente, je dois d´abord vous dire que toute la version est fausse. Il n´est jamais sorti de chez lui. Il était venu par derrière et portait un sachet plein de provisions. Il est venu par derrière, car les premiers coups m´ont été donnés sur la nuque et le dos. Ce n´est qu´après coup, que je me suis retourné pour me défendre...»
«Et donc vous l´aviez frappé à votre tour?», coupe à dessein la présidente qui connaissait trop bien ces histoires de coups donnés et reçus et elle ajoute que depuis qu´elle est adulte, elle n´a jamais connu quelqu´un qui a été battu sans tenter au moins d´en distribuer à son tour. «Et comme vous avez un arrêt de travail, le tribunal prend en considération la preuve matérielle.» Et comme il n´y avait pas les témoins qui ont déposé devant les policiers, elle permet au procureur de poser deux questions qui valent leur pesant d´or. La première a vu le représentant du ministère public revenir aux coups assénés par derrière: «Avec quoi vous a-t-il frappé?» dit-il.
«Monsieur le procureur, vous avez vu ses mains. Un marteau ne m´aurait pas fait autant mal!»
«Répondez seulement aux questions», rappelle la juge au regard clair, serein et visiblement neutre, car elle commençait à se faire une idée sur la réalité des faits. A la seconde question du parquetier relative à la poignée de mains, la victime répond aussi gauchement que pour la première.
«Oui, Allah me coupe immédiatement si elle a serré la sienne. Après m´avoir malmené, il était entré à la maison sans rien dire, car durant la volée de bois vert, il ne cessait de m´ordonner de ne plus garer ma voiture devant sa fenêtre.»
Maître Djediat Mohammed a une seule question à poser:
«Avant de vous avoir agressé (à supposer) combien de fois vous a-t-il demandé de débarrasser les lieux sous la fenêtre?»
«Jamais, jamais je n´ai su que ma voiture le gênait», répond la victime qui panique lorsque la juge lit un passage à propos du témoignage de Farid, le vieux voisin qui a assuré qu´à chaque fois qu´il le croisait, il le priait d´enlever sa voiture. «Un an de prison ferme et une amende ferme», articule Marich qui devait avoir requis sans conviction, car les débats contradictoires éclairaient le tribunal. Puis la parole est donnée à l´avocat qui allait sortir l´artillerie lourde pour faire vite et bien: «Madame la présidente, vous avez ce mardi une affaire de coups et blessures réciproques. Le seul défaut de mon client est d´être tolérant. Il a vite serré la main de son voisin alors qu´il aurait dû se diriger vers le médecin légiste, établir un certificat médical et déposer plainte. Il aurait eu ce jour un autre statut. C´est regrettable que des voisins en soient arrivés à cette malheureuse situation. La défense ne va pas demander la relaxe. Ce serait plus que ridicule. Les circonstances atténuantes sont là. A vous Mme la présidente de jouer, les bras de la balance sont devant vous: soupesez, évaluez et jugez sur pièces». Selma Bedri sourit en guise de remerciements en direction de l´avocat qui accueillera plus tard le verdict avec beaucoup de satisfaction, car il y a cette «bombe» de certificat médical, qui a fait que le mois de prison ferme infligé est mérité. De toutes les façons, avec la nouvelle loi, le mois de prison va servir aux travaux d´intérêt général pour la société. Et c´est tant mieux!


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