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Ce patrimoine écho de notre histoire
BARBÈS CAFE À LA SALLE IBN ZEYDOUN
Publié dans L'Expression le 29 - 11 - 2012

Un spectacle utile pour une mémoire ancrée dans l'histoire
Plus qu'un spectacle haut en couleur et en musique, c'est une douce déclaration d'amour à nos vieux pères partis très tôt en France et restés là-bas..
Ils sont venus en masse, la plupart accompagnés de leurs mamans pour se rappeler le bon vieux temps. Organisé par l'Arc, le concert de mardi (et d'hier) clôturant une tournée de plusieurs dates, était unique en son genre. Et pour cause, Barbès Café est une affaire intergénérationnelle, un spectacle haut en couleur, musique, chant, danse et rehaussé de vidéos qui enchante plus d'un. Mieux, c'est une douce déclaration d'amour à nos vieux pères partis très tôt en France et restés là-bas. Certains se marieront et ne reviendront plus jamais.
Barbès Café est comme un boomerang temporel qui, en l'espace de près de deux heures, revisitera notre patrimoine musical algérien avec force émotion, entre joie et larmes. Sur scène, il y a donc ce comptoir que tenait Lucette et Mouloud. Ce dernier aura été arrêté pendant les massacres du 17 octobre 1961. Lucette raconte cette histoire commune faite de déchirure mais d'espoir et d'enchantement aussi. Son bar accueillait de nombreux Maghrébins, jadis ces immigrés nord-africains qui constitueront la force ouvrière de la France, mais aussi des poètes qui passaient la plupart de leur temps dans ces cafés plutôt que chez eux.
Au fronton de la salle Ibn Zeydoun, des images défilent sous nos yeux. Cela passe de la danseuse Samia Gamal à Hasnaoui, Rachid Taha, Cheikha Rimiti etc. Au travers d'un rideau, se dessine la silhouette d'une danseuse orientale qui fera plus tard une nette apparition pour s'adonner à la danse hip-hop fusionnée à l'oriental. Et c'est Samira Brahmia qui ouvre le bal en interprétant Ana touiri de Fadila Dziria. Et c'est le tour de Salah Gaoua de chanter du Slimane Azem.
Les chansons de l'immigration sont déclinées comme un chapelet au grand bonheur du public qui fredonne ces chansons. Dahmane El Harrachi, mais aussi Lili Boniche, Salim Halali.... Azem écrit en 1954 Ay Ajred, chanson patriotique qui compare la nuée de sauterelles aux colonisateurs. Samira Brahmia déclare sentencieuse ce poème de Kateb Yacine: «Peuple français tu as tout vu de tes propres yeux, et maintenant vas-tu parler et maintenant vas-tu te taire?» Lucette évoque les porteurs de valise, et Francis Jeanson. Puis l'indépendance qui arrive, les youyous qui fusent et sur la vidéo et dans la salle. Abderrahmane Aziz chante y a Mohamed mabrouk alik. Un moment très fort et émouvant qui poussera le coordinateur du spectacle Mohamed Ali Allaoua, le fameux, à inciter les gens à quitter leur chaise pour danser.
Seli houmoumek chante Samira Brahmia et Salah Gaoua, La Maison-Blanche. Lucette évoque ces lettres d'émigrés qui écrivent à leur familles en leur annonçant leur retour. Vainement. Ils resteront là-bas toute leur vie. De la mélancolie on passe à la bonne humeur avec ces chansonnettes des années 1970 qu'on continue jusqu'à aujourd'hui à fredonner dans les fêtes, à l'instar de Ya Mohamed, ya madame serbi latay, tube monumental de cette époque-là. C'est aussi l'époque du retour des pieds-noirs en France...
Samira Brahmia chante avec sa voix qui vous donne la chair de poule «J'aime un peu plus Paris lakin machi comme l'Algérie comme elle est belle ounhaba flhabel.» «Notre message est fait de respect, de tolérance et de partage» tiendra à souligner l'auteur du Fabuleux destin. Puis c'est la fête avec Hbibi diali fin houa? La chaleur augmente dans la salle Ibn Zeydoun. Lucette nous gratifie d'une belle chanson écrite jadis par Jacques Prévert pour Edith Piaf.
Les années 1970 sont marquées par le saut des émigrés, des bidonvilles, la misère.. que vont-ils advenir de tous ces hommes? Sur l'écran sont projetés les profils de tous ces Français d'origine algérienne ou maghrébine de France qui ont réussi à l'image de Assia Djebar, Kamel Ouali, Tahar Rahim, Assia, Rachida Brakni, Rochdy Zem, Tony Gatlif, Sami Bouadjila, Ramzy, Smaïn, etc. En 1980, François Mitterrand gagne les élections.
Les sans-papiers sont régularisés. La grande dame brune, Barbara chante «On pouvait donc y croire»... Hnifa la diva du punk berbère meurt presque dans l'indifférence alors que dans la rue les Françaises tonnent lors des marches contre le racisme. Mais la France des couleurs résiste malgré tout et «ne lâche rien!» C'est la fin du spectacle, artistes et public en liesse debout. «Quand j'ai commencé à monter ce spectacle, notre plus grand rêve était de venir le jouer ici à Alger, rêve qui s'est réalisé grâce à vous», a fait remarquer, son directeur artistique en s'adressant au public, ému.
Avec, notamment Hafid Djemaï, au chant et au mandole, Amar Chaoui, à la percussion et Nasredine Dalil à la flûte et au réarrangement musical sans oublier Aziz Smati pour les vidéos, le spectacle qui a réuni plus d'une dizaine de personnes sur scène a marqué plus d'un que, d'aucuns grands et petits, ont décidé de retourner le savourer encore hier. De la musique, du chant, de la danse, mais de l'histoire aussi balayée avec tendresse et art pour ne pas oublier d'où on vient, la souffrance des anciens et le combat continue d'aujourd'hui qui se fait et doit se faire, que ce soit ici ou de l'autre côté de la Méditerranée.


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