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Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve...
LA MENDIANTE ROMAN DE ALI LAHRECH
Publié dans L'Expression le 13 - 09 - 2011

Inspiré de la réalité, ce récit a pour trame le tragique destin d'une femme victime de la tragédie nationale.
Il a deux amours, ce mystérieux fort, adjacent à sa maison et surplombant la ville, et Marie, la femme qu'il va accueillir avec son fils Moïse. Des noms bibliques qui sous-tendent l'expression peut-être de la cruelle souffrance affligée à l'humanité.
Lui, c'est Khalil, comme Gibran Khalil Gibran, ce célèbre poète et peintre libanais des XIXe et XXe siècles. Ça tombe bien, de la plume et de l'écriture il en sera beaucoup question dans ce roman inspiré de la réalité, du vécu même du narrateur/auteur Ali Lahrech qui est aussi psychiatre de formation. Des mots sombres comme sève ou matrice d'apprentissage à la vie vont rouvrir la boite de Pandore. Outil pour s'ouvrir à l'autre et exister quitte à laisser ses plumes.
Un jour, le regard de ce dernier est happé par une scène insolite. Une mendiante assise à même le sol. N'ayant cure des beaux, elle consigne quelque chose sur un carnet. Mais quoi? Sans lever la tête, elle s'affaire à écrire devant l'indifférence totale des gens qui vont, qui viennent. Intrigué, il décide de revenir le lendemain pour en savoir plus. Peine perdue, cette femme avait disparu.
C'est de là qu'est né ce roman plein de sensibilité et de rebondissements tragiques. Mais quel est le secret caché de cette femme? Quelle est cette histoire si mystérieuse qu'elle cache et tente avec assiduité de consigner dans son cahier? Phantasme et réalité combinée, notre psychiatre en fera un délicieux roman qui se lit d'un trait et où le récit de cette femme sera jonché de douleur avec quelques moments d'éclaircies et de bonheur éphémère.
Khalil, le narrateur revient donc le lendemain et retrouve cette femme comme à son habitude affairée et tente de comprendre sa besogne.
Un ultimatum cependant lui est assigné. Pour connaître le fond de ce récit, Khalil est obligé de rester à ses côtés et goûter à la misère de la rue. Deal accepté. C'est ainsi que tel dans un voyage initiatique le lecteur est invité à suivre les péripéties de cette pauvre femme jetée dans un perpétuel cauchemar. Attaquée par les terroristes, sa famille est décimée. Elle est séquestrée dans le maquis et mariée de force à un émir. Elle doit son salut à un de ces repentis de conscience, qui lui laissera la vie sauve. Arrivée chez sa tante, elle est victime de viol par son cousin. Enceinte, elle décide de garder l'enfant et s'enfuit grâce au soutien de sa petite cousine qui subviendra quelque temps à ses besoins. Celle-ci, se mariant, part à l'étranger.
Marie, la stoïcienne téméraire redevenue seule, n'a que la rue comme toit et témoin de son chagrin qui lui colle à la peau. Et pourtant, une lueur de bonheur pointe dans sa vie lorsqu'elle fait connaissance de Khalil qui la prend sous son aile, elle et son fils. S'ensuit une belle histoire d'amour idyllique et sensuelle... Mais est-ce la fin de l'histoire? Portant son destin comme un sacerdoce, Marie n'aura connu que le malheur, sa liberté de mouvement aura été conditionnée jusqu'au bout. Nous sommes loin de ce rêve de devenir musicienne. Marie dut arrêter ses études en musique suite à cette fâcheuse nuit qui fera basculer son avenir à tout jamais.
Pourquoi alors fuit-on le bonheur quand il est si proche, à portée de main? Comme un réflexe pavlovien, l'acte de résister s'essouffle-t-il par instinct? Roman à forte concentration psychologique, la mendiante se veut aussi visuelle par moment, telle cette «scène» où elle va courir, à perdre haleine, au milieu de la forêt, à la recherche d'une âme pour la sauver. Premier essai pour Ali Lahrech, le sujet traité est loin d'être fortuit, pensons-nous, car s'il y a bien des gens qui peuvent témoigner et raconter avec objectivité ces pages horribles de notre histoire, ce sont bien les psychologues et autres psychia-tres qui ont dû assurément noter dans leurs cahiers la multitude de témoignages de leurs patients, victimes du terrorisme. Un pan de notre mémoire collective pas assez dévoilé jusqu'à présent.
Etrangement, ce roman, La Mendiante, nous rappelle ce fameux titre de Gainsbourg: Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve...


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