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Sisyphe et ses salades
Publié dans L'Expression le 23 - 04 - 2012


Ne croyez pas que quand j'entends le nom du premier damné de la terre, en l'occurrence Sisyphe, cet homme astucieux qui parvint à tromper même la Mort, à rouler son rocher tous les jours que son dieu fait, du matin jusqu'au soir et du Jour de l'An jusqu'à la Saint-Sylvestre (vous me pardonnerez ces références anachroniques à la mythologie grecque mais je n'ai point d'autre repère pour expliquer mon propos), je pense à cet ouvrage d'Albert Camus que je n'ai d'ailleurs pas encore lu ou à ces cours de latin qui tiraient mon esprit englué dans la grisaille quotidienne de ma vie de potache... Non, le nom de Sisyphe me fait surtout penser à un charmant compagnon de promotion que nous appelions ainsi parce que son patronyme rimait richement avec celui de cet être mythique semblable à celui qui fut chassé du jardin d'Eden. Mais à l'inverse de ce fils du vent, notre camarade, enfant de bonne famille, élevé dans le respect des autres et des institutions, n'était point un homme révolté comme nous pouvions l'être contre les incohérences d'une ubuesque administration, mais son caractère était de la même trempe que celui du roseau qui se pliait devant tous les zéphyrs et tous les autans. Malgré cela, nous lui gardions tous une solide affection pour l'absence de méchanceté et d'agressivité, qualités dont disposent à foison tous les esprits non matures. Cette parenthèse nostalgique fermée, j'avoue que le nom de Sisyphe me fait penser, aujourd'hui, à la condition du pauvre galérien qui n'est pas né sous la bonne étoile, et qui doit se lever tous les jours pour imaginer mille et une astuces pour faire bouillir cette satanée marmite qui ressemble de plus en plus, au fur et à mesure que l'inflation grignote son maigre salaire, au tonneau des Danaïdes. Vous voyez bien que la mythologie grecque a prévu tous les cas de figure qui peuvent se présenter au plus banal des mortels, ajoutant, ici et là, quelques fioritures de surnaturel pour donner un peu de poésie à une existence plutôt prosaïque. Vous vous êtes sans doute aperçu que je viens de parler, sans la nommer, de cette denrée qui devient si chère sur les étals des marchés au point que son nom risque d'être oublié par tous ceux qui n'ont pas la chance d'émarger au budget de l'APN et du Sénat et que ce précieux tubercule risque de devenir l'objet de transactions douteuses, non seulement à toutes nos poreuses frontières, mais aussi dans les officines de nos obscures pharmacies qui affichent d'ailleurs actuellement une pénurie chronique de "Digoxine " ou d'être administrée à doses homéopathiques par des herboristes du vendredi. Si elle ne risque pas de devenir un produit en voie de disparition comme l'outarde, le cerf de Barbarie et de se transformer en objet de curiosité que l'on expose uniquement dans les musées ou que l'on ressort seulement à l'occasion des grandes fêtes... Quand le galérien se lève le matin, la première question qu'il pose à son voisin qui revient du marché, c'est le cours actuel de la chose à Parmentier comme un boursicoteur demanderait le niveau de l'action Suez à la Bourse de Paris. Il parait même qu'actuellement les services météorologiques ne se préoccupent plus du temps qu'il va faire, mais des conditions climatiques propices à la semence, au sarclage, à l'arrosage et à la récolte de la fameuse solanacée. Mon voisin, un respectable retraité, ancien professeur d'histoire-géo (comme on dit chez nous), qui s'est rangé de l'enseignement avant la fameuse augmentation des salaires du secteur, avait commis l'imprudence de se marier au temps de l'Etat Providence. A la retraite, pour boucler ses fins de mois et nourrir une famille que son tempérament avait fait plus nombreuse chaque année, il avait plongé dans le secteur infâme de l'informel avant de se spécialiser dans le commerce peu rentable des fruits et légumes. Il devint vite un érudit dans la connaissance de la préparation de mets à partir de tubercules: il peut vous citer toutes les espèces allant du topinambour vulgaire jusqu'à la précieuse Charlotte à la peau ferme en passant par l'Adriana (quelque rapport avec le fameux mannequin?). Il se désole qu' il n'ait connu aucun nom à consonance berbère ou arabe à ces produits dont le cours défie celui de l'or noir. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs, il compte se convertir dans les salades.

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