L'Aïd, une journée pas comme les autres Cette fin de jeûne du mois sacré de Ramadhan a été marquée, comme l'on s'y attendait, de façon festive à souhait. L'Aïd el Fitr n'a pas manqué, comme chaque année, d'apporter avec lui joie, gaieté, sérénité et aussi piété au sein des populations à travers toutes les contrées de l'Algérie et de tous les pays musulmans. Cette fin de jeûne du mois sacré du Ramadhan a été marquée, comme l'on s'y attendait, de façon festive à souhait. Toutes les mines, encore renfrognées ces derniers matins du Ramadhan, se sont déridées comme par enchantement. Si parmi les adultes certains ont trouvé leur compte en grillant cigarette sur cigarette précédées dès le matin de nombre de «p'tits noirs», d'autres se sont adonné avec piété à la prière de l'Aïd dans les mosquées proches de leurs quartiers ou même un peu éloignées. Juste après la prière de l'Aïd, les premiers souhaits de bonne fête sont échangés entre les fidèles présents dans les mosquées. Ce sont moult «bouss-bouss», deux bises ou quatre selon, entre les citoyens de tout âge dont les conditions sociales se confondent lors de ces grands rassemblements religieux. Les déplacements vers les cimetières ont été facilités par l'heureuse initiative de l'Entreprise des transports urbains et suburbains d'Alger (Etusa) qui a programmé des navettes vers ces lieux fort visités et disséminés autour de la capitale. De plus, cette entreprise, aidée par quelques transporteurs qui ont répondu à l'appel de l'Union des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa), a été en mesure d'assurer des permanences tardives fort utiles aux citoyens lors de leur «tournée» de visites aux proches. Si nombre de boulangers n'ont pas répondu «présent», beaucoup ont quand même assuré plus que le minimum dans tous les quartiers de la capitale. Un bémol, les achats massifs des citoyens le premier jour de l'Aïd, qui craignaient la fermeture de ces commerces le second jour de la fête, n'ont laissé, du coup, que des «miettes» pour les retardataires. A Constantine, ce jour de fête, «Ramazan Bayram» ou «jour du sucre» en langue turque, a connu une ambiance particulière dans sa célébration par la communauté turque y travaillant. Sans dépaysement aucun, ces travailleurs, établis dans cette ville ont fêté l'Aïd dans une ambiance de piété, de convivialité et de réjouissances. Une agréable atmosphère de rapprochement entre Constantinois et ressortissants du pays d'Atatürk, a été constatée dans la base vie d'une entreprise turque chargée de la réalisation d'un important programme de logements à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. La communauté turque travaillant et vivant à Constantine, s'est adaptée au quotidien de la vie sur le Vieux Rocher «sans la moindre difficulté», affirment ses représentants. Bien que ressentant le poids de l'absence familiale, la plupart d'entre eux n'ont pas trop souffert, grâce aux liens fraternels tissés avec les Algériens. Certains d'entre eux ont effectué leur devoir religieux sur leur lieu de travail où un imam turc a dirigé, durant tout le mois de Ramadhan, la prière surérogatoire des «taraouih» à l'intérieur de la base vie. Cet homme de religion, chef de chantier de son état, réside dans la ville des Ponts depuis plus de 17 mois. Le directeur des ressources humaines de cette entreprise de bâtiment, ravi par «l'esprit de communion et de fraternité qui caractérise les Algériens» qualifie l'esprit de communion qui prévaut à Constantine durant cette fête, de «rarissime». Etabli en Algérie depuis 7 mois, ce cadre préfère de loin l'ambiance de l'Aïd à Constantine à celle qu'il a vécue dans d'autres pays musulmans où il a eu à séjourner. Durant le premier jour de l'Aïd, ils étaient près d'une centaine de Turcs à se regrouper dans le foyer de la base vie où ils ont reçu des visites de leurs camarades algériens et des voisins du chantier. Le Croissant-Rouge algérien (CRA) de son côté, était présent à Oran, capitale de l'ouest algérien, pour réconforter et apporter un peu de joie aux enfants algériens. Pour ce faire, des membres de cette institution ont effectué, à cette occasion, une visite à trois hôpitaux et cinq centres de l'enfance assistée dans la wilaya. Des cadeaux ont été distribués à plus de 160 enfants.