Alger ville morte le jour de l'Aïd Faisant fi de la déontologie, 70% des commerçants ont fermé durant l'Aïd. Malgré les recommandations de la tutelle en matière de permanence des commerces durant les jours de l'Aïd, près de 70% des commerçants algériens ont fermé pendant cette période. Pourtant, les besoins des ménages sont pressants. «La déontologie fait défaut chez la majorité de nos commerçants. Ils se croient maîtres de leurs commerces, ils ouvrent et ferment boutiques quand ils veulent.», regrette Mourad, cadre dans un organisme public à Alger. Alimentation générale, boulangeries, restaurants, cafétérias, transport urbain et interurbain et les taxis et autres font la loi. De Bab El Oued à la place du 1er-Mai, de Belcourt à Hussein Dey en passant par Bachdjerrah pour ne citer que ces quartiers de la capitale, la fermeture des commerces a soulevé l'ire des citoyens. Ces derniers étaient nombreux à passer des heures dans les files d'attente, notamment devant les boulangeries pour quelques baguettes de pain. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) regrette la fermeture des commerces au 2e jour de l'Aïd seulement. «Le 1er jour on peut dire que les commerces ont ouvert presque à 100%. Ce n'est qu'au 2e jour que les travailleurs, des boulangeries surtout, sont allés passer l'Aïd chez eux, en particulier ceux qui habitent en dehors de la capitale», selon Youcef Kalafat, secrétaire général de l'Ugcaa. Alger vit cette situation depuis ces dernières années. Contrairement à d'autres wilayas à l'image de Oued Souf (100%), Mostaganem, Médéa, Constantine et autres villes du pays, le problème du pain et autres besoins en agroalimentaire ne s'est pas posé, selon M.Kalafat. Cependant, il écarte toute sanction. «On ne peut pas sanctionner les commerçants du moment qu'il n'y a pas de loi en ce sens», dit-il. Sollicité par téléphone au sujet de l'existence ou pas de loi qui régisse le commerce durant les journées de l'Aïd, un responsable de la direction de la concurrence et des prix (DCP), a répondu qu'«officiellement, il n'y pas de loi qui exige l'ouverture des commerces les journées de l'Aïd. Mais ce sont plutôt, des notes non réglementées qui sont communiquées au besoin», a-t-il indiqué. Par ailleurs, le ministère du Commerce est censé mettre en valeur tous les textes relatifs à l'exercice de cette activité dans tous ses aspects organisationnels, contrôle et fonctionnement au demeurant des autres professions, «tant que l'activité commerciale est liée aux besoins quotidiens des citoyens», selon des experts du domaine commercial. Plus grave que la fermeture des commerces durant les journées de l'Aïd, c'est l'absence de permanence dans certaines structures hospitalières qui enregistre des défaillances flagrantes dans le corps médical. «Médecins et infirmiers compliquent et mettent en danger la vie des patients», selon des témoignages recueillis auprès de citoyens. Contacté par téléphone pour confirmer ou infirmer les éventuelles plaintes contre les médecins ou paramédicaux qui se sont absentés durant les journées de l'Aïd, le Dr Mohamed Bekkat, président du Conseil national de l'Ordre des médecins a répondu qu'«à cet instant, il n'y a eu aucune plainte qui a été déposée dans ce sens». Les cabinets privés sont libres de travailler ou de fermer durant les journées de fête mais «en ce qui concerne les hôpitaux, la permanence est assurée», dit-il.