«Le FLN est l'initiateur des réformes» Il revendique que le Premier ministre soit issu d'un parti ayant la majorité à l'Assemblée. Chef de parti ou futur chef d'Etat? C'est un Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, qui se met dans la peau d'un président de la République qui s'est exprimé hier à l'occasion de la 5e session du comité central du parti qui se tient à Zéralda, Alger. Il a tracé les grandes lignes des prochaines échéances électorales et défini les enjeux que représentent ces échéances. Après avoir revendiqué la paternité des réformes politiques, il s'est projeté sur la prochaine Constitution, la future élection législative et la composante du prochain gouvernement. Les nouveaux partis et l'APN Abordant la création de nouveaux partis, Belkhadem a estimé que son parti n'est pas contre l'agrément de nouvelles formations, mais contre l'existence d'une mosaïque politique au sein de la prochaine Assemblée populaire nationale. Explication: la présence de nombreuses formations politiques au sein de l'APN impose obligatoirement, selon ses dires, le recours à des alliances pour décider la composante du gouvernement. «La présence de nombreux partis à l'Assemblée rendra difficile la tâche consistant à trouver un consensus pour composer le gouvernement. Une telle situation exposera le gouvernement à une instabilité permanente», a-t-il estimé. Pour le SG du FLN, le gouvernement représenté par plusieurs partis est exposé, dans toutes les conjonctures, à une chute certaine. C'est ainsi qu'il revendique que le Premier ministre doit être issu d'un parti ayant la majorité au Parlement. Belkhadem veut-il la tête d'Ahmed Ouyahia? Ce dernier est secrétaire général du RND qui n'a pas la majorité à l'APN. M. Belkhadem souhaite l'introduction de cet aspect dans la prochaine Loi fondamentale. La Constitution que veut le FLN Défendant le statut de son parti comme étant la première force politique du pays, le conférencier a dévoilé les grandes lignes de la nouvelle Constitution que souhaite le FLN. Il annonce que son parti défend une Constitution qui respecte les composantes de l'identité nationale, garantit et élargit le champ des libertés individuelles et collectives, protège les droits de l'homme, attribue de nouvelles prérogatives au Parlement pour provoquer une réelle séparation des pouvoirs et qui accorde plus de liberté au pouvoir judiciaire pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. Le même orateur affirme que son parti ne s'opposera pas à une Constitution plus longue que celle en vigueur, mais pourvu qu'on ne touche pas à ses principaux fondements qui sont entre autres, l'Islam comme religion de l'Etat, l'arabe langue officielle suivie de tamazight comme langue nationale et le caractère républicain de la nation. Les réformes et «les alliés» Se penchant sur les réformes politiques, il estime que celles-ci ne sont pas nées dans la conjoncture, mais elles répondent aux attentes des Algériens, défend-il. «Le FLN est l'initiateur de ces réformes. Nous étions les premiers à appeler à une révision globale de la Constitution. Nous étions les seuls à croire à ces réformes bien avant le soulèvement arabe. Nous n'avons pas dévié l'objectif des réformes, mais nous les avons adoptées selon les principes démocratiques basés sur la majorité parlementaire», a-t-il dit. Réponse claire et directe à son allié dans la coalition présidentielle, le MSP de Bouguerra Soltani. Ce dernier ne rate pas l'occasion de tirer indirectement sur le FLN en l'accusant d'avoir vidé de leur substance l'esprit des réformes. Pour Belkhadem, toute surenchère au détriment du FLN est une bataille perdue d'avance. S'exprimant sur ce qu'il appelle «la manipulation contre le FLN», M.Belkhadem rappelle que son parti a connu les mêmes critiques durant les années 89 et 90. il affirme que son parti fait l'objet d'une campagne des partis qui souhaitent rebondir sur la scène politique nationale. Sur sa lancée, il affirme que même les partis avec lesquels le FLN défend le programme du Président Bouteflika s'inscrivent dans cette même ligne. Enfonçant toujours le MSP, M.Belkhadem rassure Bouguerra Soltani que le modèle islamiste qui a touché les pays voisins, ne sera pas transposé en Algérie. «Ceux qui croient reproduire le scénario des pays voisins en Algérie se trompent», a-t-il dit. Pour les redresseurs du FLN, il annonce que toutes les tentatives de réconciliation ont été consommées et qu'ils ne sont pas en mesure de déstabiliser la direction actuelle. La France coloniale A la veille de la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, M.Belkhadem a fait savoir que la France officielle se prépare à commémorer cet événement afin de falsifier l'histoire et véhiculer une fausse image du FLN, le qualifiant comme «un groupe terroriste». Il estime que la France rêve à ce que le FLN ne soit pas inclus comme une force qui a libéré le pays, mais l'intégrer, plutôt, dans la case des organisations terroristes. Le FLN mobilise ses troupes afin de célébrer cette fête dans son contexte historique véridique et déjouer le plan français.