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Le jazz, un roman musical à feuilleter
SOIREE ARTISTIQUE AU CENTRE CULTUREL FRANÇAIS AVEC LE «SOUFFLE DES MARQUISES»
Publié dans L'Expression le 05 - 12 - 2011


Mélodies en narration
C'est sur ce roman que Muriel Block jette son dévolu et puise son inspiration pour créer les Marquises des contes au Jazz naissant.
Ce qui était auparavant un feuilleton radiophonique sur instigation du musée de la musique, puis trilogie romanesque pour ensuite gagner la scène, Le souffle des Marquises a entrepris un parcours fort élogieux dans le monde artistique. Cet orchestre du roman musical créé il y a un peu plus d'une année, et composé d'un quatuor de femmes saxophonistes, doublées d'une touche d'actrices d'une sensibilité musicale exceptionnelle, dirigé par Muriel Block la conteuse au talent fou, a donné une représentation au Centre culturel français ce jeudi 1er décembre. Les marquises au nombre de quatre, toutes issues du prestigieux conservatoire de Paris, avaient aussi ce don inné du théâtre.
Le souffle qui grise la passion du saxophone, un relais séduisant entre le langage original du jazz, les rythmes populaires et les orchestres romantiques, qu'Eléonore pousse au loin leur écho pour se répandre imperceptiblement de sa ville natale Lille, aux vieux quartiers de Paris où se côtoient les arts de différentes natures. Joignant son destin à la fougue de sa jeunesse, elle trouva sa sainte vocation dans les ateliers d'Adolphe Sax, le créateur du saxophone, où elle découvre à travers cet instrument un réel sens à sa vie.
C'est de sa rencontre avec le trompettiste noir américain, Jim Mississipi, que se construit sa vie. Son voyage à la Nouvelle Orléans, scella définitivement sa carrière, la projetant sous les feux de la rampe. C'est sur ce roman que Muriel Block jette son dévolu et puise son inspiration pour créer les marquises des contes au jazz naissant. Ce roman à succès, a été suivi de deux autres ouvrages «Le Swing des marquises et «la Samba des marquises», Muriel Block compte aussi à son actif plus de trois cents contes de tout âge. L'entrée sur scène des marquises, aux pas cadencés telle une parade militaire, donna un avant-goût de ce que allait être la suite. En effet, nul ne s'attendait à ce que ce plateau dévoile une complicité subtile entre le théâtre et la musique non sans discernement.
Muriel Block assise parmi l'assistance, se leva soudain emportée par le couac du baryton, monta sur scène, sermonna dans un style d'opéra ses demoiselles confuses, affichant visiblement une mine de petites filles bourgeoises: «N'aviez-vous pas honte de faire des fausses notes devant ce parterre de... Que vois-je! Le père et le fils Dumas, oh non! L'émir Abdelkader en personne, quel bonheur!» Avec une pointe d'humour «Mesdemoiselles, je ne serai plus tolérante à l'avenir!» Et puis se laissa emporter par la vague émotive de son roman, étalant tout son génie de conteuse avec tact et finesse. Elle distilla par phases successives les péripéties de son héros, usant d'une rhétorique prolixe, ponctuée par le son des cuivres des marquises servant d'arrière-décor qui se prêtaient admirablement aux moindres détails du récit avec un humour bon enfant. Elle raconta la vie tumultueuse et parfois passionnelle de la petite Eléonore, si bien que l'assistance semblait vivre cette fresque vivante d'une époque où le quotidien des femmes se limitait uniquement aux tâches ménagères, un tabou qui a duré si longtemps avant qu'il ne sombre face au changement radical des moeurs de la société européenne.
Eléonore envoyée par ses parents à l'esprit conservateur, chez sa tante qui tient une blanchisserie à Paris, pour la punir d'avoir osé penser devenir musicienne, sachant qu'à cette époque, il est impensable pour une fille de suivre cette voie qui demeurait l'apanage des garçons seulement. Cette décision punitive allait en fait la conduire à la rencontre de son destin. C'est au vieux quartier de Montmartre qu'elle alla mettre en valeur sa vocation en emportant haut la main, un travail aux ateliers d'Adolphe Sax non sans y avoir eu recours au subterfuge de se travestir en garçon. Elle deviendra par la suite vérificatrice des hanches (fine lamelle en bambou servant à moduler le son des cuivres) grâce à son exceptionnelle oreille musicale, un don divin qu'elle avait depuis sa naissance. Elle voulait ce job à tout prix, car le tube au cou du cygne garni de pistons, qu'elle découvre pour la première fois en vitrine, l'avait entièrement magnétisé. Commence alors un rêve avec une consécration en bout de mire. Les événements de cette époque, à savoir les campagnes contre la Prusse et la guerre civile qu'entrepris le petit peuple réduit par la faim et la misère, avaient presque sonné le glas d'une carrière artistique fort annoncée. Mais ne dit-on pas que «la réussite sourit aux patients?», elle reprit son bout de chemin vers ce qu'il allait devenir sa destinée. Son aventure amoureuse avec Jim Mississipi donna naissance à une fille «Carmen» au teint basané, suscitant la curiosité chez les uns et l'affection pour les autres. Cet enfant métis qui nourrissait une envie folle de connaître son père biologique, obligea Eléonore à s'installer outre-Atlantique, à la Nouvelle-Orléans dans l'Etat de Louisiane, contrée de la soul et du jazz, où elle put boire à satiété toute sa vocation.
Bercé par des airs de jazz débordant de sensibilité et de professionnalisme, le récit époustouflant raconté avec élégance et nostalgie à la fois, où il est mis en relief une époque où tout se découvrait et se recherchait, captiva toute l'attention de l'assistance si bien que la fin du spectacle souleva un tonnerre d'applaudissements. Les marquises venaient d'épingler à leur palmarès un autre succès acquis dans un pays où l'art dans son ensemble laisse entrevoir une image latente, mais qui augure d'un horizon de jours meilleurs.


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