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Frantz Fanon ou le combat des opprimés
JOURNEES D'ETUDES À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU HAMMA
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2011


Une parole toujours d'actualité
D'aucuns n'ont omis de mettre l'accent sur le rôle d'éveilleur de conscience, par ses prises de position courageuses qui avaient pour seul intérêt la libération psychologique du colonisé.
Des pensées et des idées de Frantz Fanon, on n'en reparlera jamais assez. C'est sous le thème de «Frantz Fanon aujourd'hui» que la Bibliothèque nationale du Hamma a abrité les 6 et 7 décembre un colloque, organisé par le Centre de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) sous l'égide du ministère de la Culture. Plus d'une vingtaine de scientifiques, sociologues, hommes de lettres, venus de divers horizons, les enfants de Fanon, Olivier et Mireille, des personnalités emblématiques et militantes de la première heure et amis de Frantz Fanon, tels Lamine Bechichi et Pierre Chaulet, témoins vivants d'une époque où l'oppression et l'humiliation étaient le lot quotidien de tout un peuple, se sont relayés à la tribune pour apporter leur témoignage et décortiquer dans un sens large, les idées révolutionnaires de ce docteur militant des causes justes et ses pensées humanistes et engagées. S'inscrivant dans une même thématique mais abordant une trajectoire différente aussi riche que variée de l'esprit fanonien, les intervenants ont distillé leurs informations et leurs analyses selon le cours des événements, se traduisant dans leur ensemble par sa vision systématique, ayant conduit à décrire le colonialisme comme étant le mal absolu érigé en système de répression et de soumission tout aussi vile qu'aliéné. Sa vie fut un combat sans relâche, qui fera de son dernier ouvrage Les Damnés de la terre une extraordinaire anthropologie de l'oppression. «Le colonialisme impose la répétition de l'identique culturel, comme un destin fonctionnel à sa propre stabilité. Comme conséquence, la culture du colonisé (autrefois vivante et ouverte sur l'avenir) écrasée par l'oppression militaire, économique et symbolique du colonisateur. A la fois présente et momifiée elle atteste contre ses membres. Elle les définit en effet sans appel» disait Frantz Fanon. La politique du colon n'épouse aucun concept idéologique, mais affiche une dégénérescence de l'être transfigurant en profondeur sa personnalité jusqu'à son comportement mental. Ses deux principaux ouvrages Peau noire et masques blancs, Les Damnés de la terre se fondent dans une optique similaire, présentant une analyse objective du processus de décolonisation sous son aspect sociologique, philosophique et psychiatrique.
Ce qu'il lui importait le plus, ce n'est ni la couleur, ni la race, encore moins les états, mais la condition humaine asservie et réduite à sa plus simple dépendance, cette «chose anodine» que le colonialiste décrit et ignore sciemment au nom d'une suprématie délirante. «Le langage du colon quand il parle du colonisé, est un langage zoologique»(Frantz Fanon, Les Damnés de la terre). En effet, les pensées bestiaires du colonisateur pour le colonisé, réfracte l'image d'un racisme dénué de tout sens humain. Bien que les pensées fulgurantes de Frantz Fanon datent d'une époque cruciale où le colonialisme était à son paroxysme, soumettant de nombreux peuples au joug de ses soldatesques, et devant l'évolution du monde et l'éradication presque totale de ce phénomène hideux, il n'en demeure pas moins qu'elles restent encore d'actualité par leur conception immuable et leur portée historique. Presque toutes les interventions étaient principalement axées sur le regard profond et analytique qu'avait ce militant sur le post- indépendance. Selon Mireille Fanon «L'analyse lucide de Frantz Fanon a démontré cette vision prémonitoire des dérives susceptibles d'affecter les états post-coloniaux qu'il décrit avec des années d'avance, la pathologie néocoloniale, cette perpétuation de la domination par la soumission de gouvernements corrompus et antipopulaires aux intérêts des anciennes métropoles coloniales». En effet, l'indépendance des peuples est préalable et nécessaire, mais reste sujette à d'autres formes de «rejet» par des considérations ethniques ou idéologiques. D'aucuns n'ont omis de mettre l'accent sur le rôle d'éveilleur de conscience, par ses prises de positions courageuses qui avaient pour seul intérêt la libération psychologique du colonisé par sa révolte juste et légitime pour le recouvrement de son identité spoliée et travestie, occultant dans toute sa dimension les repères historiques et linguistiques tant sur le plan structurel qu'idéologique. A la fin des travaux de ce colloque, M.Slimane Hachi n'a pas manqué de souligner l'importance d'un tel évènement qui s'inscrira dans la continuité, pour que nul n'oublie la grandeur et le combat de cette éminente personne pour le respect de la vie humaine et a donné rendez-vous pour l'année prochaine. Un pari tenu, respecté et riche en émotion.


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