Les usagers sont pénalisés par le bras de fer avec le ministère des Transports. «Nous ne sommes pas en grève, nous observons un arrêt de travail provoqué par les autorités de tutelle», en l'occurrence le ministère des Transports, ont affirmé des membres de l'Union nationale des transporteurs Unat, présents hier matin à une conférence de presse décidée par son président, Mohamed Belal. L'objectif de cette conférence est, selon Belal, d'informer les autorités à travers la presse que «L'arrêt de travail observé depuis le 24 juin dernier par les 400 propriétaires de bus de la wilaya de Tizi Ouzou est maintenu.» «Il le sera, précise Belal, jusqu'à ce que la gare routière de Tizi Ouzou -ville soit réouverte à l'exploitation,» pour satisfaire un public d'usagers en plein désarroi. Cette décision «irrévocable et consommée» a été prise après que la gare routière du centre-ville eut été fermée «sans aucune concertation ni dialogue» avec les intéressés, souligne l'Unat qui a formulé son appui sans réserves à ce mouvement de contestation regrettable pour le citoyen et pour l'économie de la région. Les intervenants à cette rencontre avec la presse, ont souligné que les transporteurs n'ont été avisés qu'une semaine auparavant et ce sans consultations préalable avec les intéressés. Pourtant affirme-t-on, l'Unat est disposée au dialogue mais après la réouverture de la gare. Celle-ci a, en effet, été délocalisée vers la gare ferroviaire multimodale de «Kaf Naâja» à Bouhinoun, à la sortie Ouest du chef-lieu de wilaya. Cette infrastructure est jugée incompatible avec les exigences des voyageurs, par les protestataires qui estiment qu'elle ne «répond pas aux normes universelles de voyage». Les participants à cette conférence de presse, considèrent que des solutions existent dont «la réouverture de la gare en question en attendant de trouver un plan de circulation pour désengorger la ville». Cette délocalisation a été décidée «de façon hâtive et unilatérale», indique-t-on également, alors que la gare, actuellement fermée, avec ses modestes infrastructures, «satisfait amplement à la demande des voyageurs.» Cette décision a été, rappelons-le, dictée par le nouveau schéma directeur de transport de Tizi Ouzou, planifié pour désengorger la ville. L'association des transporteurs demande que soient lancés les travaux pour la construction de la gare de type «A» dont l'implantation est prévue par le plan de développement à Boukhalfa, à la sortie Ouest de la ville. Le directeur des transports au niveau de la wilaya a, pour sa part, déclaré à la presse que la décision de délocaliser la gare routière du centre de Tizi Ouzou est «irréversible». Un programme d'extension de la gare multimodale de Kaf Naâja (Bouhinoun) sera lancé dès septembre prochain avait-il ajouté. Il faut dire que les gares routières actuelles ont été conçues pour à peine 40% du flux actuel qu'elles connaissent au vu des déplacements considérables des usagers.