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Main de flic, joue de parquetière
Publié dans L'Expression le 20 - 10 - 2012

Pour les avocats de la procureure agressée par un policier, elle ne pourra jamais oublier qu'elle est d'abord une...femme!
La procureure giflée dans sa voiture par un agent de la Dgsn a surtout été traumatisée parce que son enfant de quatre ans se trouvait à l'arrière du véhicule.
Les avocats de la victime dramatiseront au firmament de l'azur bleu de ce mardi d'octobre qui a vu la maman du flic vaciller en entendant la mise en examen du dossier de son fils Rafik B. détenu...
Voilà les deux versions: celle du policier inculpé de coups et blessures volontaires ayant entraîné un arrêt de travail de six jours, insultes et menaces: trois graves délits d'un agent de la Sûreté nationale à l'encontre d'une représentante du ministère public i-e le chef de la police judiciaire!
Selon l'inculpé-détenu ô comble du métier!
La procureure lui était rentrée dedans, endommageant la portière de la voiture et ne s'arrêta pas pour établir en commun le traditionnel et apaisant constat. «Je me suis alors mis à sa poursuite qui cessera au moment où un motard arrêta le véhicule de la procureure. En descendant, nous avions échangé des mots. Elle a donné une toute autre version qui me révolta certes mais, en qualité de fonctionnaire de la police, je me devais de garder mon sang-froid. Je n'ai été coupable de rien du tout!» avait-il dit à la barre.
Quant à la procureure-victime, sa version est édifiante mais non contraignante, elle était rompue aux auditions lors des présentations. Elle a raconté que le policier était plus qu'excité. «Il criait, il hurlait jusqu'au moment où il m'asséna une gifle qui me fit voir un éclair suivi d'un terrible mal de tête alors que lui, continuait à m'injurier et me menacer gravement», avait-elle marmonné, émue devant les policiers qui se trouvaient en ce moment dans les mâchoires d'un étau oui, qui croire? Le collègue ou le chef de la police judiciaire? La suite allait édifier plus d'un justiciable et curieux...
A la barre, Rafik B., le policier de la PAF, âgé de trente ans et demi, se perd en balbutiant en répondant à une Linda Dabouci, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga (cour de Blida) décidée à ne pas perdre de temps et ne donner à cette affaire que la dimension qu'elle présente. Ni plus, ni moins. Et comme il y avait une brochette d'avocats, en l'occurrence Maître Réda Bekkat, Maître Saddek Chaïb et Maître Ouahiba Dehidah pour la procureure-victime de coups et blessures et tout le chapelet de délits retenus par le parquet de Chéraga dont le jeune représentant, Abdallah Gomari demandera une peine d'emprisonnement ferme de trois ans et une amende de deux cent mille dinars, ainsi que deux défenseurs pour le détenu Maître Djillali Hamani de Blida et Maître Cherifa Lahemel de Tizi Ouzou qui vont pousser la juge du siège à intervenir plusieurs fois et énergiquement, veillant jalousement à l'ordre de l'audience et à la sérénité des débats.
Des débats contradictoires assurément. Plusieurs questions du tribunal permettront à la juge d'être fixée sur et autour des faits. Certaines réponses vont démontrer que les quatre nuits de détention préventive du policier inculpé ont agi négativement sur le moral de Rafik dont le papa avait quitté la salle d'audience pour s'installer dans la courette de la bâtisse et se lamenter autour de la hogra dont son fils chéri était victime. Ah! ce foie! A certains moments, l'inculpé est carrément coincé par le tribunal. A propos de la course poursuite au volant et de la marche à pied effectuée dans une folle circulation automobile, Dabouci avait été percutante, pointilleuse et réussissant tous ses coups lancés avec beaucoup d'assurance. «Ecoutez, inculpé! Vous êtes un homme de loi qui devrait maîtriser la loi, toute la loi. Au moment, comme vous le confirmez, que vous vouliez simplement arrêter l'auteur de l'accident et arranger la chose à l' «amiable», n'aurait-il pas été préférable de prendre le numéro d'immatriculation du véhicule, sa marque et même la couleur et déposer plainte. Vous auriez été aujourd'hui victime d'un état de fuite commis par une procureure adjointe et éviter tous les désagréments qui ont commencé au barrage de police, au commissariat et voir le parquet vous entendre et vous inculper?» Rafik, du haut de ses cent quatre-vingt centimètres, se perd en syllabes qui ont du mal à trouver leur voie et leur voix. Debout à sa droite, son premier avocat Maître Djillalli Hamani que l'âge n'a pas encore réussi à mater, gigote. Il a une telle envie d'en découdre et à chaque question de Dabouci, de Maître Bekkat, de Maître Chaïb, de Maître Dehidah ou encore de Gomari, le procureur, il a une réponse percutante, tranchante prête à fuser de sa gorge enrouée certes, mais éloquente. Les débats sont très chauds. Maître Dehidah a de la rage à revendre étant surtout en mal que la procureure qui a été giflée en présence de son fils de quatre ans, a été traumatisée par la «charge» du flic au-dessus de la vitre baissée par la dame qui croyait que le jeune pressait le pas pour arranger le choc des deux véhicules.
Et comme pour tenter un contre-pied juste pour calmer les ardeurs des avocats sur la bouche d'un volcan au bord de la sortie d'une lave rouge, brûlante, dévastatrice sur le plan de la sérénité des débats, la présidente dit en direction de l'inculpé, juste après avoir ôté sa belle paire de lunettes de vue qui la vieillissait un tout petit peu:
«Inculpé, au moment où vous vous étiez précipité au-devant des policiers debout autour du barrage de routine, qu'est-il arrivé? Et répondez à la question sans déborder, SVP!» Maître Hamou fulminait...
Rafik avala presque sa pomme d'Adam. Il plaça ses mains derrière le dos et répondit qu'un de ses collègues lui avait demandé de regagner son véhicule...
-Donc, vous avez respecté la loi en retournant dans la voiture. N'aurait-il pas été plus utile d'avoir respecté la loi en vous abstenant de courir derrière la femme qui était au volant?» Là, l'inculpé allait se taire jusqu'à ce que Dabouci l'eût invité à prononcer le traditionnel dernier mot prévu par la loi et ce, juste après les cinq interventions des avocats et le mini-réquisitoire de Abdallah Gomari dont il faut saluer l'effort d'avoir participé aux débats dans le respect strict de la loi et de la déontologie...
Ce qui laissera vers les douze heures dix Dabouci, la juge au top, fixer rendez-vous à l'inculpé mardi prochain pour prendre connaissance du verdict.


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