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Quête d'amour et d'Eldorado
5E EDITION DU FESTIVAL D'ORAN DU FILM ARABE
Publié dans L'Expression le 18 - 12 - 2011


Scène du film «Andalousie mon amour»
La compétition des longs métrages a pris son envol vendredi dernier avec un film marocain, Andalousie mon amour de Mohamed Nadif et Chhal thabni de l'Algérienne Fatma-Zohra Zaâmoum.
Les choses sérieuses commencent dans les salles de cinéma d'Oran. Après la projection en matinée de trois courts métrages, provenant respectivement de Tunis, Kaâ El Bir de Benhassen Moeiz Mohamed, de l'Algérie Alger, demain? de Amine Sidi Boumedienne et de l'Egyptien Haouas (sensations) de Mohamed Ramadan, qui se distingue par une thématique audacieuse sur un fond de poésie, la compétition officielle des longs métrages débutait dans l'après-midi à la salle de cinéma Saâda.
Au programme, un film marocain et un autre algérien. Andalousie mon amour, premier long métrage de Mohamed Nadif, acteur et réalisateur est une comédie burlesque qui perd un peu de son souffle par instants mais qui maintient son essence divertissante sans laquelle le temps pourrait s'avérer long lorsqu'on voit un film. Ici la narration est fluide et la mise en scène intéressante, sauf que le rythme connaît des hauts et des bas. Andalousie mon amour porte sur l'immigration clandestine vu sous un angle nouveau et bien différent de ce qu'on connaît déjà. Pas nécessaire de faire pleurer dans les chaumières mais plutôt rire de nous et de nos travers, nos stupidités et nos cruelles bêtises. Saïd et Amine, deux jeunes étudiants de Casablanca, rêvent d'atteindre l'eldorado, l'Europe. Ils se retrouvent dans un petit village au nord du Maroc. Avec l'aide de l'instituteur du village, ils prennent une barque pour la côte européenne.
L'instituteur en question n'est autre que Mohamed Nadif, ayant déjà campé ce rôle dans un court métrage. (La jeune femme et l'Instit.). L'Instituteur de ce long métrage aussi loquace et maniant la langue d'Ibn Al Arabi rêve aussi d'aller en Espagne et retrouver la terre de ses ancêtres. Pour amasser de l'argent et traverser la mer, il est obligé de dealer de la drogue. Il arrive à convaincre les deux jeunes d'aller dans une barque pour transférer cette drogue moyennant de l'argent, en échange de quoi, les trafiquants les aideraient à gagner l'Espagne les choses ne se passeront. Hélas, pas comme prévu. Saïd échoue sur une soi-disant plage espagnole.
Amine retourne dans son village où il observe d'étranges choses. Les côtes espagnoles ne sont en fait qu'une chimère inventée en toutes pièces par le maire et l'imam de village aidée en cela par leur maîtresse qu'ils partagent sans le savoir. Pendant ce temps, le chef de la police lit un roman d'Agatha Christie, Le Crime de l'Orient Express où tous les antagonistes de l'histoire sont complices! Serait- ce une sympathique parabole du film? Pour faire croire à ces clandestins (des Marocains, un Malien et un Algérien incarné par Hichem Mesbah) qu'ils sont réellement en Espagne, on leur fait miroiter mais sans le toucher ce rêve de l'ailleurs en leur offrant des fausses promesses de femmes blondes, d'argent en euro et de voitures quatre-quatre. Mais la supercherie est vite découverte et le pot au rose dévoilé.
Dans ce film à rebondissements, Mohamed Nadif, dont la critique juge son film un peu trop «propre» évoque pourtant avec humour la mafia dominée par les autorités à la fois politiques et religieuses qui tirent les ficelles. Evoquant ce camps factices où s'entassent ces immigrés clandestins, Mohamed Nadif a avoué, lors du débat, qu'il n'avait rien à ajouter affirmant que la réalité est souvent pire en donnant comme référence les camps d'Almeria où les Maghrébins sont traités presque comme du bétail.
Le réalisateur qui a voulu faire associer le Maghreb à ce film par souci de cause commune partagée a pris ainsi en plus de Hichem Mesbah de l'Algérie, un technicien du son de la Tunisie, en plus d'un Sud-Africain dans le rôle d'un clandestin par souci de crédibilité. «J'avais des frustrations inimaginables pour faire ce film en raison du manque de moyens. Mais il a enregistré un accueil favorable lors de sa première sortie en avant-première au Festival de Marrakech», a-t-il avoué. Et de faire remarquer: «L'eldorado, c'est ici au Maroc qu'il faut le chercher, pas ailleurs, en cultivant l'économie de son pays, en étant sérieux, en travaillant. C était cela le message du film, sans vouloir refaire le monde.»
Annonçant que son prochain film sera un drame, Mohamed Nadif, qui révélera avoir joué souvent dans des pièces de théâtre versant dans la comédie, justifiera un peu son penchant pour ce genre dramaturgique, tout en précisant que c'est le sujet qui impose la manière de traiter un film. Son rêve à travers ce film, celui d'«hispaniser» le Maroc, est une parabole, dans le sens de le rendre meilleur. «Même si nous n'avons pas les mêmes infrastructures, avec nos moyens nous pouvons construire notre propre Andalousie. Cela concerne tous les pays du Sud.
Enfin, pour sa part, Hichem Mesbah dira, en évoquant son rôle, que son souci était d'être au plus près de son personnage en se mettant dans sa peau afin de «rendre hommage aux harraga». Second film en compétition projeté en cette journée devant une salle bondée est chhal thabni (combien tu m'aimes) de Fatma-Zohra Zaâmoum, un film assez simple sur une histoire familiale un peu compliquée.
Bien qu'abordant le thème de l'éclatement du couple en ayant un enfant à charge, ce long métrage aborde plusieurs pistes narratives telles la condition de la femme algérienne souvent reléguée aux fourneaux, le rôle de l'instruction et l'éducation cinématographique et enfin un côté pédagogique dans le traitement des relations enfants et grands-parents dans la transmission du savoir.
La situation de la femme est mise en exergue à travers trois figures féminines. Celle d'une jeune fille qui aime un garçon et le cache à son entourage, la femme au foyer, obéissante à son mari et la femme émancipée qui décide de prendre son destin en main en choisissant de divorcer de son mari, quitte à faire souffrir son enfant. Après Zhar, film expérimental et éclaté sur l'histoire de la tragédie nationale de l'Algérie, Fatma-Zohra Zaâmoum présente ici un film au style narratif des plus classiques avec un début, une crise médiane et une fin comme dénouement à une situation compliquée qui trouve son apogée dans la séparation.
Clair dans l'enchaînement des séquences, ce film poignant, car fonctionnant beaucoup plus sur le psyché et l'impact émotionnel du spectateur, pèche toutefois par un laisser-aller au niveau du traitement cinématographique qui imprime au fond un sentiment de lassitude chez le spectateur.
Fatma-Zohra Zaâmoum, qui enseigne l'art à l'Université en France, aurait pu nettement mieux faire quand on connaît son penchant pour la recherche esthétique. Démarrant assez lentement, ce film, un tantinet mièvre et tiède, parvient paradoxalement à accrocher notre attention car même si le sujet est assez niais il touche essentiellement de près aux problèmes socioculturels de notre pays qui méritent d'être soulevés.
Comment se fait-il quand même qu'avec un faible budget et de temps pour réaliser Zhar, et un plus pour celui-là, ce serait Zhar qui emporterait le suffrage car plus intéressant sur le plan de la forme et de la thématique? Comme quoi, il est vrai, ce ne sont pas les moyens qui font un bon film mais plutôt le scénario et surtout son filmage.


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