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Un contraste flagrant
EGYPTE - SYRIE
Publié dans L'Expression le 07 - 07 - 2012

Le président Morsi et le Haut Conseil des Forces armées ont donné au Caire une image remarquable d'un bras de fer, intelligent, digne et très subtil
La transition au pouvoir en Egypte a bien été acceptée par l'armée. C'est un processus qui tarde à s'adapter au cas syrien.
Bientôt un mois depuis l'élection de l'islamiste Mohamed Morsi à la tête de la République arabe d'Egypte. Le rayonnement inattendu du président égyptien, Mohamed Morsi, contraste avec le comportement condamnable du président syrien Bachar El Assad, qui s'approche, jour après jour, de l'image du Dorian Gray d'Oscar Wilde. Le président Morsi et le Haut Conseil des Forces armées ont donné au Caire une image remarquable d'un bras de fer, intelligent, digne et très subtil. Chaque partie a réussi à faire passer ses messages. Le «Hcfa» a maintenu son refus d'une résurrection de l'assemblée du peuple, en refusant à ce que le président prête serment devant l'assemblé dissoute, avec sa majorité de Frères musulmans. C'était le premier test du pouvoir présidentiel. La réponse du président a été nuancée mais claire. Il a prêté serment à la place Ettahrir devant des centaines de milliers de personnes, dont les membres de l'assemblée, serment suivi en direct à la télé par des dizaines de millions à travers le pays. C'était l'approche populaire.
A la place Ettahrir, Morsi a montré son torse en disant qu'il ne portait pas de gilet pare-balles. Bien applaudi, malgré le contraste avec les gardes en civil qui ont monopolisé l'avant-scène de la tribune.
Le lendemain, le président a prêté serment devant le Conseil constitutionnel, selon la formule prévue par le «Hcfa» dans sa déclaration constitutionnelle, condamnée par les manifestants. C'est l'approche officielle. Le jour même, Morsi a répété le serment pour la troisième fois, devant les cadres de l'Etat, à la grande salle de l'Université du Caire, en présence des anciens candidats aux élections présidentielles sauf Ahmed Chafiq. C'est l'approche étatique. Tous les membre de l'assemblé dissoute, son président, Al Katatni en tête, étaient invités, ainsi que tous les décorés de l'Etat, Baradei et Zouél compris.
On constate deux absents de marque, Hamdine Sabahi, le nassériste, et le doyen d'Al Azhar, qui s'est retiré, protestant apparemment contre un mauvais comportement du protocole. Le maréchal Tantaoui était présent avec son chef d'état-major, le général Anan, et plusieurs hauts gradés de l'Armée en uniforme de grande parade, signe du respect de la notion d'Etat et une main tendue publiquement au nouveau président de la République.
Morsi a répondu dans son discours écrit, par des phrases élogieuses pour l'Armée. C'était très vraisemblablement l'indication d'un accord préalable. Moins de deux heures après, la passation des pouvoirs a eu lieu à la base militaire du Hakstep, à l'est du Caire. Ayant reçu le salut militaire du chef de l'Armée, le président a tenu à s'excuser de ne pas pouvoir, pour des considérations protocolaires, répondre avec le même geste, façon très subtile de rappeler qu'il n'est pas militaire. Les discours échangés étaient pleins de messages d'une intelligence remarquable.
Dans ses quatre discours, Morsi n'a pas prononcé une seul fois, ni le titre des Frères musulmans ni leur slogan trop bien connu par le public. Au lieu de crier «Allahou Akbar oua lillahi alhamd» il a dit «Allahou Akbar et au-dessus de tous». Le nouveau président a tenu à flatter l'amour-propre des Egyptiens en insistant sur le respect de la souveraineté de l'Egypte face à toutes les puissances étrangères. Tout le monde a trouvé son compte et c'est l'Egypte, finalement, qui a triomphé. En contraste, le président syrien Bachar El Assad reçoit à son palais du quartier «Elmouhadjerine», le MAE russe, Lavrov, et le place à sa droite, contrairement aux règles protocolaires strictement observées par les Syriens depuis des décennies. C'est ainsi que la Grande Syrie, avec un président qui ne s'intéresse qu'à préserver son pouvoir personnel, donne l'image d'un petit satellite de la Russie. Certains peuvent polémiquer en disant que les Américains, qui dénoncent El Assad, suivent un agenda qui sert leurs intérêts. C'est une vérité incontestable, à condition que personne n'essaie de nous convaincre que les Russes soutiennent le président syrien pour ses beaux yeux, ou encore moins, par amitié au peuple syrien. Moscou est aussi intéressé que Washington, Londres ou Paris par leur positionnement au Moyen-Orient. Tous sont animés par des considérations stratégiques et tactiques, strictement égoïstes.
Moscou changera son attitude dès que les Américains cèderaient sur le problème du bouclier antimissile en Europe, arrêteraient leurs implantations dans les pays de l'ancienne Union soviétique, et accepteraient la présence navale russe à Tartous. Le jeu est devenu plus clair dans l'affaire de l'avion turc, abattu récemment par la DCA syrienne. Le vol d'avions militaires sur les régions côtières n'a été ni un secret ni une trouvaille de la dernière minute. Avec la vitesse des avions modernes une incursion sur le territoire d'un pays voisin était un fait presque quotidien.
D'ailleurs, des avions de chasse israéliens ont survolé plusieurs fois le palais présidentiel de la Syrie, sans la moindre réaction du pays qui s'appropriait le titre du «coeur de la Nation arabe». Le survol d'avions de chasse turcs sur la région frontalière n'a pas cessé depuis des semaines, voire des mois. Le régime syrien, coincé entre un véritable soulèvement populaire à l'intérieur, des incriminations et mises en cause interminables de l'extérieur, pensait avoir trouvé la solution miracle. C'est ainsi que l'avion turc est abattu par la DCA syrienne, encadrée par les experts russes. La réaction attendue, voire souhaitée, des Turcs, serait une réponse musclée qui soit le début d'une escalade militaire entre les pays. C'est très simplement, renverser la vapeur et faire d'une pierre deux coups. Internationaliser la question syrienne et réaliser l'unité nationale, en traitant les adversaires du régime de traîtres à la nation. Erdogan n'étant pas un enfant de choeur, il n'est pas tombé dans le piège naïf de Bachar. C'est quand on pense qu'on est les plus malins qu'on devient les plus abrutis. Les Anglais disent: God save the queen (Dieu protège la reine).
Je dit: god save la Syrie et la... Tunisie!! (Pas d'erreurs)
M. A.
Ancien ministre,
ancien ambassadeur


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